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Histoire de la famille à travers les ans de 1837 à 2010

Préface

Histoire Cattiaux Pruvot Dervillé Fischer
La première date retrouvée dans les correspondances est le 11/8/1899, Mr Cattiaux, est  receveur des Contributions Indirectes à Crécy sur serre (Aisne) , il reçoit un courrier d’un certain Pierre demeurant à Epinal (Vosges) sans doute de l’administration fiscale dont celui-ci a un frère à Belfort. Mr Cattiaux devient controleur en 1905
CATTIAUX Jean Baptiste Alexandre, Sosa n° 10 de michel dervillé (Génération 4) est né  le 12.11.1859 - à Beaurain (59730) et décédé le 01.05.1935 – à Mantes-la- jolie, cimetière de Gassicourt.
Il est marié à PRUVOT Blanche Laure, Sosa n° 11 de michel dervillé (Génération 4), sans profession, née le 27.02.1865 – à Beaurain (59) et décédée le 01.03.1953 - Moret sur Loing (77). Là où naitra Michel son arrière-petit-fils.
Leur unique fille, CATTIAUX Laure Alcidie, Sosa n° 5 de michel dervillé (Génération 3), sans profession, a déjà 13 ans à cette époque (1899), elle est née le 31.12.1886 - Beaurain (59) et décédée le 18.09.1939 - Mantes la Jolie (78). Elle se mariera avec Henri Dervillé en 1905. De leur union naîtra Maurice le 13 novembre 1916.
Mr et Mme Cattiaux vivent à Crécy sur serre (aisne) rue du vert buisson jusqu’en 1905, c’est l’année du mariage de leur fille. Puis Il devient contrôleur en aout 1905, et ils quittent leur habitation en septembre de la même année
Cette même année pour exercer cette nouvelle fonction pendant deux ans, ils s’installent à St Amand les eaux (nord) de novembre 1905 à janvier 1906, faubourg de tournai. La mère d’Henri souhaite alors que leur nouvelle résidence soit aussi agréable que l'ancienne.
Car en mai 1907, ils quittent St Amand les eaux pour Soissons (Aisne), 14 rue Debordeaux, retour dans l’Aisne, il y est toujours contrôleur. Les bureaux sont sans doute 13 rue Carnot et ils y restent jusqu’à janvier 1911, soit 4 ans d’exercice.
En ce début d’année 1911, ils s’installent dans la somme à Amiens, 2 rue Porion. Mr Cattiaux devient, receveur sédentaire particulier des contributions indirectes, ils y restent 7 ans et demi. On ne retrouve des courriers que jusqu’en 1915 environ. Pendant la période de 3 ans de guerre on ne retrouvera pas de trace d’écriture donc seulement en 1918 où ils arrivent à Château Thierry, 8 rue jean Lafontaine retour dans l’Aisne à la fin de la guerre de 1918 à 1923 soit 5 ans.
Ils quittent Château Thierry en aout 1923 où il était entreposeur des tabacs.
En dernier lieu, ils s’installent en 1924  à Mantes sur seine, où Il prend sa retraite  à 64 ans au 38 rue St Vincent, seine et Oise  Maurice a alors 8 ans. Il terminera sa vie en 1935 à 75 ans. Quand à Blanche Pruvot, sa femme devenue veuve en 1935, elle demeurera dans cette maison, du 38 rue St Vincent, jusque vers les années 1950 entrera plus tard en maison de retraite à l’hôpital de Moret sur Loing (seine et marne) jusqu’en 1953 où elle décède à l’age de 88 ans. Ils seront inhumés dans le cimetière de Mantes-Gassicourt. Ensuite cette demeure sera louée et enfin vendue en 1968
Le dernier courrier est en date du 1 aout 1933, c’est le dernier courrier retrouvé, échangé ou reçu de Monsieur et Madame Cattiaux, donc 2 ans avant le décès de Jean Baptiste Alexandre Cattiaux. .

L’Ecriture de M Cattiaux est penchée et plus difficile à lire que celle de sa fille Laure mais tous les deux écrivent partout où il y a de la place sur la carte postale.
L’Ecriture d’Henri est régulière et facile à lire il n’écrit pas partout, partage la carte postale en deux parties, l’une pour l’adresse l’autre pour l’écrit.


Plan

1 - Famille Cattiaux-Pruvot Leurs lieux de vie et échanges de correspondances avec la famille ou les amis
2 - Entre Fiançailles et Mariage, les échanges amoureux de Laure et Henri, avant Pâques et avant le mariage du 8 février au 10 juin 1905 (mariage)
3 - Famille Dervillé-Cattiaux, Leurs lieux de vie et échanges avec la famille ou les amis
4 - La naissance de Maurice DERVILLÉ par lui-même
5 - Les atermoiements d'Henri en Alsace Moselle
6 - Histoire Paul Eugène Cauderlier de 1886 au 15 10 1935, un neveu
7 - Le décès de Laure Alcidie Dervillé née Cattiaux (1886-1939) mère de Maurice
8 - La lutte  de Maurice
9 - A ma grand-mère Blanche Laure Cattiaux née Pruvot (1865-1953)
10 - les années de guerre  1940- 1945
11 - A la femme qui a réalisé le mariage de ses parents
12 - Famille Dervillé - Fischer
13 - L’installation et l’exercice médical à Moret sur Loing
14 - De 1948 à 2005 Arrivée et exercice à St Cloud retraite en 1982 de Maurice et différents voyages

1 Famille Dervillé-Cattiaux
Voici l’histoire  des parents de Laure Cattiaux, future épouse d’Henri Dervillé,:


Jean Baptiste Alexandre CATTIAUX (1859-1935)

Marié à

Blanche Laure PRUVOT (1865-1953)

Mariage 16 mai 1885 Beaurain, 59, Nord, FRANCE

Receveur Contributions indirectes à Cambrai, et Crécy sur serre 1905
-Puis contrôleur de contribution Indirectes à St Amand 1905-1907, à Soissons 1907-1911
-receveur sédentaire particulier des contributions indirectes à Amiens 1911
-entreposeur des tabacs à château Thiery 1918-1923
-puis en retraite à Mantes en 1923

 

Sans profession

Naissance 12 nov. 1859 Beaurain, 59730, Nord-Pas-de-Calais, FRANCE

Décès 1 mai 1935 Mantes la Jolie, Yvelines, Ile de France, FRANCE

 

Naissance 27 févr. 1865 Beaurain (59), Nord

Décès 1 mars 1953 Moret sur Loing, 77, Seine et Marne, Ile de France, FRANCE

Ses parents,
Son père :
Jean Baptiste Joseph CATTIAUX CATEAUX (1828-1888)
Maréchal ferrant rentier Beaurain
Naissance 5 févr. 1828 Thun-Saint-Martin, 59141, Nord-Pas-de-Calais, FRANCE
Décès 29 janv. 1888 Beaurain, 59, Nord, FRANCE

Sa mère
Mariage 25 avr. 1854 - Beaurain, 59, Nord, FRANCE
Sophie BOUEZ BOUET (1837-1898)
Fileuse ménagère puis rentière
Naissance 14 févr. 1837 Solesmes, 59, 59, Nord, FRANCE
Décès 1 mai 1898 Beaurain, 59, Nord, France

 

Ses parents,
Son père
Adolphe (Aimable) Zéphirin PRUVOT (1827-1899)
cultivateur, à Solesmes, Beaurain (59)
Naissance 23.07.1827 - Solesmes (59)

Décès 17.03.1899 - Beaurain (59) , Nord, FRANCE

Sa mère
mariés 08 avr. 1861 - Maresches (59990), Nord, FRANCE
Ernestine SUEUR (1834-1916) - Cultivatrice Beaurain
Naissance 19 juin1834 - Maresches (59990)

Décès 28 novembre 1916 - Solesmes (59730), Nord, France

 

Naissance de leur fille en 1886


CATTIAUX Laure Alcidie (1886-1939) voir Famille Dervillé - Cattiaux

Sans profession

Naissance 31.12.1886 - Beaurain (59)
Décès 18.09.1939 - Mantes la Jolie (78)

Leurs lieux de vie et échanges de correspondances avec la famille ou les amis

  1. Le Lieu de naissance de Jean Baptiste Alexandre CATTIAUX est  Beaurain (Nord), c’est aussi la commune de son père Toussaint Cattiaux et de son futur beau-père Adolphe Zéphirin Pruvot. Après un passage à Cambrai, il y revient en mai 1885 pour son mariage avec Blanche Laure Pruvot et de nouveau en décembre 1886, lors de la naissance de Laure, leur fille, née chez sa belle-mère Ernestine Sueur-Pruvot.

Les Cattiaux habitent rue des Baudriers non loin de la rue d’Ovillers où habitent les Pruvot.


L’Église

La mairie, rue des Baudriers (Cattiaux) rue d’Ovillers (Pruvot)

  1. Puis Crécy sur serre (Aisne) c’est la commune où vivent Monsieur et Madame Cattiaux rue du vert buisson, à l’époque de la première date retrouvée 1899 sur une carte postale voir éventuellement 1886 et ce jusqu’à fin 1905 lors de leur départ pour St Amand les eaux (Nord).

Rue du vert buisson

La mairie

Rue principale

 

Le beffroi

 

Intérieur de l’église

 

Voici une succession de correspondances échangées et retrouvées de l’époque comme on l’a dit en préambule des relations de Monsieur et Madame Cattiaux.
Le 11/08/1899, ils demeurent donc toujours à Crécy sur serre, rue du vert buisson dans l’Aisne.
Mr Cattiaux est receveur des Contributions Indirectes, à cette date ils ont respectivement lui 40 ans, sa femme 34 ans et leur fille Laure 13 ans.
Ils connaissent « Monsieur et Madame Pernis » ainsi qu'à la maison « Damisix et amis ». Ainsi que Brazer et Virgile.
Un certain  « Pierre » habitant les Vosges écrit « le congé s'est très bien passé jusqu'à ce jour, je vais voir mon frère à Belfort. Je rentrerai le 18 aout à Pouilly au train de 8h1/4 matin pour reprendre service ce jour. Respects à Mme Cattiaux et amitiés à « Mr et Mme Pernis » ainsi qu'à la maison « Damisix et amis » !!! Cordiale poignée de main »
On ne retrouve pas de courrier entre cette date et 1905:
Entre temps Laure Alcidie épouse Henri Dervillé, à Crécy, le 10 juin 1905.

Le 11 juin 1905, de « Mr Brazer » militaire d’Epernay  (marne) « mes meilleurs souhaits aux jeunes époux. Regrette énormément n'avoir pu être des vôtres Amitiés à Virgile », reçu juste le lendemain du mariage de leur fille le 10 juin 1905.
Le 23 juin 1905, dans un courrier de Laure relate : « amitiés de Mr et Mme Leclerc » sœur d’Henri.
En aout 1905, de la part de « E Potelle » de Compiègne (oise), ami d’Henri « Cher Monsieur et chère Madame je suis rentré à Compiègne par Tergnier car à Laon nous avons appris qu'il y avait un train qui correspondait. Je suis arrivé à 9h18 et ai fait un bon voyage conservant un excellent souvenir de mon séjour chez vous je vous en remercie infiniment ».
Le 23 aout 1905 de la part de « Berthe » à Laon (aisne) « Chers amis je viens vous annoncer mon succès au brevet élémentaire. Je suis bien contente et je vais pouvoir me reposer un peu car je suis souffrante ».
De leur fille laure, même date « Il est regrettable que vous ne puissiez pas faire la cueillette des fruits, peut-être y a-t-il des poires qui commencent à murir. Que vas-tu faire du cheval et de la voiture ». « Nous sommes très heureux d'apprendre ta nomination de contrôleur pour St Amand et que ton désir s'est réalisé »
Le 28 aout 1905, de « E Sueur » de Maresches (nord), la mère de Blanche « Nous vous félicitons très sincèrement de votre nouvelle nomination. Nous en sommes doublement heureux à cause de votre rapprochement qui nous procurera le plaisir de nous voir plus souvent. Papa et maman ont été samedi à Ovillers et ont trouvé tante et Ernest en meilleur santé. Recevez nos bonnes amitiés ».
Même date, de  « veuve Dervillé » mère d’Henri à Remy (oise) « Je vous félicite de votre avancement. Je souhaite que vous trouviez votre nouvelle résidence aussi agréable  que l'ancienne mille amitiés ».
Le 5 septembre, de la part de la famille « Maillard A » de Laon (Aisne) « Chers amis nous arriverons à crécy si mon indicateur est encore bon, ce que j'espère à 11h16. à bientôt nous vous embrassons ».
Le 17 septembre 1905, toujours de « Mr Maillard » à sr Quentin (Aisne) « Mes chers enfants, votre mère arrivera à crécy demain lundi par le train de midi 1/2 venant de Pouilly. Tous nos compliments à votre charmante amphitryon. Nos meilleurs baisers ».
Le 22 septembre 1905, de Mr Cattiaux à st Amand (nord) à Blanche sa femme, « J’ai reçu ce matin une lettre de Veynes, les enfants sont en bonne santé. J'espère rentrer à crécy le 26 sept par le train de 6h1/2 du soir à Pouilly. J’ai écrit à M Pérconnert pour avoir un  wagon le 27 au matin, tu ferais bien d'aller jusqu'à la gare et de lui rappeler de ne pas nous oublier. Il faudrait aussi aller chez M Bivonne pour leur dire de rappeler à Mme Pernin de ne pas oublier ma demande pour le transport en franchise des boissons. Ton époux.  Il faudra également aller voir Huon pour lui demander s'il pourra enlever le mobilier le 27 autant que possible..... Allez le plus vite possible
Monsieur et Madame Cattiaux, vivent sur cette commune jusqu’au 23 septembre 1905.

  1. Fin 1905, ils déménagent donc à st Amand les eaux (nord), faubourg de Tournai, il prend la fonction de contrôleur jusqu’en 1907 soit 2 ans.

faubourg de Tournai

La rue d’Orchies

La place et la rue Thiers

Le 8 novembre 1905, de la part de « J Marcq » de Lille (nord) « Merci de votre aimable invitation, nous n'en profiterons pas cette année, préférant attendre que vous soyez installés définitivement. Comme vous n'avez pas les mêmes raisons, quand il vous plaira de venir passer avec nous un dimanche prévenez nous la veille. Toutes nos félicitations pour l'heureux rapprochement de vos enfants. Les nôtres viennent de s'éloigner un peu plus. Tout en s'améliorant un peu la santé d'Émilie nous donne toujours de l'inquiétude. Cordiales poignées de main ».
Le 13 novembre 1905, de la part d’ « Anna et Louis » de Ferrières, Wattignies (nord) « cher frère, chère sœur. Nous avons reçu une carte de Laure le lendemain de la vôtre. Elle est bien heureuse  de vous rapprocher car elle est bien heureuse de vous revoir. Nous sommes très satisfaits de savoir que vous vous plaisez bien à St Amand. Mais nous avons bien regretté de ne pas vous avoir à Maubeuge. Ne pourrez-vous pas revenir par ici au lieu de rentrer directement à St Amand. On ne vous détourne pas du tout et vous pourrez nous donné des nouvelles du jeune ménage. Embrassez les bien fort tous les deux pour nous. On leur enverra un mot plus tard. En attendant de vous voir. Nous vous embrassons de tout cœur votre.
Fin 1905, de la famille « Bonnet » de Crécy sur serre (aisne) « merci de votre bon souvenir. Mr Drouet votre successeur a pris son service lundi, il habite la maison de Mr Grisot ou pour mieux dire celle qui était occupé par Mme Paradis dans la grande rue, il a 2 enfants, un garçon de 17 ans et un autre de 11 ans. Votre maison n'est pas occupée et elle est à vendre. Mme Bonne avec les enfants sont rentrés depuis 8 jours. La petite famille se porte bien et j'espère qu'il en sera de même chez vous. Veuillez présenter mes respects à Mme Cattiaux. Votre tout dévoué.
Le 9 janvier 1906, de Laure à poissons (hte marne) « Nous sommes content que père aille mieux »
Le 24 janvier 1906, de famille « Pruvot Pavot »  à Ferriére, (nord) « souhaits sincères de toute la famille »
Le 7 mai 1906, de « Georgette » de Valenciennes (nord) « mille bons baisers ».
Le 20 aout 1906, de « J.Naicd » Mouscron, Belgique « chers amis nous pensons arriver à St Amand demain mercredi par le train de 7h du soir venant de Lille amitiés ».
Le 9 novembre 1906, de « Mme Bonnet » de Crécy sur serre (aisne) « Madame et les enfants se joignent à moi pour vous envoyer leurs plus sincère salutations ».
Le 31 décembre 1906, de « Louise » Coucy les eppes (aisne) « meilleurs vœux bons baisers »
Le 26 février 1907, de « Laure et Henri » leurs enfants de Poissons (hte marne) à leur mère «bon anniversaire et mille baisers »
Le 8 mai 1907, de « Georgette » de Valenciennes (nord) écrit «si cela vous dérangeait répondez par courrier. Bien chers amis nous comptons aller vous dire au revoir demain jeudi après-midi. Amitiés à toute la famille un baiser à tous ».

  1. Puis en mai 1907, ils emménagent à Soissons, 14 rue Debordeaux, ils reviennent donc dans l’Aisne, et ceci jusqu’au début de l’année 1911. Ils y séjournent donc 4 ans.

14 rue Debordeaux

Fontaine de la Grande Place

Le Port

Le 10 mai 1907, de « Mr A B » à Nouvion, (Aisne) « amitiés »
Le 18 juin 1907, de « Louise »  Laon (Aisne) « je suis reçue au brevet je vous embrasse bien fort ».
Le 26 juillet 1907, de « André Leclerc- Desjeune » Remy (Oise) « j'ai reçu avec plaisir, et je vous en remercie, votre aimable invitation pour dimanche prochain et c'est à mon grand regret qu'il me sera impossible d'aller à Soissons ce jour-là. Marcel qui est revenu d’Angleterre est ici pour quelques jours et sa mère doit venir samedi soir pour passer la journée de dimanche avec nous. Ce n'est du reste que partie remise et je compte bien faire ce voyage prochainement et c'est malheureux que la fête n'ait pas lieu un peu plus tard. Toute la maison se joint à moi pour vous envoyer nos meilleurs amitiés ».
Le 23 aout 1907, « amitiés » de « B ». Le Nouvion, (Aisne).
Le 20 octobre 1907, de Laure à Poissons (haute Marne) « chers parents, je vous écrirai une longue lettre demain. Nous n'avons toujours pas de réponse de Tourcoing. Merci beaucoup du mandat. A bientôt de bonnes nouvelles. Bons baisers milles bises »
Le 6janvier 1908, de laure à Poisssons (haute Marne) « chers parents Nous vous remercions mille fois de vos douceurs, la pâtisserie était excellente. J'ai été très contente de la surprise. J'ai reçu ce matin seulement votre carte elle a mis le temps du 3/10 au 6/1. Mon oncle Aloide nous écrit aujourd'hui. A bientôt de vos nouvelles. Merci beaucoup de vos souhaits. Recevez nos meilleures embrassades. Nous sommes allés à Joinville hier après-midi. Nous attendons le bulletin. »
Le 14 janvier 1908, de « Pruvot Parot » (pavot) «vœux et souhaits sincères de toute la famille »
Le 28 février 1908, de Laure à Poissons, (Hte marne) écrit à ses parents « Nos meilleurs souhaits pour ton anniversaire meilleurs embrassades à tous les deux ».
Le 8 juin 1908, de « Jules Cauderlier » « camp de Chalons, suis à Mourmelon (marne), Paris demain mardi aux manœuvres logerons Soissons arriverons en gare vers 9 h »
Le 25 juin 1908, de Laure à Ourville (seine inférieure) où elle a déménagé en venant de Poissons (Hte Marne) « chers parents Mère serait bien aimable de me dire combien il faut prendre de mètres d'étoffe pour faire une robe (largeur 1m30) et combien de doublure? Quel genre pour aller avec la chemisette ? Je voudrais être fixée du ….pour faire ma commande. J'ai rencontré dimanche dernier la mère de Mr Pouache (pharmacien) qui habite Ourville. A bientôt et recevez nos meilleurs baisers »
Le 9 aout 1908, de Henri toujours en (seine inférieure) « chers parents Laure désirerait que vous vinssiez le plus tôt que vous pourrez Elle a commandé de la toile de laine et de la doublure. Elle vient d'acheter son chapeau à Fécamp la jupe va être faite aussitôt Ne pourriez-vous envoyer un modèle de corsage  et des entre deux? Le plus tôt possible? Nous pensons aller au circuit de Dieppe le 7 juillet et Laure voudrait être nippée pour ce jour-là A bientôt et nos meilleurs baisers Bons baisers (Laure) expliquer de quelle façon il faut faire le pli à la religieuse et combien! les maçons ne sont plus chez nous. Il vaut mieux que vous veniez dès maintenant car dans un mois nous aurons probablement les peintres. »
Le 1 octobre 1908, de « H. Teutijace » de Clairvaux caserne dans l’(Aube) « respectueux souvenirs »
Le 22 novembre 1908, de « Hermans » Neufchateau, (Vosges), 12e batt 39e R d'art. « Vous avez du déjà penser que je vous avais oubliés et bien non, j'ai attendu pour vous écrire de voir si ma nouvelle profession me plaisait, je vous dirai que je commence à m'habituer mais c'est dur en ce sens que nous n'avons guère de temps à nous. Je suis dans la même batterie que Bentjac qui a à souffrir il est déjà bien maigri et n'est plus enchanté de servir dans la cavalerie, quant à moi c'est le contraire et maintenant j'ai une toute autre idée du cheval. J'espère que de votre côté tout va bien et que la fin de l'année s'avance. Recevez monsieur le contrôleur mes bien sincères salutations ».
Le 10 décembre 1908, « Mr. Bonne », (Aisne) « un bonjour de Mortiers ».
Le 1 janvier 1909, de « Mr Dhaussy » Laon, (Aisne) « bon souvenir ».
Le 2 janvier 1909, de « H. Teutijace » de Clairvaux, (Aube) « respectueux vœux »
Le 23 avril 1909, Monsieur et Madame Cattiaux sont rentrés après avoir fait le voyage de Senonches pour visiter le nouveau logement de leur fille Laure, ils sont arrivés le mardi 12 avril à Senonches. Laure leur demande s’ils ont trouvé du changement dans votre jardin ? Elle leur envoie un petit colis contenant les bégonias.
Le 5 mai 1909, de « Jules et Adèle Cauderlier », habitant Boulogne sur mer, (Pas de calais) « Bonjour ».
Le 13 juin1909, de Laure à Senonches (Eure et loir) « bonne fête » à son père pour la St Jean.
Le 28 juin 1909, de « Mr. Bonnet ou E. Bonne », à Crécy sur serre, (Aisne) « j'ai un peu tardé à vous répondre je vous prie de m'excuser j'ai eu des ennuis qui sont un peu cause de ma négligence. Je suis allé deux fois dans les Ardennes en très peu de temps mon frère a perdu une petite fille de 11 ans et il n'avait quelle c'est un vide énorme. Je pars après demain matin pour faire 21 jours au camp de Coëtquidant près de Rennes. Mes respects à Mme Cattiaux avec les amitiés de toute la famille. ». Et aussi le 9 juillet 1909 « mes meilleures salutations » du camp de Coëtquidant pour ses dits 21 jours.
Le 1 juillet 1909, « Mr. Maillard A » de Laon (Aisne) et aussi de Denain, bvd de Bruxelles, (Nord) « bien chers amis - j'ai le plaisir de vous apprendre que Geneviève vient de subir avec succès les examens du brevet élémentaire devant la commission siégeant à Laon. Quand viendrez-vous à Denain. Que vous devenez vous. Comment vont vos enfants? Je vous embrasse affectueusement ». Et le 11 juillet1909 « J'ai le plaisir de vous apprendre que Louise vient d'être reçue au brevet supérieur. Geneviève a été reçue au brevet et va se présenter à l'école normale le 26/7. Quand viendrez-vous?  Nous vous embrassons bien affectueusement. Amitiés à vos enfants».
Le 17 juillet et 20 juillet 1909, de « Paul Cauderlier » leur neveu, du camp de Sissonne (Aisne), « cher oncle et tante comme je vous l'avais annoncé hier j'ai obtenu une permission. J'arriverai avec le train de 8h16 venant de Laon. Recevez chers oncle et tante mes sincères amitiés » et « mon retour s'est bien effectué à l'heure où vous recevez ma carte nous serons déjà loin de Sissonne. Recevez chers oncle et tante mes meilleurs amitiés votre neveu.
Le 22 juillet 1909, de « Mr. Laurent » d’Aubenton, (Aisne) « bon souvenir ».
Le 28 juillet1909, de « M. Autrans.. » de Chavignon, (Aisne) « Nous avons eu un bon retour et espérons qu'il en a été de même pour M Cattiaux qui a pris beaucoup de dérangement pour nous conduire à la gare. Encore une fois mille remerciements du bon accueil et recevez nos meilleurs amitiés ».
Le 13 aout 1909, de « Mme veuve P. Moreau » de Chauny (Aisne) « meilleurs amitiés et à bientôt ».
Le 12 et 24 septembre 1909, de « H Besnard », à Sennonches (Eure et Loir) « Notre souvenir – Pensées affectueuses ».
Le 20 octobre 1909, de « Mr. Julaval » de Boulogne sur mer (Pas de Calais) « sommes rentrés amitiés ».
Le 31 décembre 1909, de « H (Teutijce ) Teutijace », Neufchâteau (Vosges) « sincères vœux pour 1910 ».
Le 2 février 1910 et le 18 février, de « Guy et Jean », Cuffies (Aisne) « affectueux bonjour – Bon souvenir- amitiés ».
Le 13 février 1910, de « M. Canu » à Courrières (Pas de calais), « mon cher collègue je viens vous adresser tous mes remerciements au sujet de la vacance de Soissons et vous faire connaitre que ma demande est adressée depuis quelques jours. Il n'existe en effet ici aucune ressource pour l'instruction de mes enfants à cause du défaut de communications faciles avec Lille ou Douai. J'apprends à l'instant la mort de mon ancien Ref si bienveillant ........; veuillez ..........mon cher ......... ».
Le 8 avril 1910, de « Mr.L Dhaussy » à Pargny F(p)ilain, (Aisne) « bon  souvenir meilleurs amitiés ».
Le 2 mai 1910, de « Mr. Bonne » à Crecy sur serre (Aisne) «  bon souvenir ».
Le 30 aout 1910, de « Mme veuve P. Moreau » à Chauny (Aisne) « chère amie, je viens de me rappeler que j'avais oublié de vous payer les prunes du marché. Si dimanche vous venez, ce que j'espère sera je vous les ….Le père de ma cousine a la petite tête…. Ramollissement complet du cerveau. Mon cousin est toujours là-bas c'est bien ennuyeux dans le commerce l'on ne peut jamais quitter à deux, ma cousine est très contrariée. Recevez ainsi que M Cattiaux mes meilleures amitiés.».
Le 5 septembre 1910, de « Jules et Adèle » Lille (Nord) « fêtons la braderie »
Le 7 septembre 1910, de « Mr. Bonne? »  à Montcornet (Aisne) « bon souvenir »
Le 1 octobre, le 11 octobre, le 18 octobre ainsi que le 28 octobre 1910 de « Georgette » Laon (Aisne) « souvenir affectueux-amitiés - amical bonjour».
Le 13 novembre 1910, de « Bonnet » d’Amiens, (Somme) « amitiés bon souvenir »
Le 17 décembre 1910, « Mr. Blanchet » de Laon (Aisne)  « affectueux souvenir »
Fin 1910, de « Clotilde »  « Les enfants Edmond et moi s'empressons de venir vous offrir nos meilleurs souhaits de bonne année et bonne santé ainsi que nos sentiments les plus respectueux » pour 2011.
Le 17 janvier 1911, « Mr. Blanchet » de Laon (Aisne) « Amical bonjour ».

  1. Ensuite, ils partent pour Amiens, 2 rue Porion, dans la Somme en 1911. Mr Cattiaux devient receveur sédentaire particulier des contributions indirectes. Ils y resteront jusqu’en 1918-1919 soit 7 ans et demi.

2 rue Porion

Hôtel de Ville

Place René Goblet

Le 2 février 1911, de « Mr.R Marchand » à Soissons, (Aisne), « remerciements meilleurs amitiés »
Le 9 février 1911, de « Mr. Fonjet » à Soissons, (Aisne) « merci de votre carte et affectueux souvenir »
Le 18 février 1911, de « Emm…… » Pasly et à Soissons, (Aisne) «chère madame Merci de votre carte. Vous habituez vous un peu à votre nouvelle résidence. Ici rien de nouveau les jours se suivent et se ressemblent tous. Nous nous portons bien et je souhaite qu'il en soit de même chez vous. Nos respectueuses amitiés à M Cattiaux et pour vous de bons baisers d'Yvette et de moi. Bonjour à mon cher mari quand vous le verrez. Et 8 mars 1911, « chers amis, merci pour votre gentille lettre, mon mari a du voir porter mes compliments et mes affectueuses tendresses. Maman est malade, j'espère que ça ne sera pas grave. J'ai bien de soucis et les épines que trouvent Mme Cattiaux sur son chemin seraient des roses pour moi. Je lui souhaite bon courage à vous deux mes meilleures amitiés ».
Le 30 avril 1911, de « Madeleine » vivant à Abbeville (Somme) « amitiés ».
Le 2 mai 1911, d’« Olga Renée Dewingle », à Haussy (Nord) « bonjour »
Les 5 et 6 juin 1911, de « jules et adèle Cauderlier » Wimerieux (Somme) et Boulogne sur mer (Pas de calais) « amitiés-ai eu 30F-bonjour-bonjour à tous ».
Le 9 juillet 1911, de « S Djary » au Tréport  (seine inférieure) « amical bonjour ».
Le 11 décembre 1911, d’ « Olga Renée Dewingle », à Haussy (Nord) « bonjour de toute la famille »
En décembre 1911, de « Renée Dauchain » à Amiens « bonne fête »
Le 1 janvier 1912, de « Bonnet » à Crecy sur serre (Aisne) « bonjour d’Amiens ».
Le 1 avril 1912, de « Mr. Bonne » à Sedan  (Ardennes) « bon souvenir ».
Le 7 aout 1912, de « Mr. Joseph » à Versailles, (Seine et Oise) « bien le bonjour »
Le 3 décembre 1912, de « Renée Dauchain » à Amiens (Somme) « affectueux souvenirs ».
Le 2 avril 1913, de « Jules Cauderlier » à Paris (Seine) « passerai gare Amiens 10h40 dimanche allant chercher Adèle Repasserons lundi 15h20 si vous pouvez pénétrer sur quai serons contents vous voir vous embrassons tous ».
Le 29 juin 1913, de « Paul, Juliette, Gaston, Annick » à Boulogne sur mer (pas de Calais) « amitiés et souvenir de Boulogne »
Le 20 juillet 1913, de « Mr. Carette » du Havre (Seine inférieure) « souvenir »
Le 30 juillet 1913, de « Marie » à Dinard, (côtes du nord) « souvenir affectueux bons baisers (marie G?) »
Le 5 aout 1913, de « Mr. Carette » à Lourdes (Hautes Pyrénées) « respectueux souvenirs ».
Le 10 aout 1913, de signé « Marie, Annick, Juliette, Gaston » à Dinan (côtes du nord) « bon souvenir bons baisers »
Le 20 aout 1913, de « Mr. Plau » à Laval (Mayenne) « chers amis nous sommes partis de Dinan à12h40 pour Laval où nous séjournons jusqu'à lundi matin 7h40 après avoir passé quelques heures à Paris nous reprendrons le train de 6h qui nous amènera à Amiens à 8h22 ou 8h43 Donc à bientôt cordiale poignée de main de tous ».
Le 7 septembre, de « Mme Douchain et Denis » de passage à Versailles (seine et oise) « bien le bonjour ».
Le 16 octobre1913, de « Mr. Deuche » à Chalons sur marne (Marne) « affecté à Soissons bon souvenir »
Le 11 novembre 1913, de « Mr Marette » à Dieppe (Seine inférieure) « meilleur souvenir d'un dieppois ».
Le 1 décembre 1913, de « Dewingle Albert » à Brest hôpital temporaire n°4 (Finistère) « cher oncle et tante j'ai eu une lettre de marraine ce matin elle me dit que parrain est sur le point de partir et qu'elle n'a pas reçu de nouvelles de vous depuis une quinzaine de jours ».
Le 8 décembre 1913, de « Dewingle Albert » à Brest hôpital temporaire n°4 (Finistère)  « cher oncle chère tante j'ai reçu une lettre de monsieur Lestoille canonne le marchand de vin en face de chez nous qui ait parti avant que les allemands entre dans le nord il est villa primevère Royan Charentes inf ».
Le 25 décembre 1913, de « Delmas » au Tréport (seine Inférieure) « mon cher monsieur Cattiaux, je vous remercie de votre lettre qui m'est juste arrivée au moment où l'administration me faisait connaitre que j'étais primé pour le centre (ce qui n'était pas une nouvelle pour moi) et me demandait si j'étais disposé à accepter un autre poste à Amiens. Je lui ai fait réponse qu'à défaut du centre je n'accepterai que le Nord. Merci des renseignements que vous avez bien voulu me donner et au cas où vous auriez connaissance qu'à nouveau je suis primé, soyez bon de me le dire. Recevez cher Monsieur Cattiaux une bonne poignée de main et l'expression de mes meilleurs souhaits pour 1914».
Le 15 mars 1914, de « Jules Cauderlier » à Boulogne sur mer (Pas de Calais) « suis nommé Paris central à partir du 23 vous embrassons tous deux ».
Le 23 mars et le 3 mai 1914, de « Mr Bourguignon » de st Quentin (Aisne) sincères remerciements et un bonjour de St Quentin.
Le 12 novembre et le 18 novembre 1914, de « Dewingle Albert » à Brest hôpital temporaire n°4 (Finistère) « bonjour tout va bien je compte bientôt pouvoir aller vous voir votre neveu- je marche sans bâton et sans éprouver aucune douleur votre neveu qui vous embrasse ».
Le 6 décembre 1914, de « Soudagne E » de Dijon (côte d’or), 26e  dragon 12 escadrons 1er groupe (Côte d'or). « Bien cordiale poignée de main d'un cavalier désolé de ne pouvoir s'occuper de l'état 61 B ».
 Le 9 décembre 1914, de « Paul Cauderlier » à Rochefort /mer (Charente maritime), soldat au 361 hôpital Charles salle 10 « cher et chère tante je viens de recevoir votre lettre datée du  3 novembre elle n'avait pas été ouverte je vous remercie de tout cœur je reçois pas mal de  lettres et de cartes ici ce qui me …je continue d'aller mieux recevez tous deux mes meilleurs baisers».
Le 13 décembre 1914, de « Morère », caporal 138e T affecté à la 167 e infanterie 26 e compagnie, de Toul caserne Thouvenot (Meurthe et Moselle)  « cher cousin cousine Je suis toujours à Toul, 300 territoriaux ont été désigné pour partir renforcer et compléter les vides qui se produisent au 167e, mais je ne suis pas de ce premier départ. Un grand mouvement se dessine de ce côté et nous allons prendre l'offensive si possible. Toul est évacué ou à peu près et c'est maintenant une ville morte. J'ai reçu de bonnes nouvelles de toute la famille Delage Morère. En vous souhaitant bonne santé je vous prie de croire à mes sentiments bien affectueux ».
Le 17 décembre 1914, de « Dewingle Albert » à Brest hôpital temporaire n°4 (Finistère) « cher oncle et tante je compte pouvoir aller passer quelques jours avec marraine Laure pour Amiens il m'est  donné jours de permission je suis toujours en bonne santé ».
Le 30 décembre 1914, de « Paul Cauderlier » à Guingamp dépôt 361 30cie (côtes du nord) « cher oncle chère tante me voici installé à Guingamp mon voyage s'est bien effectué nous sommes logés ….j'ai quitté toute la famille et amis en bonne santé en attendant le plaisir de vous lire recevez mes meilleurs baisers ».
Le 1 janvier 1915, de « Morère »  138e Territorial 26ie compagnie à Toul (Meurthe et Moselle)  « vous  offre cher cousin et cousine au commencement de l'année 1915 mes meilleurs vœux et souhaits pour vous et tous ceux qui vous sont chers et vous renouvelle mes remerciements pour les agréables moments passés près de vous. Désigné pour le front dans un régiment de réserve j'espère profiter de la nouvelle circulaire du ministre de la guerre  rappelant aux commandants de région que les pères de quatre enfants doivent rester dans l'armée territoriale sans considération de classes. Je vous prie de croire à l'assurance de mes sentiments bien affectueux ».
Le 6 janvier 1915, de « Paul Cauderlier » à Guingamp soldat au 361 30cie dépôt (côtes du nord) « cher oncle je viens de recevoir ta lettre à l'instant et je m'empresse d'y répondre je te remercie de tous cœurs de tes souhaits d'étrennes que j'ai reçu avec plaisir je n'avais jamais douté un instant de ta générosité malheureusement beaucoup de camarades du nord n'ont pas la chance comme moi de posséder un oncle comme toi J'ai écrit à Senonches merci mon cher oncle mes meilleurs baisers ».
Le 20 janvier 1915, de « Paul Cauderlier » à Guingamp soldat au 361 30cie dépôt (côtes du nord) « mon cher oncle je viens de recevoir ta lettre qui me fait grand plaisir …de tout cœur …d'adresser une longue lettre reçois mes meilleurs baisers ».
Le 8 février 1915, de « Paul Cauderlier » à Guingamp soldat au 261 30cie « cher oncle je vais sans doute retourner (au feu)..d'ici peu lorsque je serai au front je te ferai parvenir mon adresse afin que nous puissions correspondre ensemble. Dans ta prochaine lettre tu voudras bien me dire si Henri est parti pour le front merci mon cher oncle mes meilleurs baisers ».
Le 12 février 1915, de « Jules Cauderlier » à Boulogne sur mer (Pas de calais) « un gros garçon accouchement très difficile mais aujourd'hui mère et enfant très bien ».
Le 26 février 1915, de « Paul Cauderlier » à  Guingamp dépôt 161 30cie (côtes du nord) « cher oncle et chère tante je vais quitter le dépôt incessamment pour partir au 161e lorsque je serai arrivé à destination je vous ferai parvenir mon adresse; Jules vous aura sans doute..;de la naissance de son fils , il y a 8 jours que j'ai eu de ses nouvelles. Je vais prévenir laure de mon départ. J'espère que ma tante est bien guérie de sa grippe. Recevez mes meilleurs baisers ».
Le 6 septembre 1915, de « Laure » de passage à Rufec en (Charente) « chers parents Je viens d'écrire à Mme Desmars, de vous envoyer un petit colis de poires, elle nous en a envoyé un dernièrement et nous avons été content de gouter aux fruits du jardin. L'adresse que je demandais à mère est celle de la modiste qui habite au-dessus du bazar. Je vous écrirai plus longuement Bons baisers à tous deux ».
Le 24 septembre 1915, de « Renée D » « un bon souvenir bonjour »
Entre 1916 et1918, d’ « Élise » « Ma chère Blanche je te fais expédier ce jour 1 petit colis, tu voudras bien le vérifier avant d'en prendre livraison. J'espère que vous êtes tous deux en bonne santé. Cela va à peu près ici et j'espère que notre séjour à Chatel fera du bien aux petits. Nous pensons rentrer dimanche......;(ou Lundi) ...; moi vous embrassons bien fort ».

  1. Puis ils partent pour château Thierry, 8 rue jean Lafontaine, retour dans l’Aisne à la fin de la guerre. De 1918 à 1923 soit 5 ans.

8 rue jean Lafontaine

Vue générale côté nord

Vue générale prise de la tour St-Crépin

Le 10 septembre 1918, d’ « A. Trouillet », 103 e batt du 1er RAP le Havre en détachement à St Vigor (seine inférieure) « cher oncle chère tante chère cousine et cher petit Maurice, Je viens de lire dans le  matin un article la classe 1897, les pères de cinq enfants agriculteurs devront du 1er au 10 octobre être mobilisés à la terre, sur notre demande. Je suis bien ennuyé car j'avais écrit à un ami de l’Eure et loir pour aller chez lui et il ne me répond plus je me demande s'il est changé d'avis, ça m'embête car je ne sais vraiment pas où m'adresser. Si la capote que j'avais laissée à Château y est restée vous voudriez bien me le dire car j'en aurai besoin avant ma libération. Je viens d'avoir par un prisonnier des nouvelles d'Amélie elle aurait voulu venir mais vaut mieux quelle attende encore un peu, ils sont tous en bonne santé. Dans l'attente de vous lire, je vous embrasse de tout cœur votre neveu dévoué.
Le 21 octobre 1919, de « Mme Dorleans » (47 rue du sergent Blandan) Nancy (Meurthe et Moselle) « un amical bonjour de Nancy et bons baisers ».
Le 5 novembre 1921, de « Philippio » à Fère en Tardenois (Aisne) « monsieur l'entreposeur Afin de m'éviter un voyage inutile à Château, je vous serais très reconnaissante de bien vouloir me dire que je pourrai me rendre à l'entrepôt. Inutile de vous dire que le plus tôt sera le meilleur, car il ne me reste que quelques paquets de Tabac. Veuillez agréer monsieur l'expression de mes sentiments très respectueux et remerciements »
Le 30 aout 1922, de « Godeber » à Amiens (somme) « bonjour d’Amiens ».
Le 22 aout 1923, de « Mr. Bricolo » à Royan st Georges de Didone (Charente inférieure) « cordiales amitiés ».

  1. En dernier lieu ils s’installent en 1924 à Mantes sur seine, 38 rue st Vincent, seine et Oise, où Mr Cattiaux prend sa retraite à 64 ans. Il terminera sa vie en 1935 à 75 ans. Sa femme entra plus tard à l’hôpital de Moret sur Loing (seine et marne) jusqu’en 1953 où elle décède à l’age de 88 ans. Ils seront inhumés dans le cimetière de Mantes-Gassicourt.

38 rue st Vincent

En 1924, de Laure, Maurice, Henri à Ouistreham (Calvados) « bonnes embrassades »
Le 22 juin 1926, de « Leduc » à Trouville (calvados) « souvenir de Trouville ».
Le 17 juillet 1926, de « Marie G » à Biarritz (Pyrénées atlantiques) « bon souvenir ».
Le 1 octobre 1926, de « Mr.Tuilleux » à Beaune (Côte d'or) « en vendange »
Le 25 mars 1927, de Maurice Dervillé commence à écrire à ses grands-parents à 10 ans il était au fort de Latte au cap Fréhel « bons baisers de "P" nous trois ».
Le 17 juillet 1930, de Maurice Dervillé depuis St Privat en (Corrèze) « chers grands parents, nous sommes arrivés à bon port hier comme il était prévu. Nous avons fait le 1er jour 440 km et le 2ième il ne nous restait plus que 120 km mais en montagnes. Maman vous a envoyé 2 cartes une de Pierre Buffières où nous avons diné et couché et une autre D'Uzerche (beau site) meilleures embrassades » (écrit au crayon).
Le 11 juin 1932, de « E.Etienne Mr Tierry » à Amiens (Somme) « amicale pensée M Tierry ».
Le 5 juillet 1933 « chers grands Parents, notre séjour à Elven se prolonge de plus en plus et nous n'en repartirons que lundi pour arriver à Mantes ce même jour pour diner. En attendant le bonheur de vous voir recevez chers grands parents nos meilleurs baisers » de Maurice petit fils et Laure leur fille.
Le 18 juillet 1933, Laure, Maurice et Henri à Bénodet (Finistère) « Chers parents, nous voici arrivés à Bénodet par un temps superbe. (Gentille petite plage) Nous pensons séjourner une quinzaine de jours à l'hôtel Belle Vue. Je vous espère en bonne santé donnez-nous de vos nouvelles. Bons baisers de nous trois. Adresse hôtel belle vue Bénodet (Finistère) ».
Le 1 aout 1933, toute la famille en vacances : Laure, Berthe, André, Evelyne, Maurice, Lucile, Henri, est à Quiberon (Morbihan).
C’est le dernier courrier retrouvé donc 2 ans avant le décès de Jean Baptiste Alexandre Cattiaux. Quand à Blanche Pruvot, devenue veuve, elle vivra dans cette maison, du 38 rue St Vincent, jusque vers les années 1950 avant d’entrer en maison de retraite à Moret sur loing où elle décédera en 1953, ensuite cette demeure sera louée et enfin vendue en 1968.
Lieu de sépulture à Mantes (78)


Décès 1 mai 1935 Jean Baptiste Alexandre CATTIAUX  à 75 ans
Inhumé à Mantes (78)

Aspect du cimetière

Décès 1 mars 1953 Moret sur Loing Blanche Laure PRUVOT  à 88 ans
Inhumé à Mantes (78)

Suivent le parcours en France et les arbres généalogiques
Leur parcours en France
Déplacement dans 5 départements du Nord de la France.

Les arbres Généalogiques



2 Entre Fiançailles et Mariage, les échanges amoureux de Laure et Henri, avant Pâques et avant le mariage donc du 8 février au 10 juin 1905

De Henri à Laure De Laure à Henri
Le 8/2/1905 au 18/2/1905

Le 8/2/1905

- arrivé à bon port vous écrirai demain à bientôt de vos nouvelles mille bécots (172j demain matin).23-F278 / albm 286


Le 11/2/1905

- Quoique habitant Veynes maintenant, mon esprit n'est pas ici et c'est bien dur de reprendre cette vie d'autrefois après avoir passé des vacances si agréables. J'ai reçu votre carte hier et celle de Cécile aujourd'hui, si ce que disait Cécile pouvais se réaliser! nous n'aurions plus que 2 mois à attendre, mais je ne puis croire à un tel bonheur. Avez-vous des nouvelles de vos photographies? Il est impossible, renseignements pris auprès de la poste de téléphoner des Hautes Alpes dans le département de l’Aisne; je vous en causerai dans ma prochaine lettre. Meilleurs baisers de votre dévoué.25-F279 / albm 286


Le 14/2/1905- Je reçois votre lettre qui m'a fait infiniment plaisir Merci beaucoup de l'envoi que vous m'avez fait et qui a été pour moi une surprise fort agréable je constate avec plaisir que bien qu'éloignés l'un de l'autre nous sommes unis tous deux dans la même pensée je vous écrirai bientôt mes meilleurs baisers (166j et 66j) mille bécots. 24-F280 / albm 286


Le 18/2/1905
Ma chère Laure, Vous sentez vous le courage de faire des ascensions semblables? Quant à moi, je n'ai pas encore le pied assez alpin pour m'y risquer. Il est vrai qu'en photographie, il parait y avoir beaucoup plus de danger qu'il n'en existe réellement. 62 demain. le temps ne passe pas. Ne pourriez-vous pas envoyer qq cartes postales entre chacune de vos lettres ce qui me ferait prendre patience un peu? mille bécots et tendres souvenirs. mes meilleurs baisers
(152 Rc 531 / albm 433)

 

 

Le20/2/1905


Le 20/2/1905

- ma chère laure je reçois à l'instant un mot de Victor heureux de partir pour Crécy vous avez dû passer hier un après-midi très agréable  Mon esprit a été là-bas toute la journée d'autant plus que je venais de recevoir votre carte je me suis morfondu du matin jusqu'au soir et le dimanche n'est pas bien gai à Veynes hélas ce n'est pas le dernier à bientôt de vos nouvelles mille baisers affectueux encore 160j vive la classe 5-B206 / albm 286

Le 20/2/1905 Le 20/2/1905
mon cher Henri après avoir mis ma lettre à la poste je me suis souvenue que j'avais omis de mettre le nombre de jours. Pardonnez-moi mon oubli involontaire. J'ai reçu votre carte aujourd'hui je ne pense pas avoir le courage de faire de pareilles ascensions. recevez mes meilleurs baisers 160j- et 60 jours être à paques tendres souvenirs. 44-J378 / albm 286
Le 22/2/1905

Le 22/2/1905
- 158j/58j ma chère laure à l'heure où je vous écris vous êtes en train de prendre votre leçon de piano probablement. Je voudrais bien en ce moment être chez le cousin François. J'ai vu votre carte ce matin vous êtes toute excusée j'ai bien vu que vous étiez pressée car non seulement vous avez oublié de mettre le nombre de jours mais aussi vous avez omis d'affranchir votre lettre. Mais encore une fois vous êtes toute excusée et je vous remercie même beaucoup de l'empressement que vous avez mis à m'écrire Je vais recevoir ma mandoline aujourd'hui ou demain je vais me mettre au travail avec ardeur peut être le temps me semblera-t-il moins long maintenant mais j'en doute recevez les meilleurs baisers votre fiancé tout dévoué je vous écrierai demain jeudi tout à vous - 158j demain. 6-B208 / albm 286

 

   
Du 24/2/1905 au 1/3/1905


Le 24/2/1905

-ma chère laure je suis de passage chez mon camarade d'aspres originaire de Wailly les arras (pas de calais) que probablement vous devez connaître. J'ai reçu à midi mon annuaire et vous donnerez dans ma prochaine lettre une liste des bureaux que je pourrai comprendre dans ma demande de changement: a bientôt de vos nouvelles recevez les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit 156 demain et 56 pour pâques tendres souvenirs 163 Sc 570 / albm 433

Le 25/2/1905

- mille bécots, ma chère laure, vos cartes me font très plaisir et je suis assez impatient de connaitre la suite. Voici une semaine de passée encore et par conséquent une de moins à compter le pire c'est que c'est demain dimanche: j'appréhende ce jour à Veynes si encore j'avais ma mandoline mais rien toujours rien. c'est absolument comme votre photographie. le photographe n'est visiblement pas raisonnable. peut-être pourrais-je disposer de plus de jours que le croyais à paques: je  vous en parlerai dans ma prochaine lettre j'écrirai demain à Georges à bientôt de vos nouvelles et recevez les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit 155j demain matin 55j pour paques.7-B207 / albm 286

le 27/2/1905
- Ma chère laure si vous étiez ici aujourd'hui vous sauriez ce que c'est la neige Il en tombe à gros flocons depuis ce matin et je vous assure que ce n'est pas bien gai pour nous la mauvaise saison va commencer alors que là-bas vous allez voir arriver le printemps vivement le mois d'aout je vais à gap demain et vous tiendrait au courant de ce qui  se sera passé. à bientôt le plaisir de vous lire en attendant recevez les meilleurs baisers de votre fiancé 153j/53j pour paques dans 3 jours-là ......(150) meilleurs souvenirs8-B209 / albm 286

Le 1/3/1905
- ma chère laure je suis allé à gap hier et j'ai vu mon directeur l'affaire est arrangée Je pourrai vous voir à Pâques pendant quelques jours et j'ai obtenu mon congé pour le mois d'aout il n'y a plus qu'à attendre cette date qui est malheureusement encore trop éloignée pour nous. J'ai reçu hier votre lettre qui m’a fait bien plaisir c'était pour moi une journée heureuse d'autant plus que j'étais content de ma matinée Je vous donnerai des détails demain dans ma lettre Recevez les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit 151j 51j pour paques demain le ....mille baisers affectueux 151 51 19-B210 / albm 286

Le 24/2/1905 Le 24/2/1905
mon cher Henri j'ai été très surprise de lire sur votre carte de ce matin que ma lettre n'avait pas été affranchie. Je ne suis pas coupable de cette étourderie car j'avais donné ma lettre le matin à père pour la mettre à la poste en même temps que son courrier; très occupé par son inspecteur il a complètement oublié de l'affranchir et ce n'est qu'aujourd'hui en recevant votre carte qu'il s'en est rappelé. Il me prie de vous faire ses excuses. Recevez les meilleurs baisers de votre fiancée. mille baisers affectueux - 156j 45-J376 / albm 286
Du 4/3/1905 au 7/3/1905

le 4/3/1905

-ma chère Laure, Je vous adresse quelques cartes de Grenoble par l'intermédiaire d'un de mes camarades de pension qui part ce soir pour cette ville. J'ai eçu votre carte à midi et vous remercie infiniment des envois que vous m'avez faits. J'ai reçu le centimètre hier mais je n'aurai probablement le colis postal avant demain matin. encore une fois merci. a bientôt le plaisir de lire de bonnes nouvelles. en attendant recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 148/48 ou 18 pour pâques - mes meilleurs baisers à ma laure chérie - 148.207 Tc 635 / albm 433

Le 5/3/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant le colis postal qui est arrivé en très bon état. Merci infiniment de toutes ces friandises. Quel dommage de ne pouvoir les gouter ensemble! Veuillez remercier également Mme Cattiaux pour la fabrication de ses gaufres qui sont exquises. M cattiaux  a-t-il eu de bonnes nouvelles de Tergnier? Victor ne m'a toujours pas écrit: il est vrai qu'il faut que j’attende m'a t il dit que le courage l'étouffe  l'avez-vous revu depuis? je n'ai pas encore écrit à Paul; voyez ma négligence! il doit m'en vouloir A bientôt le plaisir de vous lire en attendant recevez les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit 147 demain matin - 47 pour paques mille baisers affectueux.18-E267 /albm 286

le 7/3/1905
- ma chère laure ne vous tourmentez pas pour votre centimètre je l'ai reçu un jour plus tôt au contraire en même temps que votre photographie et vous en remercie infiniment. Je comptais en supprimer un long bout au vue de votre lettre à midi. Hélas il faut encore compter 14 jours qui pour moi sont interminables. Je vous écrirai probablement demain car jeudi il me serait impossible, deux de mes camarades venant passer la journée avec moi. à bientôt de vos nouvelles en attendant recevez les meilleurs baisers de votre fiancé 145j/45j mille baisers affectueux21-E266 / albm 286

Du 1/3/1905 au 4/3/1905

Le 1/3/1905
- mon cher Henri vous devez recevoir quelque chose par le même courrier (échantillon sans valeur) ce matin en recevant votre carte j'ai reçu un mot de votre ami Potelle m'annonçant l'envoi d'un colis pâtisserie à l'occasion de la prise  du centimètre Je vous remercie infiniment de toutes ces bonnes choses il est regrettable que nous ne puissions fêter ensemble ce grand jour. Georges m'a communiqué votre lettre que j'ai lu avec plaisir à bientôt de vos nouvelles (vous êtes  tout excusé) recevez les meilleurs baisers de votre fiancée. 151j demain matin affectueux souvenirs.43-J377 / albm 286

Le 2/3/1905
- mon cher Henri je vous adresse par le même courrier un petit paquet qui je crois sera pour vous une surprise très agréable vous recevrez également un colis postal  à domicile en échange de celui que j'ai reçu hier de Compiègne En attendant le plaisir de recevoir de vos nouvelles recevez les baisers les plus affectueux de votre fiancée 150j mille baisers48-J373 / albm 286

Le 4/3/1905
- mon cher Henri votre lettre de ce matin m'a fait bien plaisir je vous écrirai demain dimanche à moins qu'un cas imprévu ne m'empêche. Paul revient ce soir en vacances de mardi gras A bientôt d'autres nouvelles recevez les meilleurs baisers de votre fiancée 148j bons souvenirs.46-J372 / albm 286

Du 10/3/1905 au 17/3/1905

Le 10/3/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant une lettre de Georges qui ne fait que me parler de vous ce qui m'a fait bien plaisir. Il est cependant plus réservé que la dernière fois, et je m'aperçois que j'ai eu tort de le chiner un peu. J'apprends avec plaisir que vous continuez à boire du café. Paul  n'a pas dû passer longtemps à Crécy s'il est déjà parti. Je n'ai pas reçu la lettre de Victor: peut-être s'est-elle trouvée égarée? J'en doute fort et c'est probablement un bateau de plus qu'il a monté A bientôt de vos nouvelles en attendant recevez ma chère laure les plus affectueux  de votre fiancé 142 demain matin 42 pour pâques tendres souvenirs 19-E268 / albm 286

Le 12/3/1905
- ma chère laure j'ai reçu votre carte à midi en même temps qu'une lettre de Paul qui  me passe à la chine passablement. Étant convoqué pour une réunion (société de musique) cette après-midi je vous écrirai demain matin pour que vous puissiez avoir ma lettre mardi. A bientôt de vos nouvelles et recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé 140j/40j pour pâques heureux souvenirs  (la fiancée du conscrit 1) 22-E269 / albm 286


Du 8/3/1905 au 10/3/1905

Le 8/3/1905
- mon cher Henri merci infiniment de vos jolies cartes postales de Grenoble et de vos magnifiques collections de fantaisies qui m'évoquent de doux souvenirs. Lundi dernier en allant à Laon avec mère pour faire des achats pour le deuil de l'oncle dont nous avions parlé au mois de janvier nous avons rencontré Victor vingt minutes avant de prendre le tramway il est resté avec nous jusqu'à notre départ il m'a dit qu'il vous avait écrit ces jours ci à bientôt de vos nouvelles mille baisers de votre fiancée 144_ 44 pour pâques tendres souvenirs.49-J371 / albm 286

Le 10/3/1905
- mon cher Henri votre lettre de ce matin m'a fait bien plaisir désormais je vous écrirai deux fois par semaine pour vous être agréable de mon côté je ne demande pas mieux de recevoir de vos nouvelles le plus possible car les moments où je vous lis passent plus vite en attendant le bonheur de vous lire recevez mon cher Henri les baisers les plus affectueux de votre fiancée 142j - 42j jours pour pâques  mille baisers.47-J374 / albm 286

 

Le 14/3/1905

- ma chère laure j'ai reçu à midi votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir Peut être le temps me semblera t'il moins long maintenant que  je vais recevoir plus souvent de vos nouvelles! Jusqu'ici les journées me paraissent interminables. Nous voici enfin en moitié de notre 1ère séparation. Vivement pâques! recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé 138 - 38 mille baisers affectueux. (la fiancée du conscrit 1)99 t594 / albm 286

Le 17/3/1905
- ma chère laure merci bien du conseil que vous m'avez donné sur votre carte; je m'efforcerai de le suivre pour vous être agréable mais il faudra encore que vous m'encouragiez plus d'une fois avant que les 135 jours qui nous restent à attendre se soient écoulés. enfin dans un mois nous nous rêverons et nous aurons le plaisir de causer de nos projets d'avenir. demain j'aurai le bonheur de vous lire; en attendant, recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui pense continuellement à vous. 135j - 35j mes meilleurs baisers. (la fiancée du conscrit 2) 98 t592 / albm 286

Le 18/3/1905

Le 18/3/1905
Mon cher Henri j'ai reçu ce matin votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir A mon grand regret je ne pourrai vous écrire dimanche mon amie de Coucy faisant une petite matinée demain à insister pour que j'aille tenir le piano je n'y tenais pas beaucoup d'autant  plus que nous sommes en deuil je vous enverrai des cartes de là-bas recevez les meilleurs baisers de votre fiancée 134j - 34j pour paques Bons baisers (courrier de madame n°1) 198 v607

Le 21/3/1905

Le 21/3/1905
- 11h matin Ma chère laure, Voici la vue que vous aurez du bureau d'enregistrement. Ceci ressemble plutôt comme vous le voyez à un pigeonnier qu'à un hôtel de ville. Mais pour les alpes il ne faut pas se plaindre et c'est peut-être le plus joli du département. La journée s'est-elle bien passée à Coucy? Auriez-vous quelques chansons à me proposer ? A bientôt de vos nouvelles. en attendant recevez les baisers les plus tendres de votre fiancé encore 31; bons baisers (qc495 -140)

Le 21/3/1905

- 5 h du soir ma chère laure, c'est avec plaisir que j'ai reçu à midi vos cartes de Coucy les Eppes où j'ai stationné en manœuvre en 1903. Je n'avais pas conservé de bons souvenirs de ce pays car j'y ai été affreusement mal reçu. Néanmoins j'y retournerais maintenant avec plaisir et je reconnaitrais parfaitement bien la maison où j'ai logé, elle se trouve à droite sur la route qui mène à Vorges. avez-vous passé une bonne soirée? Comme j'aurais voulu être là! à bientôt de vos nouvelles! en attendant recevez les baisers les plus affectueux de votre 131j - 31j  mes plus tendres baisers (la fiancée du conscrit 3) 101 t593

 

Le 22/3/1905 au 24/3/1905

Le 22/3/1905
- mon cher Henri en rentrant de ma leçon de piano j'ai été très heureuse de trouver des cartes de Veynes je vous remercie infiniment de m'avoir envoyé la vue que j'aurai de votre bureau je vous écrirai demain jeudi en attendant le bonheur de recevoir de vos nouvelles recevez mille baisers de votre fiancé 130j- 30j affectueux baisers (courrier de madame n°2)200 v604

Le 24/3/1905

- Mon cher Henri je reçois à l'instant une carte de Macon Quel bonheur c'est demain que nous commençons à faire nos vingt-huit jours et je serai encore plus heureuse d'en être à la fin A bientôt de vos nouvelles et recevez mon cher Henri les baisers les plus affectueux de votre fiancée 128j demain matin - 28 jours pour paques mille baisers affectueux (courrier de madame n°3) 199 v606

Le 25/3/1905

Le 25/3/1905
ma chère laure merci bien de votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir. Je vous écrirai demain dimanche. Décidément il y a du nouveau à Crécy et cette nouvelle doit en ce moment occuper tous les esprits. Vous voyez aussi que tout le monde décide et qu'il ne faut pas que nous restions les derniers. Mais chut !....Paul qui va venir à Crécy va encore trouver que je suis trop bavard sur mes cartes postales. Je rengaine mon compliment pour demain à bientôt le plaisir de lire d'autres nouvelles en attendant recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé 127j - 27j - 648 tendres baisers (quand reviendra-t-il ? le 21 avril) (la fiancée du conscrit 4) 100 t595

   
Le 28/3/1905 au 31/3/1905

Le 28/3/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre. J'ai été très surpris de lire que vous n'aviez reçu ma lettre que samedi dans l'après-midi. Car je l'avais mise à la poste à la même heure que d'habitude (1 heure environ avant le départ du courrier) Ce n'est donc pas de ma faute, comme vous le voyez et je suis très désolé du désagrément que ce retard a pu vous causer. désormais, je porterai mes lettres et cartes moi-même à la gare ; ainsi je serai sûr qu'elles partiront. à bientôt le plaisir de vous lire et recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé. vous ne m'en voudrez pas n'est-ce pas ? 124j - 24j - 576 mille baisers affectueux (la fiancée du conscrit 5)
103 t596

Le 28/3/1905

- ma chère laure j'ai reçu en même temps que votre lettre une carte de Paul m'annonçant son départ pour Crécy. L'heureux veinard! Je lui écrirai demain à moins d'un empêchement. Ce soir en allant poster vos cartes à la gare, je vais voir mon camarade qui revient de Macon il va rester quelques semaines à Serres et repartir ensuite définitivement pour Macon. Recevez je vous prie ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qui pense continuellement à vous 124j - 24j- 576 tendres baisers.84-Q562 / albm 286


Le 31/3/1905

- ma chère laure voilà une semaine de passée sur nos 28 jours encore trois comme celle-ci et nous pourrons enfin nous revoir c'est encore bien long mais je commence à prendre patience espérant  toujours que notre seconde séparation sera moins longue que la première. Je vais m'atteler à ma comptabilité de fin de mois la prochaine fois que cela m'arrivera encore je vous aurai revue et serai enfin fixé sur la date de notre mariage. puisse-t-elle être le plus rapprochée possible. Dites à Paul de m'écrire s'il est encore là quand vous recevrez ma carte A bientôt le plaisir de vous lire en attendant celui bien plus grand de vous voir et recevez ma chère laure les baisers les plus affectueux de votre fiancé qui vous chérit je vous écrirai demain samedi 121j - 21j - 504 tendres baisers.82-Q564 / albm 286

Le 27/3/1905 au 31/3/1905

Le 27/3/1905
- mon cher Henri merci infiniment de votre carte de ce matin qui m'a fait bien plaisir et sur laquelle j'ai été très heureuse de lire la date de votre retour vivement Pâques et à bientôt le bonheur de voir d'autres nouvelles En attendant recevez mon cher Henri les meilleurs baisers de votre fiancée qui espère le 21 avril 125j - 25j - 600 (courrier de madame n°4) 201 v605

Le 29/3/1905

- mille baisers affectueux (carte 1er avril)
157 ab666

Le 31/3/1905

- 121j/21j bons baisers (carte 1er avril)156 ab664

Le 2/4/1905

Le 2/4/1905
ma chère laure je viens d'assister à la cavalcade de Veynes qui était très jolie et a dépassé de beaucoup mes espérances Quel dommage que vous n'eussiez pas été là Il fait un temps superbe et je suis comme l'oiseau en cage qui voudrait voler bien loin, bien loin! Enfin patience dans 18 jours nous allons pouvoir passer de douces heures ensemble! à bientôt de vos nouvelles et recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit 119 - 18 - 432 tendres baisers85-Q563 / albm 286

Le 31/3/1905 (n°2)

Le 31/3/1905

- 121j/21j/504 affectueux souvenirs à bientôt (carte 1er avril) 154 ab663


le 3/4/1905 au 18/4/1905

Le 3/4/1905

- ma chère laure je vous adresse des cartes de Marseille par l'intermédiaire du frère d'un de mes camarades de pension vous me préviendrez si toutefois vous ne les receviez pas. c'est aujourd'hui à Veynes la foire la plus grande de l'année elle se fait sur la place de l'hôtel de ville de sorte que je vois tout de ma fenêtre. Si vous étiez là vous ririez en la voyant l'allure des paysans et paysannes de la campagne vous en jugerez du reste quand j'aurai le bonheur de vous avoir comme compagne, cette foire a lieu tous les mois et Veynes est très animé ce jour-là je vous assure. Désormais m'ennuyant de plus en plus je vous enverrai une carte tous les jours, ne vous tourmentez pas au cas où toutefois vous n'en recevriez pas ce qui pourrait résulter d'un retard dans la poste ou le chemin de fer. Plus j'approche de Paques plus je m'impatiente de voir arriver cet heureux moment. A bientôt en attendant le plaisir de vous lire recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qui voudrait bien être 17 jours plus vieux Pouvez-vous me lire ? j'écris si mal ! 118 - 17 - 408 Mes plus tendres baisers à ma chère fiancée. 83-Q565 / albm 286


le 4/4/1905

- ma chère laure Je reçois à l'instant votre charmante lettre et votre carte comme j'aurais bien voulu aussi vous accompagner dans cette promenade de dimanche dernier je n'aurai guère regretté la cavalcade de Veynes je vous assure et j'aurais eu des distractions plus douces. Espérons que nous pourrons faire aussi de ces promenades à Rémy. Je n'ai reçu de poisson d'avril que les vôtres et un de mon camarade d'Aspres qui sait que je collectionne maintenant les cartes postales et garde pour moi toutes celles qu'il reçoit. Il est vrai que je n'en avais envoyé aucune. Alors quelqu'un vous a fait une surprise agréable? Je devine presque qui mais ne vous en formalise pas pour  cela faites comme si vous ne l'aviez pas reçu. Je vais demain en bicyclette à Serres s'il fait beau, et vous recevrez quelques cartes de l'endroit. En attendant le plaisir de vous lire recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé 117 - 16 - 384 les heureux ! mille baisers affectueux88-Q566 / albm 286

Le 5/4/1905

ma chère laure, comme je vous l'avais dit hier, je suis en villégiature à Serres et j'en profite pour vous adresser quelques cartes postales de l'endroit . Je comptais en trouver de plus jolies car le pays est certainement plus agréable et plus pittoresque que Veynes: j'ai pris ce qu'il y avait de moins vilain. Nous sommes 4 collègues ensemble ce qui fait que j'ai passé une journée moins désagréable que d'habitude. A bientôt le bonheur de vous lire et recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit. Mes meilleures amitiés à M et Mme Cattiaux - affectueux souvenirs165 Sc 571 / albm 433

Le 7/4/1905
- ma chère laure je suis allé faire aujourd'hui ma première promenade de l'année dans les montagnes. Rien ne me dit plus comme l'année dernière je ne devrais plus être seul maintenant et  c'est en vain que je cherche à chasser mon ennui. à présent il fait toujours un temps magnifique contrairement à ce qu'on avait annoncé quand je suis arrivé ici et je vous assure qu'il ferait bon faire sa petite promenade sentimentale le soir à deux. l'hiver est complétement passé c'est l'été qui arrive et notre bonheur devrait réellement coïncider avec ces beaux jours. Enfin espérons qu'à Paques nous déciderons cela au plus tôt. recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qui pense continuellement à vous 114 - 13 - 312 je vous enverrai la réponse demain bons baisers81-O556 / albm 286

Le 8/4/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre qui m'a fait bien plaisir Combien de temps comptez-vous passer dans le nord? Si j'avais connu votre adresse je vous aurais écrit directement là-bas enfin espérons que vous n'allez pas rester trop longtemps de façon à n'être pas trop fatiguée quand vous reviendrez à Remy à paques Que le temps semble long maintenant et comme il me tarde  de voir arriver le vendredi saint. je vous écrirai demain en attendant recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui ne rêve pas seulement à Paques mais à la date de notre prochain bonheur 113 - 12 - 288 mes plus tendres baisers.79-O555 / albm 286

Le 9/4/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant la visite de mon camarade de l'argentière (hautes alpes), qui est originaire de l’Oise (Senlis), de sorte qu'à mon grand regret je ne pourrai vous écrire cet après-midi je vous écrirai demain et mettrai la lettre à la poste avant 11 heures afin que vous l'ayez mardi après-midi  vous ne m'en voudrez pas n'est-ce pas ? car je me  promettais bien de vous écrire et c'eut été un bonheur pour moi. En attendant le plaisir de vous lire recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui ne rêve plus qu'à votre possession complète 112 - 11 - 264 mes meilleurs baisers - c'est nous deux ça!78-O554 / albm 286

Le 10/4/1905
- ma chère laure j'ai reçu à midi votre charmante lettre Ne vous tourmentez pas, votre dernière lettre est arrivée à la même heure que d'habitude du reste les correspondances mises à la poste de Crécy le matin avant 11heures arrivent en même temps que celles mises la veille au soir. Je suis très surpris de la carte que vous avez reçue de Beaune. Je ne connais absolument personne de la côte d'or est-ce une méchanceté qu'on vous aurait faite? Cela me tourmente et je serai heureux que vous m'en causiez dans votre prochaine lettre. Insistez toujours pour la Pentecôte. En attendant le plaisir de vous revoir et de passer quelques heureux moments avec vous recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui pense continuellement à vous J'ai reçu également à midi votre carte de Bussigny 111- 10 - 240 milles baisers affectueux.37-I327 / albm 286

Le 11/4/1905
- ma chère laure je suis venu à gap aujourd'hui par un temps affreux, il pleut à torrent je sors à l'instant de la direction et je suis enchanté de la réception qu'on m'y a faite. Le directeur m'a demandé de vos nouvelles. Vous voyez qu'il s'intéresse déjà à vous. Je lui ai parlé cette fois à lui-même de mon absence de Paques qu'il a trouvé toute naturelle. Donc il n'y a rien à craindre. à bientôt le plaisir de nous embrasser et recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qui vous chérit 110-9-216 mille baisers affectueux.35-I329 / albm 286

Le 12/4/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre carte de Beaurain  d'où vous étiez encore lundi là-bas de sorte que lorsque vous rentrer à crécy vous songerez de suite à un autre voyage qui je le conçois sera pour vous plus agréable. Je reçois aussi une lettre de mon oncle Hector de Jonquière me disant qu'il ne pourra pas venir à paques car il aura du monde chez lui; je crois alors que Victor restera là-bas à Jonquière probablement aussi. Il pourrait se faire si vous le voulez bien une  fois la date de notre mariage sera décidée que nous allions faire nos invitations à Jonquière un jour; se serai comme vous voudrez. En attendant le bonheur de vous embrasser recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancée 109 - 8 -192 mille  baisers à bientôt 40-I328 / albm 286

Le 14/4/1905
- ma chère laure votre carte a été bien accueillie et j'attends impérativement votre lettre, il me semble si longtemps que vous m'avez écrit les jours ne passent guère vite. enfin à vendredi prochain ! n'oubliez pas d'apporter la carte que vous avez reçue de Beaune, afin que nous la contemplions tous deux et que nous en découvrions l'auteur si possible. Quelquefois on le cherche bien loin tandis qu'il est tout près. avez-vous fait un bon voyage dans le nord? êtes-vous fatiguée et madame Cattiaux ? J'aime à croire que non et que cela ne vous empêchera pas de venir à Rémy. en attendant l'heureux bonheur de vous revoir recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui vous chérit. 107 - 6 - 144 mille baisers affectueux...38-I330 / albm 286

Le 15/4/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir, néanmoins  j'eus été beaucoup plus heureux si vous m'aviez dit que notre mariage pourrait être avancé. J'ai toujours tout de même l'espoir qu'à paques étant plusieurs à plaider notre cause nous obtiendrons enfin satisfaction. Je vous écrirai demain. En attendant le plaisir de vous revoir recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé 106 - 5 - 120 tendres souvenirs 41-I332 / albm 286

Le 17/4/1905
- ma chère laure il y a encore aujourd'hui foire à Veynes et il fait un temps superbe. Si vous étiez là au moins! Toute la journée j'ai du monde et heureusement que cette foire-là ne tombe pas pendant mon absence à paques: les paysans ronchonneraient rudement. alors à bientôt vous devez commencer maintenant à songer à votre départ surtout ne manquez pas le train: c'est essentiel et aussi  pas de malades en attendant l'heureuse soirée de vendredi prochain recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui vous chérit 104 - 3 - 72 mille baisers affectueux à bientôt notre tour 39-I331 / albm 286

Le 18/4/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre quel bonheur ! C'est en fin après demain que je vais pouvoir prendre la direction tant désirée. Rien ne me distrait plus et j'ai continuellement l'esprit à la gare de Compiègne. j'ai aujourd'hui 3 camarades des environs ce qui me fait passer le temps un peu moins tristement à bientôt recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé qui vous chérit et 103 - 2 - 48 tendres souvenirs à bientôt (n 4 carte roman en action) 183 p560 / albm 286

 

Le 2/4/1905 au 4/4/1905

Le 2/4/1905
Mon cher Henri ayant passé l'après-midi chez Mme François je n'ai pu vous écrire pour le courrier de 7 heures. Je vous écrirai plus longuement demain lundi. Paul vous écrira ces jours ci A bientôt le plaisir de vous lire recevez mon cher Henri les meilleurs baisers de votre fiancée qui pense continuellement à vous amitiés de tous 119j - 19j - 456 h mille baisers affectueux. (les belles de Séville) 134 z651

 

Le 4/4/1905
6h du soir mon cher Henri  j'ai reçu ce matin votre carte qui m'a causé un vif plaisir et je suis impatiente d'en connaitre la suite. Encore 16 jours, le temps ne s'écoule guère vite. Père vient d'écrire à Mme Dervillé pour lui annoncer la date de notre arrivée  21 à bientôt de vos nouvelles et recevez les meilleurs baisers de votre fiancée qui  arrive de tout cœur le 21 avril 1,17- 16 -384 tendres souvenirs (carte je pense à vous) 197 Eb4 684 / albm 286

le 19/4/1905 Le 19/4/1905
Ma chère laure je reçois vos deux charmantes cartes. Pourquoi ne les trouvez pas jolies? Au contraire je les aime beaucoup surtout les dernières car elles me rappellent de doux souvenirs. Heureusement qu'après demain ces souvenirs seront des réalités. Dans 24 heures je vais pouvoir prendre la direction tant désirée et pendant que vous dormirez (ou que vous ne dormirez pas car la dernière nuit on a plutôt l'esprit occupé) Je ferai des kilomètres en me rapprochant de vous. Il n'est que tôt, car c'est cruel de rester si longtemps sans ce voir. Il n'y aura plus qu'un peu de patience à prendre en attendant le mois de juin. En attendant le bonheur de vous embrasser recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé 102-  41- 1- 24h [ henri - juin 1905 - laure ] à bientôt 89- R569 / albm 286
 

 

 
pâques
 
pâques
le 29/4/1905

Le 29/4/1905
ma chère laure je suis arrivé à bon port à midi mon voyage a été excellent mais le vide s'est fait autour de moi et la solitude me pèse encore d'avantage maintenant. Heureusement qu'il n'y a plus qu'un peu de patience à avoir. Tout s'est très bien passé en mon absence et j'aurais fort bien pu ajourner encore mon retour de 24 heures, ce qui m'eut permis de rester plus longtemps près de vous et de vous accompagner dans vos achats. J'irai à Gap lundi pour voir le directeur et lui demanderai que mon congé parte si possible du 2 juin recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé qu'aspire vivement le 10 juin je vous écrirai demain dimanche 32-768 tendres baisers 15-D244 / albm 286

   
le 30/4/1905 au 2/5/1905

Le 30/4/1905

-Ma chère Laure Je profite de mon passage à Aspres pour vous adresser tout ce qui existe de la nouvele collection de carte parue ces jours ci. Le temps me semble long maintenant et peu agréable surtout où sont donc héla les bons moments passés près de vous la semaine dernière? Bons baisers à ma Laure chérie et mes meilleures amitiés à M et Mme Cattiaux 159 Rc 532 / albm 433

le 1/5/1905
- ma chère laure je viens d'aller à la direction et j'ai trouvé porte close Le directeur est absent pour quelques jours Heureusement que j'ai rencontré le 1er commis que j'ai mis au courant. C'est entendu que je ferai ma demande de congé à partir du 2 juin et que  j'enverrai ma demande de changement vers le 15 juin Le temps me semble bien long depuis quelques jours heureusement que nous sommes dans le mois où je quitterai Veynes pour aller enfin acquérir ce bonheur tant désiré. En attendant le bonheur de vous lire, recevez ma chère Laure les meilleurs baisers de votre fiancé 30-720 mille baisers affectueux13-D243 /albm 286

Le 2/5/1905
- ma chère laure nous sommes aujourd'hui à 4 collègues en villégiature à Aspres Bien qu'étant en très bonne compagnie je ne puis m'empêcher de songer aux très bonnes journées que nous avons passées ensemble et qui sont encore toutes récentes. Avez-vous terminé vos achats samedi dernier? Si quelques fois vous manquiez encore de quelque chose vous pourriez peut être attendre au 1er juin, pour aller à paris afin que nous nous trouvions ensemble le plus tôt possible Et maman comment va-t-elle? Je vais probablement avoir des nouvelles en rentrant ce soir. En attendant le bonheur de vous lire recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 29-696- tendres baisers16-D246 / albm 286

Le 2/5/1905

Le 2/5/1905

mon cher Henri merci infiniment de vos cartes d'aspres que j'ai trouvées très jolies. Le temps me semble bien long à moi aussi heureusement que nous n'avons plus que 29 jours à compter et demain nous (pourrons) commencerons à faire nos vingt-huit jours. j'ai reçu la suite de la collection (chambre nuptiale) je crois avoir deviné l'auteur et il n'était pas bien loin de vous à paques je vous en causerai dans ma prochaine lettre en attendant le plaisir de vous lire recevez mon cher Henri les meilleurs baisers de votre fiancée  29j-696 tendres souvenirs30-G304 / albm 286

Le 3/5/1905

Le 3/5/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant le centimètre et enfin la photographie tant désirée. Je vous remercie infiniment. Désormais je vous aurai près de moi en attendant le moment de vous avoir réellement J'ai gratté un peu de mandoline déjà; je pense que je m'y mettrai tout de même je vais tacher de travailler à seule fin de vous être agréable. malgré tout l'ennui ne me quitte pas et mon esprit n'est jamais ici Tachez d'obtenir gain de cause pour ce que je vous disais dans ma lettre hier ce serait le bonheur complet. à bientôt le plaisir de  lire une nouvelle favorable et recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé 149- 49 pour Pâques mille baisers affectueux14-D245 / albm 286

Le 3/5/1905
- ma chère laure Je reçois à l'instant votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir : l'échantillon que vous m'avez envoyé me plait beaucoup cette fois et vous conviendra mieux je crois que l'autre : quel dommage de ne pas vous avoir vue dans cette toilette ce sera pour bientôt heureusement; cette fois, nous (fa..rons).;;.pour tout (pourtant)de bon nos 28 jours nous n'avons plus qu'un peu de patience à prendre je viens de recevoir ainsi une lettre de Potelle qui me dit qu'il fera tout son possible pour venir à la noce le 2ie jour: je vous en causerai demain dans ma lettre En attendant le bonheur de vous lire recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé 28-672 mille baisers affectueux 20-E265 / albm 286

Le 3/5/1905

Le 3/5/1905
- mon cher Henri je reçois à l'instant votre charmante carte sur laquelle j'ai lu avec plaisir que votre congé commencera (partirai) le 2 juin. Quel bonheur plus que 28 jours à prendre patience. Je viens d'écrire à Mme Dervillé pour lui demander des nouvelles de sa santé. en attendant le plaisir de vous lire recevez mon cher Henri les plus tendres baisers de votre fiancée 28j - 672 mille baisers affectueux 33-G301 / albm 286

le 5/5/1905 au 12/5/1905

Le 5/5/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante carte en même temps qu'une lettre de maman qui va beaucoup mieux puisqu'elle a dû aller hier à Compiègne chercher les alliances. Que le temps me semble long et comme je désirerai être 26 jours plus vieux: comme je vous le dirais bien ce sera les derniers moments qui nous sembleront les plus durs et oui nous serons les plus impatients. J'ai fait toutes mes invitations mais n'ai pas jusqu'ici encore obtenu de réponses. à bientôt le bonheur de vous lire en attendant recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé 26-624 tendres souvenirs 17-D247 / albm 286

Le 6/5/1905
- ma chère laure, je reçois à l'instant votre charmante lettre. Si vous le voulez nous pourrons apprendre les deux chants que vous m'avez désignés pour le lundi matin de la noce. Je n'en connais point d'autres. Il est vrai que cela suffira bien il me semble et que nous aurons ainsi satisfait notre monde. Du reste la plupart des invités partiront probablement à 2heures 1/2 de sorte que nous ne pourrons être beaucoup avec eux ce jour-là. Je vous écrirai demain dimanche en attendant recevez ma chère laure les baisers les plus tendres de votre fiancé mille baisers affectueux 50-K413 /albm 286

Le 8/5/1905
- ma chère laure, en même temps que votre charmante carte, je viens de recevoir une lettre de Raymond (Villeneuve st Georges) m'annonçant qu'il ne pourrait venir à la noce. C'est la 1ere réponse que je reçois et si toutes se ressemblent nous n'aurons vraiment pas de chance. J'apprends à l'instant que mon secrétaire de mairie vient de mourir; pourvu que je n'ai pas d'ennui pour mes pièces! L'autre ne sera probablement pas encore au courant. En attendant le bonheur de vous lire recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 23 - 552h tendres baisers 56-K415 / albm 286

Le 9/5/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir. Est-ce que Monsieur Cattiaux pourrait demander aussi au secrétaire de mairie de Crécy, s'il exigera pour le mariage mon livret militaire? Si oui je le demanderai à la direction, car, depuis que je ne suis plus disponible j'ai dû l'adresser au directeur et je ne possède plus qu'un certificat d'indisponibilité. En attendant le bonheur de vous lire, recevez, ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 22 -258 mille baisers affectueux 54-K414 / albm 286

Le 10/5/1905
- ma chère laure Dans un mois à ce moment ci jour pour jour, ce sera le moment que nous désirons tant et que nous avons attendu si longtemps. Je vais m'occuper de mon congé ce qui est d'une bon augure cet après-midi; encore un peu de patience et nous y serons recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé 21 - 504h tendres souvenirs 57-K416 / albm 286

le 12/5/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre avec le papier d'affaires en question. Je vais enfin pouvoir commencer les démarches nécessaires. Je reçois aussi une lettre  de mon camarade de Compiègne qui accepte mon invitation. Peut-être aurai-je un peu plus de chance maintenant. à bientôt le bonheur de vous lire et recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 19 - 456h heureux souvenirs 55-K417 /albm 286

Le 6/5/1905 au 9/5/1905

 

Le 6/5/1905
- mon cher Henri j'ai reçu ce matin votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir. J'attends toujours avec impatience des nouvelles de Mme Dervillé, je suppose bien qu'elle est maintenant rétablie. Encore demain dimanche j'ai horreur moi aussi de voir arriver ce jour-là heureusement qu'il n'y en a plus beaucoup à passer seul Je vous écrirai demain en attendant le bonheur de vous lire recevez mon cher Henri les meilleurs baisers de votre fiancée qui aspire le 10 juin 25-60031-G303 / aibm 286

Le 9/5/1905
- mon cher Henri je reçois à l'instant votre charmante lettre ainsi qu'une carte de votre sœur Berthe me disant que Mme Dervillé était tout à fait rétablie. Je vous enverrai mon bulletin de naissance demain et je vous écrirai une lettre en même temps En attendant le bonheur de vous lire recevez mon cher Henri les meilleurs baisers de votre fiancée qui aspire le 10 juin 22-528 bons baisers 36-G300 / albm 286

Le 13/5/1905 le 13/5/1905
-ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante carte qui m'a causé un vif plaisir. Cet après-midi, je vais avoir la visite du mandoliniériste dont je vous ai parlé je lui demanderai s'il connaitrait quelque chant pour la circonstance. A bientôt le plaisir de vous lire et recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chérit 18 - 432 h mille baisers affectueux (doux propos) 76 N549 / albm 286
Le 11/5/1905 Le 11/5/1905
mon cher Henri j'ai reçu ce matin votre charmante carte le sujet est très intéressant je ne puis vous dire aujourd'hui si votre livret militaire est nécessaire père étant absent ce jour pour toute la journée il verra le secrétaire de mairie que demain matin (aussitôt) je ne pourrai donc vous rendre une réponse exacte que demain soir En attendant le bonheur de vous lire et de vous voir recevez mon cher Henri les meilleurs baisers de votre fiancée 34-G302 / albm 286
Le 15/5/1905

Le 15/5/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante carte. Je n'ai pas été aussi heureux que vous et n'ai rien reçu de Paris. Cet après-midi je vais faire une ascension que nous pourrons faire ensemble dans quelques temps si vous voulez 1800 mètres j'y vais avec mon ami le garde général des eaux et forêts. en attendant le plaisir de vous voir recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 16 - 384 tendres souvenirs 74-N551 / albm 286

   
Le 15/5/1905 au 17/5/1905

 

Le 16/5/1905
- ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante lettre. Je vais écrire ce soir à Paul et Victor pour les prier d'être garçons d'honneur et aussi  un cousin de Liancourt qui n’a pas encore répondu. aussitôt que j'aurai une réponse je pourrai vous dire le nombre des invités. mes sœurs tiendraient aussi à ce que André et Marcel soient garçons d'honneur vous n'avez pas besoin de vous tourmenter nous trouverons à arranger cela en attendant le bonheur de vous revoir recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé 15 - 360 Bons baisers 77-N552 / albm 286

Le 17/5/1905
- ma chère laure je viens de voir mon inspecteur en improviste tout a bien marché Je vous écrirai demain comme lettre de faire-part vous pouvez en commander pour moi une quarantaine à bientôt le bonheur de vous voir et recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre 14 - 336 mes meilleurs baisers 75-N550 / albm 286

Le 18/5/1905 Le18/5/1905
mon cher Henri je reçois à l'instant votre charmante carte qui m'a fait bien plaisir je comprends très bien que vos sœurs tiennent à ce que  André et Marcel soient garçons d'honneurs.  J'avais déjà l'intention de vous en parler car il me semblait bien que prendre André sans Marcel aurait été mal de notre part il y aura facilité d'arranger les choses. Je vous en causerai plus longuement dans ma prochaine lettre. En attendant le bonheur de vous voir recevez les meilleurs baisers de votre fiancée 13 - 312h bons baisers.28-H308 / albm 286
Le 19/5/1905

le 19/5/1905

-ma chère laure je reçois à l'instant votre charmante carte qui m'a causé un vif plaisir c'est enfin aujourd'hui que rentre mon directeur et je vais probablement bientôt avoir des nouvelles de mon congé. Peut-être vais-je le rencontrer ce soir à la gare. Vous devez être bien occupée en ce moment (noce, 1ere commissions) pourvu que vous ne soyez pas trop fatiguée A bientôt le bonheur de vous lire en attendant recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé mes respects à M et Mme Maillard que j'aurai le plaisir de connaître bientôt 12 - 288 mille baisers affectueux 80-N553 / albm 286

Le 19/5/1905 Le 19/5/1905
mon cher Henri je reçois à l'instant votre charmante carte ainsi qu'une longue lettre de votre sœur Berthe et une carte de Charenton. A mon grand regret je ne puis vous écrire ma lettre pour le courrier de 11h. Ayant des préparatifs à faire pour demain il me sera complétement impossible de vous écrire avant ce soir. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. En attendant le bonheur de vous voir recevez mon cher Henri mille baisers de votre fiancée 12-228h bons baisers et à bientôt 26-H309 / albm 286
du 20/5/1905 au 1/6/1905

Le 20/5/1905

-ma chère laure, Je reçois à l'instant votre charmante carte. Rassurez vous; vous êtes toute excusée du retard de votre lettre. Victor m'a écrit à l'instant, me disant qu'à la pentecote, sera aux ecoles à je crois "Cercottes (45520 moi )(près d'Orléans) et que par conséquent il lui est impossible de venir. Je vous écrirai probablement demain matin devant aller l'après midi à la fête de Serres. A l'heure où je vous écris Mlle Lagny est maintenant mariée. A bientôt notre tour! en attendant recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui pense continuellement à vous et présentez mes meilleures amitiés à M et Mme Cattiaux. mes meilleurs baisers.
193 Tc 622 / albm 433

Le 22/5/1905 au 31/5/1905
- ma chère laure j'ai trouvé hier soir en rentrant votre charmante lettre, ainsi qu'une lettre de Paul qui accepte d'être garçon d'honneur avec plaisir Il faut , m'a t ildit que nous lui choissions une charmante et jolie cavalière. Nous pouvons donc prendre comme garçon d'honneur, lui, anré et marcel; vous m'en causerez dans votre prochaine lettre, pour que je sache ce que vous avez décidé à ce sujet et que vous pensez leur donner comme cavalières. Je vous ai adressé hier quelques cartes de Serres; vous m'excuserez si je les ai écrites au crayon: je n'ai passé que très peu de temps là bas et n'ai pas eu de plume dans la main. En attendant le bonheur de vous embrasser, recevez ma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé et présentez mes meilleurs amitiés à M et Mme Cattiaux. (route de briançon à grenoble) mille baisers affectueux
204 Tc 632 / albm 433

Le 23/5/1905
- ma chère laure J'ai reçu à midi votre charmante missive, en même temps qu'une lettre de  maman. Nous sommes affichés depuis dimanche dernier à Remy. Parait il de cette façon je pourrai déposer toutes les pièces quand je viendrai à Crécy. On attend toujours une réponse de Gaston et de ma tante Félicie (soufflard ?albert) dès que je serai fixé je vous préviendrai. Je vais probablement recevoir bientôt des nouvelles de mon congè: il n'est que 131. en attendant le bonheur de vous embrasser recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé et présentez mes meilleures amitiés à M et Mme Cattiaux bons baisers et à bientôt
189 Tc 618 / albm 433

Le 25/5/1905
- Ma chère Laure je reçois à l'instant une lettre de Made François. Je suis étonné que victor qui a été chez eux dimanche leur ai dit qu'il comptait venir à la noce. Peut être sara t il revenu sur sa décision et aurons nous  la chance de le compter parmi nous. Je lui écris à nouveau  pour lui demander une décision . Il n'est pas trop tôt que nous soyons fixés pour lui donner s'il y a lieu une demoiselle d'honneur; je vous écrirai demain et probablement demain aussi recevrai je une lettre de vous. Plus d'une semaine! Je n'ai pas encore de nouvelle de mon congé il estvrai que je n'en attends guère avant vendredi matin. En attendant le bonheur de vous embrasser recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé et présentez je vous prie mes meilleurs amitiés à M et Mme cattiaux. ça se tire- mille baisers affectueux et à bientôt (sur le devant de la carte)
185 Tc 614 / albm 433

Le 26/5/1905

- ma chère laure j'ai reçu à midi votre charmante carte qui m'a fait bien plaisir. Dès demain j'ai les pièces nécessaires pour le mariage et suis prêt à partir. Seulement je n'ai malheureusement pas encore de nouvelles de mon congé. J'espère encore en avoir demain matin aussitôt que je l'aurai obtenu je vous en avertirai par carte. En attendant le bonheur de vous embrasser recevezma chère laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chérit et présentez mes meilleurs  amitiés à M et Mme Cattiaux. Je n'ai malheureusement plus touvé de cartes fantaise à mon gout: celles ci ne doivent pas vous plaire beaucoup. mille baisers affecteux 191 Tc 621 / albm 433

Le 27/5/1905
- ma chère laure, Je reçois à l'instant votre charmante lettre, cette fois ci je le tiens mon congé du 1er au 30 juin: ce n'est pas trop tôt et je commençais à m'impatienter C'est un (successeur) surnumeraire de la drome qui me remplace et je lui écris par le même courrier pour lui demander de venir mercredi afin que je puisse lui remettre le service ce jour là et partir le soir à 5h27. Enfin! ce moment approche: plus que 4 jours et nous y serons. En attendant le bonheur de vous embrasser recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chérit et présentez mes meilleures amitiés à M et Mme Cattiaux. je vous écrirai demain plus qu'un dimanche !(sur le devant) bons baisers et à bientôt 186 Tc 615 / albm 433

Le 29/5/1905
- ma chère Laure C'est enfin après demain que je quitte Veynes: j'ai reçu à midi votre charmante carte en même temps qu'une lettre de Maman. (65 ans)Elle ne pourra peut être pas se trouver à Paris en même temps que moi à cause de la couturière qui n'avait pas encore commencé leurs robes (c'était hier la fête de Remy elle avait donc fait le plus pressé) malgré cela maman fera son possible pour aller à Paris jeudi . Tout compte fait nous serons 24 de notre côté 25 si victor vient; je n'ai pas encore de nouvelles de lui. Si maman ne peut venir à Paris il faudra que je passe par Remy et que par conséquent je retarde d'unjour mon voyage. Bien je vous mettrais au courant jour par jour. En attendant le bonheur de vous embrassez recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chéri et présentez mes meilleurs amitiés à M et Mme Catiaux bons baisers à bientôt. 190 Tc 619 / albm 433

Le 31/5/1905
- ma chère Laure, je viens de remettre le service du bureau au surnuméraire et quitte Veynes dans un quart d'heure. Cette fois je  ne le reverrai plus seul. Je n'ai pas reçu la carte que vous deviez m'envoyer et ce sera mon sucesseur qui la recevra probablement. A bientôt donc le bonheur de vous embrasser et recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chérit Presentez je vous prie mes meilleures amitiés M et Mme Cattiaux. Jevais passer là tout à l'heure, j'accompagne votre carte jusque Paris - bons baisers et à bientôt 188 Tc616 / albm 433

Le 1/6/1905
-ma chère laure, je suis à paris depuis ce matin après avoir accompli un voyage excellent maman vient d'arriver et nous ferons nos achats demain. nous comptons aller demain soir à Rémy et je partirai de là-bas pour arriver à Crécy à 5h1/2 du soir. Victor ne m'a pas répondu: cela ne m'a pas étonné car son régiment est parti depuis quelques jours et il n'aura pas reçu ma lettre. à bientôt avec le bonheur de vous revoir recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé et de toutes la famille. bons baisers et à bientôt.203-img 271 / albm 490

Le 24/5/1905 au 30/5/1905

Le 24/5/1905
- Mon cher Henri j'ai reçu votre charmante carte qui m'a fait bien plaisir et j'ai constaté avec joie que Paul acceptait d'être garçon d'honneur. Vous pourrez lui dire dans votre prochaine lettre que je lui choisirai une gentille cavalière. Dans ma (prochaine) lettre de demain je vous en causerai plus longuement. Dans 7 jours à l'heure où je vous écris vous aurez quitté Veynes avec joie. En attendant le bonheur de vous embrasser recevez mon cher Henri mille baisers affectueux de votre fiancée 7- 168h bons baisers 29-H307 / albm 286

Le 27/5/1905
- Mon cher Henri, Je reçois à l'instant votre charmante lettre qui m'a causé un vif plaisir. Il n'est pas nécessaire que vous apportiez votre mandoline si vous voulez en jouer étant à Crécy vous en aurez plusieurs à votre disposition. Nous sommes enfin affichés à la mairie, il n'est pas trop tôt que nous y soyons.je vous écrirai une lettre demain pour la dernière fois. En attendant le bonheur de vous embrasser recevez mon cher Henri meilleurs baisers de votre fiancée 4- 96h mille baisers affectueux et à bientôt 27-H305 / albm 286

Le 30/5/1905
- Mon cher Henri je viens de recevoir votre charmante lettre qui m'a fait bien plaisir. Enfin plus qu'une journée de patience et à l'heure où je vous écris vous devez être occupé à faire vos préparatifs de départ avec un grand plaisir. Désormais je ne vous enverrai plus de cartes à Veynes je vous en adresserai peut être lors de votre séjour chez votre sœur Madeleine. Je vous souhaite un bon voyage En attendant le bonheur de vous vous embrasser recevez mon cher Henri mille baisers affectueux de votre fiancée  1-24h tendres souvenirs à bientôt 32-H306 / albm 286

 
Mariage 10 juin 1905
 
Mariage 10 juin 1905

 

3 - Famille Dervillé – Cattiaux


DERVILLÉ Henri, Fernand  (1881 - 1942)

Marié à

CATTIAUX Laure Alcidie (1886-1939)

 

 

Mariage le 10 juin 1905 à Crécy sur Serre (Aisne)

Receveur d'enregistrement 1904,  a été surnuméraire un moment au début
-receveur général de l'enregistrement des domaines et du timbre 1905
-Payeur aux armées 1918-1919
-enregistrement actes civils 1923

 

 

Sans profession

° 25.04.1881 - Remy (60)
† 26.01.1942 - Charenton (94)
(† Inhumé) 1942 - Mantes la Jolie (78)

 

° 31.12.1886 - Beaurain (59) –
† 18.09.1939 - Mantes la Jolie (78)

 

 

 

Parents
Père :
Charles
DERVILLÉ (1837-1891)

Instituteur publique
Secrétaire de la mairie de Remy

 

 

 

 

Naissance  28.01.1837 - Moyvillers (60)-Oise-Picardie-France

Décès † 02.09.1891 - Remy (60)

 

 

 

 

 

 

Mère :
DUROYON Mélanie Camille Malvina    dite Mélanie  (1840-1933)


Sage-Femme
Naissance 15.09.1840 - Thiescourt (60) Oise

Décès  08.05.1933 - Remy (60)

 

 

 

 

 

Parents
Père :
Jean Baptiste Alexandre CATTIAUX (1859-1935)
Receveur Contributions indirectes à Cambrai
-Puis contrôleur de contribution Indirectes à St Amand 1905-1907, à Soissons 1907-1911
-receveur sédentaire particulier des contributions indirectes à Amiens 1911
-entreposeur des tabacs à château Thiery 1918-1923
-puis en retraite à Mantes en 1923

Naissance 12 nov. 1859 Beaurain, 59730, Nord-Pas-de-Calais, FRANCE

Décès 1 mai 1935 Mantes la Jolie, Yvelines, Ile de France, France

 

 

 

 

 

 

Mère :
Blanche Laure PRUVOT (1865-1953)


Sans profession
Naissance 27 févr. 1865 Beaurain (59), Nord

Décès 1 mars 1953 Moret sur Loing, 77, Seine et Marne, Ile de France, FRANCE

 

 

Du fruit de leur amour nait en novembre 1916 :

 

DERVILLÉ Maurice

Médecin

° 13.11.1916 - Charly sur Marne (02)
† 10.03.2005 - Saint Cloud – Hauts de Seine.

Leurs lieux de vie et échanges avec la famille ou les amis
Un trait caractéristique de leur vie les Attentes multiples se succèdent : après être fiancés, Pâques 1905, les papiers du mariage, le mariage juin 1905, les congés, grippe de Laure et de Maurice en 1918, puis en 1919 attente de la démobilisation en Alsace Moselle.

  1. Henri né à Remy en avril 1881, et en juillet 1904 première trace, il a 23 ans,

Remy, la mairie école

Rue du milieu

2 - Il exerce à Veynes Hautes Alpes dès février 1905 à 24 ans, comme receveur de l'enregistrement et des domaines, il navigue entre les hautes alpes et l’Isère, Veynes, Aspres sur Buech, Gap, Embrun, Serres, Grenoble.

Laure ne bouge pas de crécy sur serre de février 1905 à mai 1905.


Veynes place du marchevil

La perception

Le 31 mai 1905, de Veynes, ma chère Laure, je viens de remettre le service du bureau au surnuméraire et quitte Veynes dans un quart d'heure. Cette fois je ne le reverrai plus seul. Je n'ai pas reçu la carte que vous deviez m'envoyer et ce sera mon successeur qui la recevra probablement. A bientôt donc le bonheur de vous embrasser et recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chérit
Le 1 juin 1905, Henri est de passage à Paris pour rejoindre Crécy. Ma chère laure, je suis à paris depuis ce matin après avoir accompli un voyage excellent, maman vient d'arriver et nous ferons nos achats demain. Nous comptons aller demain soir à Rémy et je partirai de là-bas pour arriver à Crécy à 5h1/2 du soir. Victor ne m'a pas répondu: cela ne m'a pas étonné car son régiment est parti depuis quelques jours et il n'aura pas reçu ma lettre. à bientôt avec le bonheur de vous revoir recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé et de toutes la famille

3- Il se marie à 24 ans à Crécy sur serre, Aisne le 10 juin 1905.

 

 

 

 

 

      Mariage le 10 juin 1905 à Crécy sur Serre (Aisne)

Église de Crécy sur Serre

 

Passage dans l’Oise suite à leur mariage des jeunes époux en juin.

Le 22 juin 1905, de Chiry Ourscamp, ils visitent M Duroyon leur oncle, Mme et M Caillet leurs cousins
Le 23 juin 1905, de Remy, M et Mme Leclerc leurs beau frère et sœur, la mère d’Henri.
Le 30 juin 1905, de Paris,  pour visiter Raymond Dervillé cousin et la famille Desjeune.

Retour à Veynes en juillet 1905. Il vit à Veynes avec sa femme, Laure, qui l’a rejointe en juillet 1905.

Le 11 juillet 1905, de Veynes, Henri vient d'écrire à Hector pour qu'il s'occupe de notre changement. Il lui a envoyé la liste des départements choisis par ordre de préférence, Marne, Aube, Yonne, côte d'or, Loiret, Ardennes, marne, haute marne,  Meurthe et Moselle, Hte Loire et Sarthe. Il y a un bureau dans l'Yonne qui sera libre sous peu à 23km d'Auxerre gare la plus proche.
Le 20 juillet 1905, de Veynes, Ils ont eu la visite de Lucien (cousin germain d'Henri) et Joséphine lundi dernier. Ils sont arrivés à midi et sont repartis le lendemain à 5 heures du matin pour Marseille. Nous avons été très heureux de les recevoir et nous avons passé une bonne journée, nous avions invité des amis pour le soir et une jeune fille nous a joué quelques morceaux de violon, moi n'ayant pas de piano pour chanter, cette jeune fille connaissant mes chants m'a accompagné. Je vous écrirai demain une longue lettre et vous donnerai beaucoup de détails.  Je suis allée seule faire mon marché ce matin je n'ai pas été embarrassée. Je remercie Père de sa lettre qui nous fait bien plaisir. J'écris en même temps à M et Mme Maillard. Le bureau de Courton vient d'être donné. Une salle à manger, chambre à coucher, bureau. Henri l'a vu hier soir sur son bulletin ce n'est pas de chance, il y a en a encore un dans le même  département qui serait libre dans un peu temps,  je crois que c'est cerisiers au chemin de fer.
Le 8 septembre 1905, de Veynes, J'ai été très heureuse  de lire que vous aviez expédié un colis de victuailles. J'espère bien qu'il arrivera samedi soir ce serait à souhaiter qu'il arrive ce jour car justement la fête de Veynes tombe en même temps que celle de Crécy et nous avons 3 amis d'Henri à diner dont le receveur d'aspres qui est du pas de calais, conducteur des ponts et chaussées région d'aspres et le garde général des forets. Henri attend de voir son collègue pour le renseigner  sur ce que père demandait dans sa lettre car M Bardy est très au courant de cela. Donc je vous écrirai lundi en attendant le bonheur de pouvoir vous embrasser. Père a-t-il vendu son cheval. Merci infiniment des bonnes choses, à quand votre changement. Amitiés à M et Mme Maillard ainsi que louise et Geneviève.

Ils quittent Veynes en septembre 1905.

4- puis ils se rendent à Poissons, (rue Fauconnier ?), Hte Marne  de novembre 1905  à avril 1908.

Rue Principale

La Gare

Le 15 novembre 1905, de Poissons, Chers parents, Nous voilà enfin dans notre nouvelle résidence. Nous sommes enchantés du pays quant au logement il nous a été très difficile de trouver quelque chose à notre gout. Nous avons néanmoins arrêté un appartement comprenant 6 pièces parqueter et très bien situé. Nous avons acheté notre cuisinière à Joinville dans de bonnes conditions. Nous pensons payer 25F de location. Je suis très contente de ce logement car j'aurai tout sous la main. Demain matin nous partons pour Paris.
Le 20 novembre 1905, de Charenton, à Poissons nous avons un jardin et que je serais heureuse d'avoir des fleurs. Henri aimant bien faire les  cega…. Vous seriez bien gentils de nous en apporter un ou deux paniers puisque vous êtes dans le pays j'ai reçu votre lettre cet après-midi nous quittons Paris demain matin Je voudrais bien que père se rapproche de nous à bientôt on vous prendra en voiture en gare de Joinville.
Le 9 janvier  1906, de Poissons, Merci infiniment de vos bonnes friandises nous avons trouvé les gâteaux, andouillette, petits bonbons etc. excellent. Henri me charge de vous remercier mille fois. Des C…il en a déjà savouré deux. Henri est encore accablé de travail, l'inspecteur vient encore demain et c'est tout. Il n'est pas trop tôt. C'est demain qu'Henri va plaider avec la compagnie de l'Est. Ce soir il a écrit une lettre au chef du contentieux à Paris. Je remercie encore une fois mère de m'avoir envoyé de la salade.....et les modèles de broderie. Nous sommes content que père aille mieux. Merci de toutes les bonnes choses.
Le 6 mars 1906, de Poissons, Merci infiniment du petit colis. Le contenu est excellent. Je rentre à l'instant de promenade avec ….et d'autre. A bientôt une lettre. Nous avons reçu en parfait état le colis en question. Tout est délicieux et nous vous remercions infiniment. C'est enfin demain le dernier inventaire. Il parait que je ne trouverai pas de témoin!!! (Selon le curé) aussi je pars en voiture en emmenant des personnes de Poissons. Tout s'est passé très bien jusqu'ici; il faut espérer que je pourrai dire encore demain la même chose.
Le 11 juin 1906, de Poissons, mon voyage s'est bien effectué. Henri m'attendait à la gare de Joinville et pour…. L'inspecteur s'est amené ce matin à 9h. Je crois qu'il va rester une huitaine de jours mais cela n'empêchera pas Henri de partir pour Reims. Je vous donnerai bientôt plus de détail.
Le 18 octobre 1906, de Poissons, ne soyez pas inquiet de n'avoir pas encore reçu de lettre. Étant très occupée en ce moment avec ma lessive que j'ai entreprise ce matin. Je suis forcé de remettre à demain ou après-demain pour vous écrire. Henri est également surmené il rentre à l'instant de "Legerville"......Dans ma prochaine lettre je vous parlerez plus longuement.
Le 27 mai 1907, de Remy, ils passent dans l’Oise Compiègne et Remy, pardonnez-moi de ne pas vous avoir répondu plus tôt cette semaine nous sommes allés à Moyvillers et Compiègne hier, nous étions tous en fête il est bien regrettable que vous n'étiez pas des nôtres. Nous quittons Remy demain après-midi pour passer quelques jours à Paris peut être jusqu'au 2 juin. Mon désir aurait été d'aller vous voir avant notre départ. J'aurais été très heureuse de vous revoir encore un peu je vous écrirais une plus longue lettre étant à Paris.
Le 3 aout 1907, de Poissons, je reçois à l'instant un petit colis, je suis très heureuse de cette surprise. Merci infiniment de ce joli cadeau, Marcel vient nous voir ces jours ci. Il est maintenant à Joinville.
Le 20 octobre 1907, de Poissons, je vous écrirai une longue lettre demain. Nous n'avons toujours pas de réponse de Tourcoing. Merci beaucoup du mandat.
Le 6 janvier 1908 de Poissons, nous vous remercions mille fois de vos douceurs, la pâtisserie était excellente. J'ai été très contente de la surprise. J'ai reçu ce matin seulement votre carte elle a mis le temps du 3/10 au 6/1. Mon oncle Aloide, nous écrit aujourd'hui. Nous sommes allés à Joinville hier après-midi. Nous attendons le bulletin.
Le 27 avril 1908, de Poissons, cher père, je puis enfin t'annoncer la bonne nouvelle. Nous partons pour Ourville vers le 2/5. Fortin arrive mercredi soir et prendra son service le 1er. Nous sommes très content tout va bien. Henri rentre de Chaumont (du banquet) c'est lui qui nous a appris cette bonne nouvelle la lettre est ....ce matin à la direction.

5- En 1908, il déménage à Ourville en juin, rue des dames, seine inférieure (devenue seine maritime depuis).

Ourville, rue des dames

 

Le 9 juin 1908, de Fécamp, chers parents Laure désirerait que vous vinssiez le plus tôt que vous pourrez. Elle a commandé de la toile de laine et de la doublure. Elle vient d'acheter son chapeau à Fécamp la jupe va être faite aussitôt. Ne pourriez-vous envoyer un modèle de corsage  et des entre deux? Le plus tôt possible? Nous pensons aller au circuit de Dieppe le 7 juillet et Laure voudrait être nippée pour ce jour-là. (Laure) expliquez de quelle façon il faut faire le pli à la religieuse et combien! Les maçons ne sont plus chez nous. Il vaut mieux que vous veniez dès maintenant car dans un mois nous aurons probablement les peintres.
Le 25 juin 1908, d’Ourville, mère serait bien aimable de me dire combien il faut prendre de mètres d'étoffe pour faire une robe (largeur 1m30) et combien de  doublure? Quel genre pour aller avec la chemisette ? Je voudrais être fixée du ….pour faire ma commande. J'ai rencontré dimanche dernier la mère de M Pouache (pharmacien) qui habite Ourville.
Le 8 juillet 1908, d’Ourville, chers parents nous avons fait un très bon voyage et sommes bien contents d'avoir été à Dieppe. Merci encore une fois du colis. Je suis très contente du contenu.
Le 21 septembre 1908, de St Pierre en port, chers parents nous avons reçu notre congé nous ne pourrons partir que le 7 octobre. Hier j'ai appris à monter en bicyclette sur celle de Lucille. Debraine, fait ses caisses pour partir cet après-midi.
Le 22 octobre 1908, de Remy, chers parents je suis très heureuse de vous annoncer notre arrivée. Nous devons partir de Rémy jeudi à 11h pour arriver à Soissons vers 1h. Père serait bien gentil de venir nous attendre à la gare de Soissons.
Le 4 novembre 1908 de Remy, chers parents notre voyage d'hier s'est bien passé. Nous sommes occupés à préparer notre malle pour la conduire à la gare. Nous partirons demain matin à 6h. Je ne me souviens plus si je vous ai remercié de toutes vos douceurs avant de partir en tout cas je vous en remercie mille fois.

6- Puis cela sera de janvier 1909 à 1913, Senonches, rue de Pontgouin, Eure et loir. Jusqu’en 1915, pendant la guerre.

Senonches, au fond l’hôtel le 9/1/1909

La gare

Le 5 janvier 1909, de Rouen, 4h du soir chers parents notre déménagement s'est très bien passé et nous avons eu assez beau temps. Nous avons reçu la lettre de père nous vous remercions beaucoup du mandat. Henri vient de rendre visite à son directeur et nous allons prendre le train pour Rémy nous n'arriverons pas avant 10 heures. La mère d'Henri est toujours souffrante et moi j'ai bien souffert la semaine dernière de maux de dents.
Le 6 janvier, de Rouen, Notre wagon ne mettra pas plus de 3 jours et nous comptons être à Senonches vendredi. Je ne sais encore pas si je pourrai aller vous voir si toute fois j'y vais ce sera pour peu de temps et je vous enverrai une dépêche demain matin. Si nous partons de Rémy demain soir à Paris ce ne sera guère facile. Enfin je ferai mon possible car vous pensez bien que je serai désireuse de vous voir. Je ne suis pas trop fatiguée de notre déménagement je me suis fait aider nous avons pris pension chez M Picot hier soir.
Le 9 janvier 1909, de Senonches, chers parents nous sommes très enchantés de notre nouvelle résidence sous tous les rapports. Comme logement nous seront très bien la maison est très bien distribuée et très propre. Le peintre arrange la cuisine en ce moment. Notre wagon n'est pas encore arrivé nous sommes descendus à l'hôtel des voyageurs qui se trouve sur cette carte. Nous sommes arrivés à Senonches à 3h1/2. Si nous avions pensé que le mobilier n'arrive pas plutôt, nous serions allés vous voir. J'espère que vous ne tarderez pas à venir nous voir. J'ai hâte que vous jugiez de notre logement. Lorsque j'ai téléphoné avec père, je me suis trompée. Nous sommes arrivés à Remy le mardi soir. Je vous écrirai une lettre demain à bientôt de vos nouvelles.
Le 11 avril 1909, de Paris, chers parents nous sommes à Paris depuis vendredi soir. Nous vous attendons mardi matin je serai à la gare Montparnasse pour 10h1/2.
Le 23 avril 1909, de Senonches, chers parents je remets à la poste un petit colis contenant les bégonias. Nous les avons reçus mercredi après-midi. Votre retour s'est-il bien effectué ? Nous attendons de vos nouvelles ces jours ci. Avez-vous trouvé du changement dans votre jardin? Nous continuons à jardiner, hier nous avons planté des pommes de terre, haricots.
Le 16 mai 1909, de Senonches, chers parents je vous écrirai demain une longue lettre Votre dernière lettre n'est arrivée qu’hier. J'espère que vous êtes tous deux en bonne santé.
Le 23 aout 1909, de Senonches, mes chers parents je vous envoie cette carte pour (vous faire patienter) que vous ne trouviez pas le temps trop long. Je pense vous écrire plus longuement demain. Nous avons reçu hier nos amis de Brezolles la journée s'est très bien passée. Aujourd'hui je suis occupée à remettre tout en ordre. Mère est-elle guérie de son rhume ? Nous attendons toujours maman, Berthe est à Jonquière pour soigner la tante angélique qui a été opérée d'un kyste. Donc le voyage est remis.
Le 15 octobre 1909, de Paris, chers parents mon voyage s'est accompli dans d'excellentes conditions; Henri m'attendait à la gare. Nous sommes allés aux folies bergères nous avons passé une soirée très agréable, Adèle et jules ont eu bien tort de ne pas se décider à m'accompagner. Ce matin j'ai été essayé ma robe tout va bien on me la livrera lundi matin Henri a commandé ses affaires chez Crancieux nous irons demain visiter la samaritaine je vous écrirai une lettre bientôt.
Le 22 avril 1910, de Senonches, j'ai étrenné hier ma bicyclette et j'en suis très contente. Je serai bientôt capable de faire la course Paris Bordeaux.
Le 12 aout 1910, de Senonches, chers parents vous devez vous ennuyer de ne pas me lire mais prenez patience une longue lettre va suivre. Vous avez sans doute reçu une carte de Maillebois. Nous sommes allés lundi dans ce pays pour voir Latham et son aéroplane le château est sa propriété. Mère comment va t'elle.... nous espérons bien que ces jours-ci  ne la font plus souffrir Madeleine va un peu mieux.
Le 27 octobre 1910, de Senonches, chers parents, Nous avons reçu le colis lundi matin en très bon état (malgré le grand retard). Nous vous remercions mille fois de ces douceurs. Notre congé nous est accordé pour le 9 ou 10 novembre d'ici peu nous pourrons vous fixer plus exactement du jour de notre départ. Mme Eymery va aussi bien que possible.
Le 10 novembre 1910, de Paris, nous souhaitons un bon anniversaire à Père et nous regrettons beaucoup de ne pas être des vôtres pour ce jour. Nous sommes à Paris depuis hier soir. A bientôt le bonheur de vous voir.
Le 28 novembre 1910, de Remy, chers parents nous arriverons demain mardi à 1h17 à St Christophe. André et Marcel sont venus passer 2 jours à Rémy.
Le 17 mai 1911, de Paris, chers parents nous sommes à Paris depuis lundi matin nous n'avons pu partir dimanche comme nous le pensions le sursis n'est arrivé que le soir à 8h1/2. Nous quittons Paris aujourd'hui pour aller à Rémy.
Le 12 octobre 1912, de Remy, chers parents nous sommes à Rémy depuis lundi nous pensons partir samedi prochain à 9 h pour arriver à Amiens à 10h19 avez-vous reçu les colis?
Le 22 juin 1913, de Compiègne, mes chers parents il est décidé que nous quitterons Rémy vendredi à 3h pour être à Amiens vers 5h. Nous sommes allés à Compiègne dimanche. J'ai rencontré jeudi à la gare d’Estrées st Denis Mlle Herbet.
Le  16 mars 1914, de Remy, ils passent dans l’Oise à Remy, nous sommes à Rémy depuis mercredi. Il fait un temps épouvantable, il pleut sans discontinuer. Nous pensons partir pour Amiens dimanche prochain. Je vous avertirai de l'heure de notre arrivée.
Le 11 mai 1915 de Bar le Duc, mes chers parents je suis arrivé ce soir à 5h à Bar le duc et je partirai demain matin à 6h30 pour Condé en Barrois. Mon voyage s'est bien passé. Je vous écris étant dans une chambre d'Hôtel. Je vous donnerais plus de détails demain.
Le 8 juin 1915, de Condé en Barrois, mes chers parents La santé de mon cher malade s'améliore un peu les forces commencent à revenir. Nous avons reçu une lettre de M Harache avec un mandat tout va donc pour le mieux. J'espère que vous êtes  tous deux en bonne santé, nous vous envoyons un wagon de baisers. Rembercourt est à G de Condé J'y suis allée dimanche avec Mme Bollard notre propriétaire.
Le 4 aout 1915, de Ruffec, mes chers parents mon voyage s'est très bien effectué Je suis arrivée hier soir à 21h et Henri m'attendait à la gare adresse M D chez Mme Boucardeau place du marché à Ruffec (Charente).
Le 6 septembre 1915, de Ruffec, chers parents Je viens d'écrire à Mme Desmars, de vous envoyer un petit colis de poires, elle nous en a envoyé un dernièrement et nous avons été content de gouter aux fruits du jardin. L'adresse que je demandais à mère est celle de la modiste qui habite au-dessus du bazar. Je vous écrirai plus longuement.
Le 13 octobre 1915, d’Angoulême, chers parents Il est certain maintenant que nous irons à Senonches pour 1 mois. Nous allons rester ici encore quelques jours. Nous sommes bien contents d'aller revoir Senonches Je vous écrirai plus longuement ces jours ci.
Le 27 juillet 1915, de St Dizier, ma chérie, le voyage s'est bien effectué jusqu'à présent, bien que le confortable ne soit plus le même pour moi que ces derniers temps. J'ai couché à la gare de Bar le Duc sur un brancard. Café le matin - Nous venons manger à l'ordinaire à la gare de St Dizier impossible de se ravitailler. On n'a pas le droit de sortir; aussi je regrette maintenant de n'avoir pas plus emporté de victuailles. J'ai appris par (un mon ennemi énervé) que le jeune Foucault de la tricolore avait été versé à ma compagnie au moment de mon évacuation il se trouve actuellement convalescent à Bar le Duc.

7- Ils sont à Charly sur Marne dans l’Aisne en 1916 lors de la naissance de Maurice, non loin du front.

Aperçu du logement

L’église Charly sur marne

8- En 1916 Passage à Nozeroy dans le jura, puis c’est l’armée, la campagne d’Alsace-Moselle.

 

place Henri IV

vue de la ville et sa campagne

9- En 1918 - 1919, militaire, il séjourne à Strasbourg, Brumath, Saverne, Phalsburg-Sarrebourg, Metz, Thionville.

Vue de Strasbourg

Sarrebourg - Phalzburg

Le 20 décembre 1918 de Strasbourg, prends mille précautions contre la grippe
Le 27 décembre 1918 de Brumath,  ma bien chérie petite fifille adorée, ta lettre d'aujourd'hui me confirme malheureusement les craintes que j'avais, relativement à ta santé. Vous avez dû être bien pris, puisque vous n'avez pas quitté la chambre pendant 2 jours, et qu'on a été obligé de vous soigner. Comment allez-vous maintenant, je me le demande; quelles nouvelles recevrai je par la suite? Bonnes ou mauvaises ? Oh tout cela me tourmente bien fort, et je ne vis plus.  Le ....n'est pas encore rentré; pas de nouvelles, je ne sais s'il va venir aujourd'hui, comme il l'avait dit; il est à peu près certain qu'il va allonger sa permission. Il est impatient et dit qu'il va se faire porter malade c'est curieux la mentalité qu'il a. Je suis allé hier à Strasbourg. C'est une bien jolie ville. Le 1er vue que je t'envoie est le tombeau du maréchal de saxe qui se trouve dans l'église St Thomas. Dans cette église est exposé également le cadavre du comte de Nassau tué en 1677 qu'on peut apercevoir, très bien conservé; à travers une vitrine, on aperçoit encore le sang sur le visage. La cathédrale est magnifique. La 2 ième vue représente l'université. Je ne suis pas allé voir le Rhin parce que je n'avais pas  le temps. Je t'en prie n'oublie pas de me donner de tes nouvelles; as-tu seulement envoyé chercher le docteur; tu ne m'en parles pas, es tu ne me dis pas non plus comment va petit coco. Tous mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.
Le 29 décembre 1918 de Strasbourg, je m'ennuie considérablement et j'ai un cafard terrible car je suis très inquiet pour vous. Je t'en prie vois le docteur n'hésite pas une seconde et donnes moi des détails. C'est aussi ton anniversaire. Hélas ! Je ne suis pas encore là pour te le fêter de vives voix.
Le 30 décembre 1918, soir, de Strasbourg, Ma bonne petite chérie, je t'écris dès ce soir car demain, c'est la solde et avec cela les comptes d'année, et (ce) je n'aurai plus le temps. Ta lettre que j'ai reçue dans la journée m'a bien chagriné. Je vois que petit coco n'est pas bien portant: s'il a de la fièvre et qu'il tousse, J'ai bien peur qu'il n'attrape quelque chose. Aussi j'attends anxieusement d'autres nouvelles. Quel malheur d'être si éloignés. Je pense continuellement à lui et me dis: pourvu qu'il ne lui arrive rien à ce pauvre chérubin. Le docteur a dû venir tard puisque tu n'as pu me donner dans ta lettre le résultat de sa visite. Si tu as quelques doutes, n'hésites pas à faire venir le docteur Prunier de Château. Et puis n'oublies pas surtout de me renseigner exactement. Tu me disais cependant que vous alliez mieux tous les deux; c'est donc qu'il avait eu une rechute; c'est peut-être la grippe avec toutes ses conséquences aussi je ne vis plus tellement je suis tourmenté. Puisqu'il a de la fièvre, tu l'auras probablement mis coucher. Je ne doute pas que sa petite maman soit aux petits soins pour lui. Fais-toi aider dans ton ménage de façon à ne t'occuper que de lui, à l'heure où tu recevras ces cartes, j'espère qu'il ira bien mieux et qu’il sera presque rétabli. Sinon fais bien attention que son rhume ne descende pas sur la poitrine. J'ai bien reçu les gants ce matin, et t'en remercie beaucoup. Je ne tarde ...pas plus long aujourd'hui; tu comprendras que j'ai le cœur trop triste et les idées ne viennent pas.
Le 15 janvier 1919, de Phalzburg, il n’en restait plus que 2 paires qui encore étaient cachées ; c’est parce que nous avons à faire avec la coopérative presque tous les jours que j’ai pu en avoir : j’ai même essayé d’avoir 2 paires, mais sans succès. As-tu l’intention de faire encore de la musique après la guerre ? Je t’ai acheté 2 morceaux - : La Madelon et la Madelon de la victoire. Si oui je t’en achèterai encore quelques-unes avec chant. J’espère que tout le mois de février on t’aura payé ton traitement augmenté des 60f de vie chère ; dis-moi si l’autre mandat ne vient pas, car je ferai une réclamation au directeur.
Le 18 février 1919, de Brumath, mon cher Dervillé Nous sommes à Stefanofeld; c'est un faubourg de Brumath; par conséquent jusqu'à présent aucun changement. Je pense que vous pourrez nous rejoindre à Brumath.
Le 23 février 1919, de Saverne, ma chère laure, mon voyage c'est très bien passé: j'ai retrouvé hier ma section non pas à Brumath mais à Saverne. J'espère que notre petit chéri va bien maintenant : surtout beaucoup de soins.
Le 24 février 1919, de Saverne, Ma chérie Nous ne resterons plus longtemps dans ces parages. Nous devons nous tenir prêts à partir le 27, date à laquelle nous serons mis à la disposition de la ,7 ème Armée. Or d'après les tuyaux que nous avons, cette armée serait en voie de dissolution; il est donc infiniment probable que nous allons être dissous  sous peu. J'ai entendu dire également ce matin mais je n'en suis pas bien sûr que la démobilisation s'effectuait plus rapidement chez nous il est donc permis d'espérer à mon retour plus tôt que je ne le pensais. Enfin, attendons; il vaut mieux ne pas compter trop la dessus pour ne pas être déçue. La carte que je t'envoie (n°1) abrite notre bureau; c'est une caserne; tu peux juger aussi que les boches étaient bien logés. La carte n°2 est le côté du bâtiment. Comme il pleut continuellement, il est impossible de visiter la ville. J'aurai sans doute des nouvelles demain j'ai hâte de savoir comment va notre cher petit Maurice. Toujours j'y pense. Mr Rey va nous quitter le 27, il est de la classe 1903. Il n'y que nous qui ne soyons pas  (veinards).
Le 26 février 1919, de Saverne, ma chère petite fifille adorée J'ai été heureux hier d'apprendre que notre petit coco allait bien; tu me diras s'il est gai, car tant qu'il ne sera pas gai, c'est que quelque chose le tourmente. Continue également ses gouttes pendant quelques temps, malgré qu'il ne tousse plus et si le docteur te dit de suivre le 2iem traitement c'est là surtout qu'il faudra bien faire attention et ne pas  aller vite surtout ne pas le (forcer)  une dose car sais bien ce qu'il t'a dit. Et puis s'il est bien portant est-il bien  nécessaire de suivre le 2iem traitement, c'est à toi de juger, car (moi)  je n'ai pas constamment tous les yeux comme toi. Ici il fait un temps atroce depuis 2 jours: il pleut continuellement et fort ! Ce qui n'a pas empêcher le payeur d'aller hier à Strasbourg ; il y avait rendez-vous avec quelqu'un de Brumath, tu devines qui? Je ne sais s'il aura réussi dans son entreprise nous le saurons bien aujourd'hui. Nos régiments commencent à faire mouvement aujourd'hui pour aller à l'est de Metz. Nous irons sans doute en une seule étape les rejoindre quand ils seront arrivés à destination, c.-à-d. dans 2 ou 3 jours. Je ne connais rien de nouveau au sujet de la démobilisation. Un de mes camarades enregistreur part ce soir; cela vous donne le cœur gros de voir les autres partir. Je n'ai pas reçu de lettre ce matin: cela m'ennuie; peut-être as-tu posté ta lettre à la poste trop tard. Evite donc cela je t'en prie. Le 27 février 1919, de Saverne, ma chère petite fifille adorée J'ai reçu 2 lettres aujourd'hui Tu m'annonces en effet une bonne nouvelle, mais vois-tu pour ne pas être déçu plus tard il vaut mieux n'y pas compter. Nous n'avons jamais rein reçu à ce sujet et certainement nous en aurions été avisés. Le collègue de Condé ne m'a du reste pas écrit;  je lui renvoie un mot aujourd'hui pour lui demander quels tuyaux il possède réellement. Je suis heureux que notre petit Maurice aille bien mais toi, tu me dis que tu as  le rhume. Tu me caches quelque chose et tu ne te soignes pas. Je t'en prie prends toutes précautions pour toi comme pour Maurice  et méfies toi des changements subits de température qui se forment généralement à cette époque de l’année. Mets toi aussi immédiatement en quête d'une femme de ménage car tu ne peux suffire seule. Mme Huberson te trouvera cela. Bel a de la veine vraiment. Tu connais le proverbe ? Surtout soignez-vous bien tous deux.
Le  28 février 1919, de Saverne, Ma chérie petite fifille adorée, Pas encore de lettre de toi ce matin- Je suis ennuyé d'autant plus qu'hier, tu me disais avoir encore le rhume. Tu ne te soignes pas, certainement. Aujourd'hui, nous partons pour Sarrebourg. Nous nous rapprochons donc de la France. Il n'est pas question de dissoudre la division parait-il et cependant cet état ne peut subsister longtemps. Pas de nouvelles non plus du collègue de Condé. Pour moi c'est un canard. Et cependant on ferait pas mal de renvoyer des agents désormais inutiles, car il y a beaucoup moins de travail. Le payeur ne fait plus que de très courtes apparitions au bureau. Moi je ne me foule pas du tout, il y a du travail en retard mais peu m'importe!
Le 1 mars 1919, de Sarrebourg, ma chère petite  fifille adorée, nous sommes arrivés hier soir à Sarrebourg sans encombre. C’est un peu plus important que Saverne, mais bien moins coquet nous sommes en Lorraine. La division qui nous a précédée ici et que nous avions du reste remplacée à Saverne, est partie pour Mayence. Mais rien n'indique que nous suivrons le même chemin. J'ai une bonne chambre éclairée à l'électricité et c'est là que je passerai du reste mes moments de loisirs; je serai mieux qu'à respirer l'air du bureau. Nous n'avons plus de cuisinier celui que nous avions étant parti en permission;  il ne reviendra plus car il va être démobilisé chez lui; c'est une bonne féminine qui nous fait la cuisine. Toujours rien de nouveau du collègue de condé; je pense recevoir de tes nouvelles tout à l'heure. Fais bien attention à tous ces changements de température qui sont mortels et aussi à la porte de la cuisine, mets bien le tapis pour que l'air ne passe pas. As-tu trouvé une femme de ménage? Le 2 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée. Je me doutais bien que tu avais encore attrapé un bon rhume; tu ne prends décidemment pas assez de précautions; soignes toi je t'en prie ou alors je ne prendrai pour moi aucune précaution. Nous ne savons pour combien de temps nous sommes ici ordinairement les divisions n'y séjournent pas longtemps. La ville n'a rien de bien merveilleux. Hier soir j'ai vu arriver 2 cigognes en pleine ville. Elles ont leur nid sur une cheminée et c'est assez curieux de voir ces grands oiseaux au milieu des habitations. J'ai encore pu avoir une paire de chaussures hier mais en cuir jaune. Cela ne fait rien, car étant  neuves (noircies) elles valent les autres.
Le 3 mars 1919, de Sarrebourg, Il y a sans doute de la mauvaise volonté de la part de nos chefs, la démobilisation pourrait aller plus vite, Notre division pourrait actuellement être finalement dissoute; nous n'avons plus en effet que nos régiments d'infanterie et encore il y a beaucoup de vides dans les compagnies et il s'en produit tous les jours de plus en plus. Notre général est parti en permission ce qui laisse penser que nous n'allons pas encore être dissous tout de suite. Le payeur parle déjà de sa permission pour le 1e avril et Holmières partirait en même temps que lui. Je croyais qu'on était "empoisonné" quand on ne restait que 2 ; mais cet empoisonnement qui existe pour certains ne doit pas exister pour d'autres seulement il est probable que si rein de nouveau ne surgit d'ici là on ne laissera pas partir le payeur; il faut bien qu'il soit là lors de la dissolution.
Ma chère petite fifille adorée Voilà 2 jours que nous n'avons pas de courrier et je me tourmente bien de ne pas recevoir de nouvelles. Je me demande comment va ton rhume et si des complications ne se sont pas produites. Je te sais seule à la maison et je me demande comment tu peux faire. C'est bien ennuyeux cette situation, je devrais maintenant être chez moi et nous n'avons aucune nouvelle de notre démobilisation aussi j'ai le cafard comme jamais je ne l'ai eu.
Le 4 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Je viens de recevoir ta lettre du 1 mars, oui tu m'annonces la visite du docteur. Je suis bien inquiet, car tu ne me dit pas ce que tu as. C'est certainement la grippe; tu me caches quelque chose; je suis certain que tu dois tousser. Dans tous les cas tu n'as pas pris toutes les précautions nécessaires aussi je t'en prie soigne toi comme il faut ou alors je ne prendrai aucune précaution pour moi. J'ai hâte d'être à demain pour savoir si ta purge t'a bien fait et si tu te trouves mieux. Il faut que tu aies quelqu'un pour te soigner; ou peux-tu faire venir ta mère? Evite le froid aux pieds et couvres toi bien quand tu sors. Ne manque pas de m'envoyer un mot régulièrement tous les jours d'autant plus que je te sais souffrante: tu comprends bien qu'étant loin de toi je me fais de la bille de ne pouvoir être avec toi. Toujours rien de nouveau ici ni du collègue de Condé. C'est une sale farce qu'il t'a faite de te donner ainsi de l'espoir quant il n'y avait rien de vrai dans ce qu'il disait. Je sais qu'un financier de la classe 1899 vient d'être démobilisé dans un secteur de l'armée; mais ça ne va pas vite. Notre division, par suite des départs se réduit de plus en plus; j'ai le cœur bien gros de voir partir les camarades d'autant plus que ma petite femme est malade et que je sais qu'elle ne me dit pas la vérité. Hier je n'ai pas reçu de lettre, ni avant hier; le courrier ne marche pas bien en ce moment. Je t'en prie, donnes moi beaucoup de détails sur ton état Dis-moi si tu tousses, si tu as de la fièvre,  etc...; et surtout beaucoup de soins et pas d'imprudence.
Le 5 mars 1919, de Sarrebourg, Ma Chère petite fifille adorée, j'ai reçu ce matin tes lettres du 27 et 28 février; mais pas celle du 2 mars. Je suis donc toujours très inquiet sur ton sort; j'espère que ta purge t'aura fait beaucoup de bien, mais je ne suis toujours pas fixer à ce sujet, et je suis dans les transes. C'est bien la grippe que tu as eue et je me demande avec anxiété si des complications ne surviendront pas. Je ne saurais te répéter assez de ne pas faire d'imprudence: je te connais, tu veux toujours faire plus que tu ne peux. Je n'ai aucune nouvelle au sujet de la démobilisation; je vais commencer à prendre de sérieux renseignements. J'écrirai à l'enregistreur aujourd'hui toi de ton côté dis donc à ton père d'écrire à ce sujet à son directeur. Comme il est très bien avec le mien et pourra avoir des tuyaux à ce sujet. Je compte donc sur toi pour insister auprès de ton père. Le collègue de Condé ne me répond pas; je vais le relancer aujourd'hui. Il faut maintenant qu'on soit un peu renseigner tout de même. Quoiqu'il en soit je t'en prie ne te tourmente pas ainsi au sujet de cette démobilisation; cela ne t'avancera en rien et te rendra malade. Soit patiente; tu comprends bien qu'il faut que je sois patient aussi surtout avec un chef comme j'en ai un qui parle de partir en permission dans une vingtaine de jours et de ne plus revenir- de même pour Joseph. Aussi si tu es toujours malade, demande au docteur un certificat pour me faire revenir. Seulement dis-moi auparavant ton état très exactement. Donnes moi beaucoup de détails à ce sujet car lorsqu'on est loin on ne voit pas la situation telle qu'elle est Maintenant on ne peut plus partir sans certificat produit à l'avance.
Le 8 mars1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée, Enfin j'ai reçu 3 lettres à la fois ce matin qui m'ont rassurées car hier soir j'étais bien désolé n'ayant pas trouvé de nouvelles en rentrant de Metz, je pensais cette fois que la grippe avait eu des complications; on me parlait ici de péritonite possible; tu penses alors comme j'étais inquiet. Toute cette nuit je ne faisais que penser à cela. Continues cependant à t'observer. Si tu as toujours ta douleur dans les reins fais analyser ton urine  et tu me diras le résultat dans le cas où tu trouverais de l'albumine, va trouver le docteur immédiatement. Quoiqu'il en soit ne te négliges surtout pas au point de vue nourriture et soignes en la préparation. Mon voyage de Metz s'est très bien passé; j'ai eu le beau temps pour moi, j'étais avec un camarade de la popote (remplaçant éventuel de M Duchesne). Malheureusement les tuyaux que j'ai eus au sujet de la démobilisation ne répondaient pas à mes désirs. Les postiers vont vite (on est à la classe 1900, même 1901) mais chez nous, c'est lent, très lent. Malgré cela mon tour arrivera bien un jour. Jusque-là ce que je te recommande c'est de ne pas te faire aussi de la bile, ce qui n'avancerait à rein. Un beau jour je recevrai une bonne nouvelle. Mais il faut que tu ne te tourmente pas ainsi. Je vois aussi que les affaires de Bel t'embêtent; mais je t'en prie, ne fait plus attention aux autres ne vivons donc que pour nous. Les autres ne nous intéressent pas. Ne fais donc pas attention à ce qu'il fait. J'ai reçu hier un mot du receveur de Condé, il tenait le tuyau d'un payeur adjoint de Château Thierry, mais ce ne sont que des "on dit" Il m'a tout de même annoncé la démobilisation de M Pilon. Neber est passé également il y a quelques jours à Château.
Le 9 mars 1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée Je ne sais où t'écrire; si tu as suivi ta première inspiration, tu es maintenant à Château. J'ai bien prié que vous n'ayez froid dans cette maison sans vitres. Dans quelle pièce avez-vous couché? Hier et ce matin, j'ai été bien bousculé; j'étais seul au bureau hier et il y a eu pas mal de monde. Je n'ai pas eu le temps de faire ma caisse. Le payeur et Rohmères étaient partis tous deux à Metz, ils s'entendent très bien maintenant, aussi je suis comme  un (gêneur) ils ont dépensé hier chacun une trentaine de francs pour déjeuner. Tu penses! Les bals continuent également très rapprochés et le champagne y coule à pleins bords. Heureusement je n'y vais pas et on me laisse tranquille. Ne te fais donc pas tant de bile à cause de Bel je t'en prie qu'est-ce que cela peut faire; voyons tu n'as qu'à ne pas t'occuper d'eux. Qu'est-ce que cela peut te faire qu'ils gagnent de la galette à tour de bras? Ne te rends pas malade à ce sujet. Je vois aussi que tu es bien chagrinée de ce Bel fasse des affaires. Je ne te répéterai jamais assez de ne pas faire attention à lui. Tu ne vis pas pour lui. Songe à notre petite famille et ne t'occupe pas de ce qui se passe au dehors, je t'en prie. Prends patience ma chérie, c’est-à-dire vers la fin de ce mois, que la plupart des divisions seront dissoutes et ne te tourmentes pas car cela ne t'avancerait à rien. Une bonne chose, c'est que je suis dans la 1ère moitié; donc, on ne peut me maintenir longtemps. Mon objectif c’est retrouvé ta petite famille. Mr Duchesne m'a demandé de lui fournir 10 paquets de cigarettes anglaises, des "Tree Castles": envoie les-moi-le plutôt possible. Tu  en paieras le coût à ton père (1f30 le paquet), et Mr Duchesne me les remboursera: envoies les dans une petite boite de façon à ce qu’elles ne soient pas écrasées.  Comme frais pour Mr Léguillette, je parle de frais connus. Il peut y avoir 3f75 d'enregistrement 3f40 de timbres légalisation de signature,  0, f25 frais de recommandation et aussi de la  procuration 0, f40, ce qui fait un total de 7f, 80. Il a donc pris les honoraires. C'est entendu à l'avenir je ferai payer mes recherches et bien payer car il faut compter aussi que tout augmente. On parle toujours de la dissolution de notre division pour la fin de ce mois, mais aucune date n'est encore fixée. Le payeur parle de partir en permission avec Joseph, le secrétaire et un sous agent. Nous ne resterions pour liquider les comptes que Misson, moi et un sous agent. Tu vois comme c'est sérieux seulement et peut très bien se faire qu'on l'empêche de partir. Dis à ton père d'écrire à son directeur. Tu as dit avoir autre chose qu'un rhume de cerveau pour que tu ne te remettes pas aussi complétement serais tu donc  anémique? Dis-moi la vérité je t'en prie.  Par le directeur de ton père, il faudrait tâcher de faire en sorte qu'il insiste auprès de mon directeur pour que  celui-ci me demande à la direction générale. Aujourd'hui dimanche il fait beau; si tu as été à Château, tu auras réussi; mais tu ne me dis pas si tu vas y rester quelques jours et comment tu seras couchée. Et Marcelle est-elle toujours avec toi? Il fait un temps superbe depuis 2 jours; aussi tu dois en profiter pour faire des promenades avec petit coco. Prends bien garde aux soirées qui sont fraiches et ne te  dévêtis pas en ce moment. Dès que tu seras rentrée à Charly, je t'enverrai un colis postal d'affaires pour alléger un peu ma cantine.  Il y a ici un sous agent qui a fait venir sa femme, mais au prix où est la vie par ici il doit être bien ennuyé je ne sais si elle pourra rester le temps qu'il désirait. Ce n'est pas étonnant que la démobilisation ne  marche pas plus vite si on maintient partout des divisions comme la nôtre qui est dans l'état squelettique. Aujourd'hui jour de solde j'ai payé en tout 2 mandats; où est-il le temps où j'étais si bousculé à pareille occasion? C'est même bien ennuyeux de rester ainsi désœuvré: je me promène bien un peu mais  les environs ici ne sont pas charmants comme du côté de Saverne. Mes camarades ne s'ennuient pas. Aujourd'hui mes 3 collègues ont un peu mal aux (chevilles). Ils sont allés hier au bal et ne sont rentrés qu'à 4heures 1/2 du matin car, ils se sont créés des relations, et chaque soir sont invités tantôt chez l'une, tantôt chez l'autre demoiselle. Moi je n'ai que la ressource de me coucher aussitôt après le souper et je ne  m'en plains pas. Bien au contraire car tu sais avec tous ces bals l'argent file vite et puis sans ma petite femme je ne m'amuse pas.  A demain j'espère de tes nouvelles.
Le 10 mars 1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée, Je n'ai pas reçu de lettre aujourd'hui ce sera sans doute pour demain, le service de la poste marchand si mal en ce moment. Hier j'ai fait les adieux à mon dernier camarade enregistreur de la division. C'est ennuyeux de voir partir ainsi les autres et de rester au port d'armes. Enfin cela viendra un jour. Je t'écris toujours à Charly car je ne sais pas si tu es resté plusieurs jours à Château. Si tu avais quelquefois une dépêche à m'envoyer tu pourrais me l'adresser ainsi : Dervillé, payeur, section 120 - Sarrebourg. Car ces dépêches viennent directement sans passer par le bureau central militaire et peuvent arriver le jour même où le lendemain. Ces jours ci  on en a reçu  de cette façon pour des poilus. Le bruit court que notre division serait dissoute le 20 de ce mois, mais ce n'est encore qu'un bruit, et je m'en méfie. Si cela est réel il est probable qu'on m'enverra encore dans une autre division la démobilisation ayant l'air de s'effectuer si peu rapidement. Mais ce sera quand même un soulagement pour moi, tu devines bien pourquoi? Je n'ai pas encore reçu de réponse aux lettres que j'ai écrites ces jours derniers: il est vrai qu'il n'y a pas de temps de perdu. La démobilisation sera certainement décrétée un jour ou l'autre et nous partirons peut être beaucoup à la fois. Ne te fais pas de soucis au sujet de la rupture des pourparlers à Spa avec les boches; tout cela s'arrangera et tu peux être certaine qu'on ne recommencera pas la guerre.
Le 11 mars 1919, de Sarrebourg, ma chère petite fifille adorée Sur ta lettre d'aujourd'hui tu me dis que tu vas mieux; Je croyais que maintenant tu allais tout à fait bien. Qu'éprouves tu donc encore? Tu ne veux donc pas me le dire. Je t'en prie donnes moi beaucoup de détails sur ce que tu ressens encore. Tousses-tu? Souffres-tu de la tête ou des reins ou de l'estomac? Il faut te poser des questions comme à un petit enfant ou alors tu veux me cacher quelque chose. Si tu n'es pas tout à fait bien il faut profiter de ton séjour à Château pour voir un autre docteur, c'est entendu! Dans la prochaine lettre qui suivra.
Le 12 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Rien de nouveau toujours au sujet de la dissolution Je te dirai même qu'on a aucun tuyau ni pour la fin du mois ni pour une autre époque. Cela n'a pas d'importance pour moi, car ma démobilisation n'a pas de rapport avec la dissolution seulement si l'on conserve partout ainsi les divisions avec des éléments aussi restreint c'est peut-être ce qui explique le retard dans la démobilisation générale des agents. Ne te fie à aucun tuyau à ce sujet, ce qu'il faudrait espérer par-dessus tout c'est que le directeur de Laon me redemande cela ferait certainement activer mon tour. Je n'ai reçu de lui aucune réponse. Je vais lui écrire à nouveau au sujet du rappel de mon indemnité de vie chère, car au 30 avril l'exercice sera clos.
Le 13 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée J'ai reçu aujourd'hui des tuyaux de la direction du mouvement général des fonds au sujet de la démobilisation des commis financiers. Ils ne sont malheureusement pas ce que j'espérais car je comptais être libéré plus tôt. Il est vrai qu'un  moment à l'autre la démobilisation sera  activée; il existe encore à Metz 2 camarades au moins de la classe 1898 qui attendent toujours. J'ai en ce moment le n° 71 de la liste de démobilisation et je suis dans la 1iere moitié des commis financiers on ne peut m'indiquer de date, car on ne connait pas la liste des formations à dissoudre. Il est donc fort probable qu'à la dissolution de notre division je serai envoyé dans un autre secteur. Mais je t'en prie ne t'émotionne pas car il est à peu près certain lors de la signature des préliminaires de Paris.
Le 14 mars 1919 de Sarrebourg, ma chère petite fifille adorée Tu dois être un peu plus gaie maintenant que te voilà en famille et que tu n'as plus le voisinage des Bel dont les affaires t'inquiètent  tant. Ce que je te recommande, c'est de prendre pour toi et pour Maurice des précautions contre le froid et de faire bien attention aux changements de température qui sont très fréquents en cette saison et tant que nous n'aurons pas atteint le mois de mai. Tu te souviens du proverbe : en avril il ne faut pas se découvrir d'un fil. Toujours rien de nouveau ici. On parle toujours de dissolution; ce sera vraisemblablement pour la fin du mois. Le collègue de Condé m'a écrit en effet mais ses tuyaux crèvent toujours; il n'a pas
Le 15 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Je t'envoie deux mots à la boite, car aujourd'hui par extraordinaire j'ai été très occupé ce matin. J'ai reçu une mauvaise nouvelle ce matin. Ma démobilisation demandera encore au moins 2 mois. Je tiens cela d'un collègue qui est au grand quartier général à qui l'enregistreur a communiqué la lettre que je lui avais adressé. Il nous faudra  donc encore un peu de patience. Je ne doute pas que tu sois courageuse n'est-ce pas ma chérie et que  tu ne te laisseras pas aller au découragement surtout.
Le 16 mars 1919, de Sarrebourg, ma  chère petite fifille adorée Pas de lettre de toi ce matin; c'est encore la poste sans doute qui en est la cause. Je te suppose à Charly au moment où tu recevras cette carte. Peut-être auras tu eu froid d'être là car vu la température c'est bien refroidie et aujourd'hui il neige. J'espère bien qu'une fois rentré tu ne vas pas continuer à te tourmenter comme tu le faisais auparavant; il faut prendre le temps en patience, et il ne servirait à rien de te rendre malade ton petit chéri est là pour te distraire en attendant que son papa vienne.
Le 17 mars 1919, de Sarrebourg,  Ma chère petite fifille adorée, Rien de nouveau encore jusqu'alors. Je m'ennuie terriblement, n'ayant absolument rien à faire. Je m'habitue à l'oisiveté, si bien que lorsque je sortirai de là j'aurai (tellement) du mal à me remettre au travail. Dès que nous aurons signés les préliminaires de paix, il n'y aura sans doute plus de raisons de nous maintenir plus longtemps, et je suppose qu'à ce moment-là on nous renverra tous chez nous. Il faut donc s'armer de patience ce qui est très difficile quand on est ainsi désœuvré. Le payeur lui, ne s'embête pas, il est toujours soit dans les bals, soit en voyage. Il est passé hier à Brumath voir d'ancienne connaissance. Il doit rentrer cet après-midi, puis aller au bal ce soir. Je comprends que de cette façon on prenne la vie du bon côté. Ce pauvre Breber n'a pas de chance : il a eu tort d'accepter Branié; il ne savait donc pas ce que la guerre avait fait dans ce pays? J'ai  vu sur l'enregistrement la nomination de son prédécesseur M. Thiriot alt Mihiel. Mon directeur ne m'a jamais répondu; je m'attendais à mieux de sa part. Je t'envoie les dernières cartes de ma collection de Metz. Tu dois en avoir quelque chose comme 24 ou alors c'est que tu ne les aurais pas reçues. Le payeur n'est même pas encore arrivé au bureau : (il est 11heures1/2) on ne le verra pas ce matin, j'en suis certain. Joseph était  rudement joli hier; faux col - manchettes et tu me diras si tu reçois bien toutes à l'instar du payeur, il s'était mis de l'odeur. J'avais bien envie de rire. Quant à moi,  je suis frais et dispos et j'ai une vingtaine de francs de plus dans mon porte-monnaie. Rey est parti, mais Duchesne est toujours là, il restera je crois jusqu'à la dissolution, car il n'a pas de remplaçant. Tu me diras si tu reçois bien toutes mes cartes; j'y tiens car ce sont des souvenirs pour moi plus tard.
Le 2 mai 1919, de Thionville, ma chérie Toujours pas d'avis officiel de ma démobilisation. C'est rudement long et je commence à m'inquiéter. Mes pièces doivent certainement être retenues quelque part; je ne veux tout de même pas croire qu'il y ait un contre ordre. Rien ne pourrait le justifier; en tout cas, le camarade qui m'a écrit m'aurait prévenu à nouveau. C'est mortel cette attente; on croit tout à coup toucher au but et on reste plus longtemps que de coutume. Ne quittes toujours pas Château pour l'instant, si je ne vois rien demain je me déciderai sans doute à faire le voyage, car je m'ennuie trop. Pendant ce temps-là les nouvelles viendront peut être. Quel temps affreux il fait toujours ici j'espère que vous êtes mieux..(Partager). Que nous à ce sujet. Ma petite chérie, à partir d'aujourd'hui nous devions avoir notre courrier à 2 heures au lieu de 7 h du soir. Or, il a été loupé et n’arrivera que ce soir. Comme celui de départ a lieu à 6 h du soir au lieu de 11 h du matin, je t'envoie encore un petit mot. Je m'ennuie énormément, d'autant plus que ma démobilisation ne vient pas. Aussi je te demanderai de vouloir bien venir me retrouver pour quelques jours à Thionville. La femme du payeur arrive demain, elle vivra à la popote; tu feras donc comme elle. Tu seras bien gentille de te préparer dès réception de cette lettre demande un laisser passer pour Thionville et Strasbourg. Si je recevais quelque chose je te donnerai un contre ordre. N'importe comment, il faudra que j’attende une huitaine de jours mon remplaçant. Je te le répète je m'ennuie énormément et je te le demande instamment, viens me voir. Pour aller à Thionville tu passes par Nancy-Metz à Thionville, si tu arrives avant que je ne sois prévenu, traverse le pont de la Moselle pour aller en ville. Notre bureau (..126) se trouve au bout de la rue de Paris, caserne des capucines, en face le N°56.
Le 3 mai 1919, de Thionville, ma chérie N'ayant encore rien reçu je me décide à aller à Château demain dimanche. J'arriverai probablement dans la nuit de dimanche à lundi. Le payeur m'accorde jusqu'à mercredi soir. C'est court, mais je préfère quand même en profiter. J'eus préféré revenir définitivement.
Le 9 mai 1919, de Thionville, ma chérie, depuis que je suis revenu ici je m'ennuie énormément d'autant plus que je n'ai aucune nouvelle. J'espère que les lettres que j'ai transmises hier feront hâter ma démobilisation. C'est étrange cette situation et cela ne peut durer éternellement, car alors ce serait le régime du bon plaisir. Le camarade Mer n'a pas répondu à ma lettre. Je me demande s'il est en permission. Dans tous les cas j'espère que le camarade Buton saura débrouiller la situation. Les collègues m'exprimaient hier le doute que le P.S. transmette ma demande. Je ne pense pas qu'il agisse ainsi, car alors ce serait un encouragement  à tous ceux qui ne se servent pas de la voie hiérarchique pour transmettre leurs réclamations. Quand à ce que je fais ici je me le demande: un distributeur automatique pourrait facilement me remplacer pour la distribution des billets de banque c'est un travail peu intelligent que n'importe qui pourrait faire. A quand donc la classe? Mais je ne me lasserai pas; je ferai réclamation sur réclamation; j'enverrai telle et telle circulaire qui ne sont pas appliquées jusqu'au jour où las de mes demandes on me rendra ma liberté. Le payeur va faire je crois aujourd'hui sa demande de permission. Moi j'attends le résultat de la demande que j'ai transmise hier; selon ce résultat,  je rouspèterai ou non parce que le tour des permissions n'est pas respecté. Dis-moi quand tu quittes château pour Charly.
Le 10 mai 1919, de Thionville, ma chérie, Toujours rien de nouveau ; il faut maintenant laisser ma demande suivre son cours. C’est curieux tout de même ce silence ; aussi sera ce sans aucun regret que je quitterai cette adon du TP sais-tu que M Breillot est démobilisé ! Par M Weber tu le saurs peut être. Si le payeur va en permission, je risque encore d’attendre longtemps pour pouvoir partir, car je serai seul à la finance et on profitera certainement de ce prétexte pour me garder encore. Mais je ferai du potin et crierai partout. Cette attente est vraiment déprimante et c’est un véritable supplice qu’on nous fait supporter en ce moment.

    La mairie

    Vue d’ensemble

    11- Enfin en aout 1920, ils commenceront à emménager à Mantes sur seine, 37 rue Alphonse Durand, Seine et Oise jusqu’à leur décès.

    37 rue Alphonse Durand

     

    Le 16 septembre 1922, de Compiègne, chers parents nous comptons arriver mercredi vers 4h28 à la gare des cheraux à bientôt le plaisir d'être près de vous.
    Le 5 aout 1923, à La Baule vendredi.
    Le 18 juin 1924, de Luc sur mer, chers parents nous avons fait un très bon voyage temps superbe depuis notre arrivée sommes allés à la pêche aux moules et crabes aujourd'hui pêche aux crevettes Maurice est très content.
    Le 23 juin 1924, de Luc sur mer, chers parents nous voici bien habitués, le temps passe trop vite nous avons visité plusieurs plages aux environs nous attendons des nouvelles de René ces jours ci dès que nous serons fixés sur sa visite nous vous préviendrons, j'espère que vous êtes bien portant et que votre installation s'avance bonne fête à père nous pensons bien à vous. Henri est parti pécher (la croix indique notre cabine).
    Le 2 juillet 1924, de Luc sur mer, chers parents René passera demain entre midi et une heure sauf panne! Attendez-le pour déjeuner. Nous passons de bonnes journées.
    Le 28 juillet 1924, de Luc sur mer, cher père, mère a fait un très bon voyage. Entendu pour mercredi vers 6h Nous allons bientôt faire nos paquets. Cher Henri, c'est toujours entendu pour mercredi. J'espère que tu pourras venir nous attendre Maurice est très heureux de rentrer, le petit Cosson demande souvent si on part bientôt à Mantes, les enfants se lassent de jouer au sable. Cher Henri nous sommes décidés de rentrer à Mantes jeudi vers 5 heures 1/2 ou 17h1/2 si tu aimes mieux. A bientôt donc le bonheur d'être près de toi. De la pluie encore ce matin par ce temps-là nous serions mieux chez nous. Mémé ferait bien de m'acheter du beurre (1/2 livre) au marché, quelques légumes (poireaux, pomme de terre, artichauts) pour ne pas être obligé d'aller chez les fruitières. Bonjour à Mr Brestot. Nous avons visité, Houlgate, Ouistreham, Deauville, Lion sur mer.
    Le 19 juin 1925, de Luc sur mer, mes chers parents nous avons fait un très bon voyage, ainsi qu'Henri arrivé hier matin temps superbe mais un peu frais le matin. J'espère que mère va mieux de son rhume ? Maurice a déjà  une veine (mère) magnifique il joue toute la journée.
    Le 26 juin 1925, de Luc sur mer, mes chers parents, René nous annonce sa visite pour dimanche soir. Je lui demande de venir samedi soir. Il passera chez vous vous pourriez lui faire un petit colis d'œufs Je n'en ai presque plus Tachez de l'accompagner cela nous fera plaisir. Henri repartira sans doute avec René.
    En 1927, de nouveau la Bretagne avec le cap Fréhel.
    En 1928, le nord du Jura.
    Le 17 juillet 1930, de Corrèze St Privat, chers grands parents, nous sommes arrivés à bon port hier comme il était prévu. Passage à Rocamadour. Nous avons fait le 1er jour 440 km et le 2ième il ne nous restait plus que 120 km mais en montagnes. Maman vous a envoyé 2 cartes une de Pierre Buffières où nous avons diné et couché et une autre D'Uzerche (beau site).
    Le 31 juillet 1931, de Sallanches, Chers Grands Parents, comme vous avez pu le voir par nos cartes, nous avons fait les voyages de Chamonix, d'Annecy et du lac de Genève mais c'est fini. Demain, nous partons pour Lons le Saulnier et naturellement nous ne savons pas quand nous rentrerons à Mantes. Cela dépendra de la volonté des Desjeune.
    Le 3 aout 1931, du Jura Lons, chers grands Parents Nous sommes arrivés à bon port à Lons. Nous espérons partir de cette ville mardi en direction de Charenton.
    Le 3 aout 1932, de Sallanches, chers grands parents, Comme d'habitude nous sommes arrivés à bon port. Nous sommes allés au Fayet, le Chatelard, à Genève, au col des Aravis, les Bossons, Annecy. Cette fois ci au retour nous avons été embarrassés par les vaches jurassiennes et par les rechargements. Ne pouvant plus sortir des cailloux, les roues patinant les cantonniers ont dû nous pousser au derrière! Pas de poules écrasées, ni de personnes. Mais si, nous  avons écrasé, devinez quoi un gros personnage: une mouche. Respirez maintenant remettez-vous de votre peur Souvenez-vous que votre petit Maurice aime bien la rigolade et riez avec lui. Maurice oublie de vous dire que nous avons trouvé cousins Jules et Marthe à l'hôtel de Paris une bonne surprise.
    Le 5 juillet 1933, en Bretagne d’Elven, chers grands Parents, notre séjour à Elven se prolonge de plus en plus et nous n'en repartirons que lundi pour arriver à Mantes ce même jour pour diner.
    Le 18 juillet 1933, en Bretagne de Bénodet, Chers parents, nous voici arrivés à Bénodet par un temps superbe. (Gentille petite plage) Nous pensons séjourner une quinzaine de jours à l'hôtel Belle Vue. Je vous espère en bonne santé donnez-nous de vos nouvelles. Adresse: hôtel belle vue Bénodet Finistère. Ils passent à Brest, Concarneau, Audierne, la pointe du Raz, Quiberon.

    12- Mais ils avaient un logement de la ville de Paris 118 bvd Brune.

     

    Entrée du 118 bvd Brune Paris

     

    Ils reviennent de la côte d’azur en 1939. Laure décédera ce 15 aout 1939 à Mantes,

    13- quant à Henri il décédera en 1942 à Charenton, chez sa sœur, Lucile Debraine née Dervillé.

    Habitation de sa soeur

    à Charenton le pont

    14- Ils seront inhumés l’un et l’autre dans le cimetière de Mantes Gassicourt.

    Aspect du cimetière

    Leur tombe

    Parcours dervillé Henri et Laure


    Déplacement du nord au sud dans 12 départements différends au total
    N1 = Oise pour Henri 1881-1904 (Aisne pour Laure)            N8 = Jura 1916-1917
    N2 = Hautes Alpes 1904-nov 1905                                        N9 = Bas Rhin et Moselle 1918-1919
    N3 = Aisne         1905                                                            N10 = Aisne (retour) 1920-1921
    N4 = Haute Marne  11/1905- 5/1908                                     N11 = Yvelines (Seine et Oise) 1920-1942
    N5 = Seine Maritime (Seine Inférieure) 6/1908 – 12/1909    N12 = Seine 1920-1942
    N6 = Eure et Loir          1/ 1909 - 1913                                   N13 = Val de Marne (Seine et Marne) 1942
    N7 = Aisne (retour)         1914-1916                                       N14 = Yvelines (Seine et Oise) 1939-1942

    Les généalogies :

    Les photos


    Laure, Mr Jean Baptiste Alexandre Cattiaux, Blanche Pruvot-Cattiaux, Berthe, Henri, Maurice

    L'équipe du Trésor à Sarrebourg Lorraine



    Henri Dervillé en tenue militaire 1918-1919

    4 -La naissance de Maurice DERVILLÉ par lui même

    Je suis né le 13 novembre 1916, rue Eugène Morlet à Charly sur marne (Aisne 02), entre les deux batailles de la Marne (celles de 1914 et de 1918), ayant été conçu à Senonches (Eure et Loir) lors de la convalescence de mon père ayant été atteint de dysenterie lors de son séjour au front dans les tranchées. Ceci peut expliquer la fragilité de ma santé.
    Mes parents s’étaient mariés en 1905, je suis né après 11 ans de mariage, ma présence ayant été précédée auprès d’eux par celle de deux chats angora, que par précaution et pour éviter leur jalousie, furent bannis de la maison.
    Ce fut je crois ce bon docteur VÉRU dit Verrue qui me mit au monde en présence sans doute de ma grand-mère maternelle, mon père étant reparti à l’armée au « Trésor et Poste » en Italie. Des verrues j’ignore s’il en avait.
    L’accouchement se passa sans difficulté à la maison. Le docteur VÉRU était venu avec son cabriolet attelé à un cheval. Il était de noir vêtu comme un croque mort actuel mais avec un chapeau haut de forme. Il portait une barbe noire, très classique pour les médecins de l’époque. Ayant enlevé sa veste et s’étant protégé d’un tablier blanc, il aida ma mère de ses conseils la faisant pousser à la moindre contraction et quand la dilatation du col fut complète ayant lavé ses mains au savon de Marseille, puis  enduite d’alcool iodé et enfilé les gants de caoutchouc, procéda au moment de l’expulsion à la sortie de la tête (car la présentation était céphalique) qui d’elle-même tourna de 90° degrés, puis des épaules et enfin tout le corps. (michel ajoute, Après avoir émis un cri donc avoir déployé ses poumons). Au bout de quelques minutes le cordon ombilical fut pincé et sectionné. Je fus présenté à ma mère très contente que ce soit un fils et qui fut délivré.
    Je fus nourri au lait maternel. Le docteur VÉRU, recommanda de donner les 6 tétées espacées de 3 heures et de surveiller les selles qui devaient être jaune comme des « yeux brouillés » expression retenue par ma mère et dont je peux confirmer l’authenticité. Tous les laits en poudre plus ou moins maternisé n’existaient pas à ce moment. Les mères ne se fatiguaient pas à travailler, elles étaient aidées par leur mère, se rétablissaient progressivement et le lait maternel était abondant entretenu par la succion de l’enfant. Si le lait se tarissait on lui substituait le lait de vache. L’allaitement au sein, allaitement naturel était l’allaitement de choix pour l’enfant, lui fournissant les immunoglobulines et lui permettant de se défendre contre les infections.
    Pour ma mère, s’il distend la musculature des seins les rendant moins tendus et entrainant leur ptose, ce qui rend des organes nobles de la femme, moins convoités par l’homme ; par contre le fonctionnement normal de ces organes, évite la localisation du cancer qui est moins fréquent chez la femme mariée et la mère ayant allaité que chez la vierge et la femme n’ayant pas allaité. (michel ajoute, cela dépend aussi du caractère génique de la  personne, il existe des gènes favorisant et héréditaires). Les cas d’abcès du sein sont dus à la désinfection défectueuse après la tétée.

    5 - Les atermoiements d'Henri en Alsace Moselle

    Le 27 juillet 1915, de St Dizier, ma chérie, le voyage s'est bien effectué jusqu'à présent, bien que le confortable ne soit plus le même pour moi que ces derniers temps. J'ai couché à la gare de Bar le Duc sur un brancard. Café le matin - Nous venons manger à l'ordinaire à la gare de St Dizier impossible de se ravitailler. On n'a pas le droit de sortir; aussi je regrette maintenant de n'avoir pas plus emporté de victuailles. J'ai appris par (un mon ennemi énervé) que le jeune Foucault de la tricolore avait été versé à ma compagnie au moment de mon évacuation il se trouve actuellement convalescent à Bar le Duc.
    Le 20 décembre 1918 de Strasbourg, prends mille précautions contre la grippe
    Le 27 décembre 1918 de Brumath,  ma bien chérie petite fifille adorée, ta lettre d'aujourd'hui me confirme malheureusement les craintes que j'avais, relativement à ta santé. Vous avez dû être bien pris, puisque vous n'avez pas quitté la chambre pendant 2 jours, et qu'on a été obligé de vous soigner. Comment allez-vous maintenant, je me le demande; quelles nouvelles recevrai je par la suite? Bonnes ou mauvaises ? Oh tout cela me tourmente bien fort, et je ne vis plus.  Le ....n'est pas encore rentré; pas de nouvelles, je ne sais s'il va venir aujourd'hui, comme il l'avait dit; il est à peu près certain qu'il va allonger sa permission. Il est impatient et dit qu'il va se faire porter malade c'est curieux la mentalité qu'il a. Je suis allé hier à Strasbourg. C'est une bien jolie ville. Le 1er vue que je t'envoie est le tombeau du maréchal de saxe qui se trouve dans l'église St Thomas. Dans cette église est exposé également le cadavre du comte de Nassau tué en 1677 qu'on peut apercevoir, très bien conservé; à travers une vitrine, on aperçoit encore le sang sur le visage. La cathédrale est magnifique. La 2 ième vue représente l'université. Je ne suis pas allé voir le Rhin parce que je n'avais pas  le temps. Je t'en prie n'oublie pas de me donner de tes nouvelles; as-tu seulement envoyé chercher le docteur; tu ne m'en parles pas, es tu ne me dis pas non plus comment va petit coco. Tous mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.
    Le 29 décembre 1918 de Strasbourg, je m'ennuie considérablement et j'ai un cafard terrible car je suis très inquiet pour vous. Je t'en prie vois le docteur n'hésite pas une seconde et donnes moi des détails. C'est aussi ton anniversaire. Hélas ! Je ne suis pas encore là pour te le fêter de vives voix.
    Le 30 décembre 1918, soir, de Strasbourg, Ma bonne petite chérie, je t'écris dès ce soir car demain, c'est la solde et avec cela les comptes d'année, et (ce) je n'aurai plus le temps. Ta lettre que j'ai reçue dans la journée m'a bien chagriné. Je vois que petit coco n'est pas bien portant: s'il a de la fièvre et qu'il tousse, J'ai bien peur qu'il n'attrape quelque chose. Aussi j'attends anxieusement d'autres nouvelles. Quel malheur d'être si éloignés. Je pense continuellement à lui et me dis: pourvu qu'il ne lui arrive rien à ce pauvre chérubin. Le docteur a dû venir tard puisque tu n'as pu me donner dans ta lettre le résultat de sa visite. Si tu as quelques doutes, n'hésites pas à faire venir le docteur Prunier de Château. Et puis n'oublies pas surtout de me renseigner exactement. Tu me disais cependant que vous alliez mieux tous les deux; c'est donc qu'il avait eu une rechute; c'est peut-être la grippe avec toutes ses conséquences aussi je ne vis plus tellement je suis tourmenté. Puisqu'il a de la fièvre, tu l'auras probablement mis coucher. Je ne doute pas que sa petite maman soit aux petits soins pour lui. Fais-toi aider dans ton ménage de façon à ne t'occuper que de lui, à l'heure où tu recevras ces cartes, j'espère qu'il ira bien mieux et qu’il sera presque rétabli. Sinon fais bien attention que son rhume ne descende pas sur la poitrine. J'ai bien reçu les gants ce matin, et t'en remercie beaucoup. Je ne tarde ...pas plus long aujourd'hui; tu comprendras que j'ai le cœur trop triste et les idées ne viennent pas.
    Le 15 janvier 1919, de Phalzburg, il n’en restait plus que 2 paires qui encore étaient cachées ; c’est parce que nous avons à faire avec la coopérative presque tous les jours que j’ai pu en avoir : j’ai même essayé d’avoir 2 paires, mais sans succès. As-tu l’intention de faire encore de la musique après la guerre ? Je t’ai acheté 2 morceaux - : La Madelon et la Madelon de la victoire. Si oui je t’en achèterai encore quelques-unes avec chant. J’espère que tout le mois de février on t’aura payé ton traitement augmenté des 60f de vie chère ; dis-moi si l’autre mandat ne vient pas, car je ferai une réclamation au directeur.
    Le 18 février 1919, de Brumath, mon cher Dervillé Nous sommes à Stefanofeld; c'est un faubourg de Brumath; par conséquent jusqu'à présent aucun changement. Je pense que vous pourrez nous rejoindre à Brumath.
    Le 23 février 1919, de Saverne, ma chère laure, mon voyage c'est très bien passé: j'ai retrouvé hier ma section non pas à Brumath mais à Saverne. J'espère que notre petit chéri va bien maintenant : surtout beaucoup de soins.
    Le 24 février 1919, de Saverne, Ma chérie Nous ne resterons plus longtemps dans ces parages. Nous devons nous tenir prêts à partir le 27, date à laquelle nous serons mis à la disposition de la ,7 ème Armée. Or d'après les tuyaux que nous avons, cette armée serait en voie de dissolution; il est donc infiniment probable que nous allons être dissous  sous peu. J'ai entendu dire également ce matin mais je n'en suis pas bien sûr que la démobilisation s'effectuait plus rapidement chez nous il est donc permis d'espérer à mon retour plus tôt que je ne le pensais. Enfin, attendons; il vaut mieux ne pas compter trop la dessus pour ne pas être déçue. La carte que je t'envoie (n°1) abrite notre bureau; c'est une caserne; tu peux juger aussi que les boches étaient bien logés. La carte n°2 est le côté du bâtiment. Comme il pleut continuellement, il est impossible de visiter la ville. J'aurai sans doute des nouvelles demain j'ai hâte de savoir comment va notre cher petit Maurice. Toujours j'y pense. Mr Rey va nous quitter le 27, il est de la classe 1903. Il n'y que nous qui ne soyons pas  (veinards).
    Le 26 février 1919, de Saverne, ma chère petite fifille adorée J'ai été heureux hier d'apprendre que notre petit coco allait bien; tu me diras s'il est gai, car tant qu'il ne sera pas gai, c'est que quelque chose le tourmente. Continue également ses gouttes pendant quelques temps, malgré qu'il ne tousse plus et si le docteur te dit de suivre le 2iem traitement c'est là surtout qu'il faudra bien faire attention et ne pas  aller vite surtout ne pas le (forcer)  une dose car sais bien ce qu'il t'a dit. Et puis s'il est bien portant est-il bien  nécessaire de suivre le 2iem traitement, c'est à toi de juger, car (moi)  je n'ai pas constamment tous les yeux comme toi. Ici il fait un temps atroce depuis 2 jours: il pleut continuellement et fort ! Ce qui n'a pas empêcher le payeur d'aller hier à Strasbourg ; il y avait rendez-vous avec quelqu'un de Brumath, tu devines qui? Je ne sais s'il aura réussi dans son entreprise nous le saurons bien aujourd'hui. Nos régiments commencent à faire mouvement aujourd'hui pour aller à l'est de Metz. Nous irons sans doute en une seule étape les rejoindre quand ils seront arrivés à destination, c.-à-d. dans 2 ou 3 jours. Je ne connais rien de nouveau au sujet de la démobilisation. Un de mes camarades enregistreur part ce soir; cela vous donne le cœur gros de voir les autres partir. Je n'ai pas reçu de lettre ce matin: cela m'ennuie; peut-être as-tu posté ta lettre à la poste trop tard. Evite donc cela je t'en prie. Le 27 février 1919, de Saverne, ma chère petite fifille adorée J'ai reçu 2 lettres aujourd'hui Tu m'annonces en effet une bonne nouvelle, mais vois-tu pour ne pas être déçu plus tard il vaut mieux n'y pas compter. Nous n'avons jamais rein reçu à ce sujet et certainement nous en aurions été avisés. Le collègue de Condé ne m'a du reste pas écrit;  je lui renvoie un mot aujourd'hui pour lui demander quels tuyaux il possède réellement. Je suis heureux que notre petit Maurice aille bien mais toi, tu me dis que tu as  le rhume. Tu me caches quelque chose et tu ne te soignes pas. Je t'en prie prends toutes précautions pour toi comme pour Maurice  et méfies toi des changements subits de température qui se forment généralement à cette époque de l’année. Mets toi aussi immédiatement en quête d'une femme de ménage car tu ne peux suffire seule. Mme Huberson te trouvera cela. Bel a de la veine vraiment. Tu connais le proverbe ? Surtout soignez-vous bien tous deux.
    Le  28 février 1919, de Saverne, Ma chérie petite fifille adorée, Pas encore de lettre de toi ce matin- Je suis ennuyé d'autant plus qu'hier, tu me disais avoir encore le rhume. Tu ne te soignes pas, certainement. Aujourd'hui, nous partons pour Sarrebourg. Nous nous rapprochons donc de la France. Il n'est pas question de dissoudre la division parait-il et cependant cet état ne peut subsister longtemps. Pas de nouvelles non plus du collègue de Condé. Pour moi c'est un canard. Et cependant on ferait pas mal de renvoyer des agents désormais inutiles, car il y a beaucoup moins de travail. Le payeur ne fait plus que de très courtes apparitions au bureau. Moi je ne me foule pas du tout, il y a du travail en retard mais peu m'importe!
    Le 1 mars 1919, de Sarrebourg, ma chère petite  fifille adorée, nous sommes arrivés hier soir à Sarrebourg sans encombre. C’est un peu plus important que Saverne, mais bien moins coquet nous sommes en Lorraine. La division qui nous a précédée ici et que nous avions du reste remplacée à Saverne, est partie pour Mayence. Mais rien n'indique que nous suivrons le même chemin. J'ai une bonne chambre éclairée à l'électricité et c'est là que je passerai du reste mes moments de loisirs; je serai mieux qu'à respirer l'air du bureau. Nous n'avons plus de cuisinier celui que nous avions étant parti en permission;  il ne reviendra plus car il va être démobilisé chez lui; c'est une bonne féminine qui nous fait la cuisine. Toujours rien de nouveau du collègue de condé; je pense recevoir de tes nouvelles tout à l'heure. Fais bien attention à tous ces changements de température qui sont mortels et aussi à la porte de la cuisine, mets bien le tapis pour que l'air ne passe pas. As-tu trouvé une femme de ménage? Le 2 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée. Je me doutais bien que tu avais encore attrapé un bon rhume; tu ne prends décidemment pas assez de précautions; soignes toi je t'en prie ou alors je ne prendrai pour moi aucune précaution. Nous ne savons pour combien de temps nous sommes ici ordinairement les divisions n'y séjournent pas longtemps. La ville n'a rien de bien merveilleux. Hier soir j'ai vu arriver 2 cigognes en pleine ville. Elles ont leur nid sur une cheminée et c'est assez curieux de voir ces grands oiseaux au milieu des habitations. J'ai encore pu avoir une paire de chaussures hier mais en cuir jaune. Cela ne fait rien, car étant  neuves (noircies) elles valent les autres.
    Le 3 mars 1919, de Sarrebourg, Il y a sans doute de la mauvaise volonté de la part de nos chefs, la démobilisation pourrait aller plus vite, Notre division pourrait actuellement être finalement dissoute; nous n'avons plus en effet que nos régiments d'infanterie et encore il y a beaucoup de vides dans les compagnies et il s'en produit tous les jours de plus en plus. Notre général est parti en permission ce qui laisse penser que nous n'allons pas encore être dissous tout de suite. Le payeur parle déjà de sa permission pour le 1e avril et Holmières partirait en même temps que lui. Je croyais qu'on était "empoisonné" quand on ne restait que 2 ; mais cet empoisonnement qui existe pour certains ne doit pas exister pour d'autres seulement il est probable que si rein de nouveau ne surgit d'ici là on ne laissera pas partir le payeur; il faut bien qu'il soit là lors de la dissolution.
    Ma chère petite fifille adorée Voilà 2 jours que nous n'avons pas de courrier et je me tourmente bien de ne pas recevoir de nouvelles. Je me demande comment va ton rhume et si des complications ne se sont pas produites. Je te sais seule à la maison et je me demande comment tu peux faire. C'est bien ennuyeux cette situation, je devrais maintenant être chez moi et nous n'avons aucune nouvelle de notre démobilisation aussi j'ai le cafard comme jamais je ne l'ai eu.
    Le 4 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Je viens de recevoir ta lettre du 1 mars, oui tu m'annonces la visite du docteur. Je suis bien inquiet, car tu ne me dit pas ce que tu as. C'est certainement la grippe; tu me caches quelque chose; je suis certain que tu dois tousser. Dans tous les cas tu n'as pas pris toutes les précautions nécessaires aussi je t'en prie soigne toi comme il faut ou alors je ne prendrai aucune précaution pour moi. J'ai hâte d'être à demain pour savoir si ta purge t'a bien fait et si tu te trouves mieux. Il faut que tu aies quelqu'un pour te soigner; ou peux-tu faire venir ta mère? Evite le froid aux pieds et couvres toi bien quand tu sors. Ne manque pas de m'envoyer un mot régulièrement tous les jours d'autant plus que je te sais souffrante: tu comprends bien qu'étant loin de toi je me fais de la bille de ne pouvoir être avec toi. Toujours rien de nouveau ici ni du collègue de Condé. C'est une sale farce qu'il t'a faite de te donner ainsi de l'espoir quant il n'y avait rien de vrai dans ce qu'il disait. Je sais qu'un financier de la classe 1899 vient d'être démobilisé dans un secteur de l'armée; mais ça ne va pas vite. Notre division, par suite des départs se réduit de plus en plus; j'ai le cœur bien gros de voir partir les camarades d'autant plus que ma petite femme est malade et que je sais qu'elle ne me dit pas la vérité. Hier je n'ai pas reçu de lettre, ni avant hier; le courrier ne marche pas bien en ce moment. Je t'en prie, donnes moi beaucoup de détails sur ton état Dis-moi si tu tousses, si tu as de la fièvre,  etc...; et surtout beaucoup de soins et pas d'imprudence.
    Le 5 mars 1919, de Sarrebourg, Ma Chère petite fifille adorée, j'ai reçu ce matin tes lettres du 27 et 28 février; mais pas celle du 2 mars. Je suis donc toujours très inquiet sur ton sort; j'espère que ta purge t'aura fait beaucoup de bien, mais je ne suis toujours pas fixer à ce sujet, et je suis dans les transes. C'est bien la grippe que tu as eue et je me demande avec anxiété si des complications ne surviendront pas. Je ne saurais te répéter assez de ne pas faire d'imprudence: je te connais, tu veux toujours faire plus que tu ne peux. Je n'ai aucune nouvelle au sujet de la démobilisation; je vais commencer à prendre de sérieux renseignements. J'écrirai à l'enregistreur aujourd'hui toi de ton côté dis donc à ton père d'écrire à ce sujet à son directeur. Comme il est très bien avec le mien et pourra avoir des tuyaux à ce sujet. Je compte donc sur toi pour insister auprès de ton père. Le collègue de Condé ne me répond pas; je vais le relancer aujourd'hui. Il faut maintenant qu'on soit un peu renseigner tout de même. Quoiqu'il en soit je t'en prie ne te tourmente pas ainsi au sujet de cette démobilisation; cela ne t'avancera en rien et te rendra malade. Soit patiente; tu comprends bien qu'il faut que je sois patient aussi surtout avec un chef comme j'en ai un qui parle de partir en permission dans une vingtaine de jours et de ne plus revenir- de même pour Joseph. Aussi si tu es toujours malade, demande au docteur un certificat pour me faire revenir. Seulement dis-moi auparavant ton état très exactement. Donnes moi beaucoup de détails à ce sujet car lorsqu'on est loin on ne voit pas la situation telle qu'elle est Maintenant on ne peut plus partir sans certificat produit à l'avance.
    Le 8 mars1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée, Enfin j'ai reçu 3 lettres à la fois ce matin qui m'ont rassurées car hier soir j'étais bien désolé n'ayant pas trouvé de nouvelles en rentrant de Metz, je pensais cette fois que la grippe avait eu des complications; on me parlait ici de péritonite possible; tu penses alors comme j'étais inquiet. Toute cette nuit je ne faisais que penser à cela. Continues cependant à t'observer. Si tu as toujours ta douleur dans les reins fais analyser ton urine  et tu me diras le résultat dans le cas où tu trouverais de l'albumine, va trouver le docteur immédiatement. Quoiqu'il en soit ne te négliges surtout pas au point de vue nourriture et soignes en la préparation. Mon voyage de Metz s'est très bien passé; j'ai eu le beau temps pour moi, j'étais avec un camarade de la popote (remplaçant éventuel de M Duchesne). Malheureusement les tuyaux que j'ai eus au sujet de la démobilisation ne répondaient pas à mes désirs. Les postiers vont vite (on est à la classe 1900, même 1901) mais chez nous, c'est lent, très lent. Malgré cela mon tour arrivera bien un jour. Jusque-là ce que je te recommande c'est de ne pas te faire aussi de la bile, ce qui n'avancerait à rein. Un beau jour je recevrai une bonne nouvelle. Mais il faut que tu ne te tourmente pas ainsi. Je vois aussi que les affaires de Bel t'embêtent; mais je t'en prie, ne fait plus attention aux autres ne vivons donc que pour nous. Les autres ne nous intéressent pas. Ne fais donc pas attention à ce qu'il fait. J'ai reçu hier un mot du receveur de Condé, il tenait le tuyau d'un payeur adjoint de Château Thierry, mais ce ne sont que des "on dit" Il m'a tout de même annoncé la démobilisation de M Pilon. Neber est passé également il y a quelques jours à Château.
    Le 9 mars 1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée Je ne sais où t'écrire; si tu as suivi ta première inspiration, tu es maintenant à Château. J'ai bien prié que vous n'ayez froid dans cette maison sans vitres. Dans quelle pièce avez-vous couché? Hier et ce matin, j'ai été bien bousculé; j'étais seul au bureau hier et il y a eu pas mal de monde. Je n'ai pas eu le temps de faire ma caisse. Le payeur et Rohmères étaient partis tous deux à Metz, ils s'entendent très bien maintenant, aussi je suis comme  un (gêneur) ils ont dépensé hier chacun une trentaine de francs pour déjeuner. Tu penses! Les bals continuent également très rapprochés et le champagne y coule à pleins bords. Heureusement je n'y vais pas et on me laisse tranquille. Ne te fais donc pas tant de bile à cause de Bel je t'en prie qu'est-ce que cela peut faire; voyons tu n'as qu'à ne pas t'occuper d'eux. Qu'est-ce que cela peut te faire qu'ils gagnent de la galette à tour de bras? Ne te rends pas malade à ce sujet. Je vois aussi que tu es bien chagrinée de ce Bel fasse des affaires. Je ne te répéterai jamais assez de ne pas faire attention à lui. Tu ne vis pas pour lui. Songe à notre petite famille et ne t'occupe pas de ce qui se passe au dehors, je t'en prie. Prends patience ma chérie, c’est-à-dire vers la fin de ce mois, que la plupart des divisions seront dissoutes et ne te tourmentes pas car cela ne t'avancerait à rien. Une bonne chose, c'est que je suis dans la 1ère moitié; donc, on ne peut me maintenir longtemps. Mon objectif c’est retrouvé ta petite famille. Mr Duchesne m'a demandé de lui fournir 10 paquets de cigarettes anglaises, des "Tree Castles": envoie les-moi-le plutôt possible. Tu  en paieras le coût à ton père (1f30 le paquet), et Mr Duchesne me les remboursera: envoies les dans une petite boite de façon à ce qu’elles ne soient pas écrasées.  Comme frais pour Mr Léguillette, je parle de frais connus. Il peut y avoir 3f75 d'enregistrement 3f40 de timbres légalisation de signature,  0, f25 frais de recommandation et aussi de la  procuration 0, f40, ce qui fait un total de 7f, 80. Il a donc pris les honoraires. C'est entendu à l'avenir je ferai payer mes recherches et bien payer car il faut compter aussi que tout augmente. On parle toujours de la dissolution de notre division pour la fin de ce mois, mais aucune date n'est encore fixée. Le payeur parle de partir en permission avec Joseph, le secrétaire et un sous agent. Nous ne resterions pour liquider les comptes que Misson, moi et un sous agent. Tu vois comme c'est sérieux seulement et peut très bien se faire qu'on l'empêche de partir. Dis à ton père d'écrire à son directeur. Tu as dit avoir autre chose qu'un rhume de cerveau pour que tu ne te remettes pas aussi complétement serais tu donc  anémique? Dis-moi la vérité je t'en prie.  Par le directeur de ton père, il faudrait tâcher de faire en sorte qu'il insiste auprès de mon directeur pour que  celui-ci me demande à la direction générale. Aujourd'hui dimanche il fait beau; si tu as été à Château, tu auras réussi; mais tu ne me dis pas si tu vas y rester quelques jours et comment tu seras couchée. Et Marcelle est-elle toujours avec toi? Il fait un temps superbe depuis 2 jours; aussi tu dois en profiter pour faire des promenades avec petit coco. Prends bien garde aux soirées qui sont fraiches et ne te  dévêtis pas en ce moment. Dès que tu seras rentrée à Charly, je t'enverrai un colis postal d'affaires pour alléger un peu ma cantine.  Il y a ici un sous agent qui a fait venir sa femme, mais au prix où est la vie par ici il doit être bien ennuyé je ne sais si elle pourra rester le temps qu'il désirait. Ce n'est pas étonnant que la démobilisation ne  marche pas plus vite si on maintient partout des divisions comme la nôtre qui est dans l'état squelettique. Aujourd'hui jour de solde j'ai payé en tout 2 mandats; où est-il le temps où j'étais si bousculé à pareille occasion? C'est même bien ennuyeux de rester ainsi désœuvré: je me promène bien un peu mais  les environs ici ne sont pas charmants comme du côté de Saverne. Mes camarades ne s'ennuient pas. Aujourd'hui mes 3 collègues ont un peu mal aux (chevilles). Ils sont allés hier au bal et ne sont rentrés qu'à 4heures 1/2 du matin car, ils se sont créés des relations, et chaque soir sont invités tantôt chez l'une, tantôt chez l'autre demoiselle. Moi je n'ai que la ressource de me coucher aussitôt après le souper et je ne  m'en plains pas. Bien au contraire car tu sais avec tous ces bals l'argent file vite et puis sans ma petite femme je ne m'amuse pas.  A demain j'espère de tes nouvelles.
    Le 10 mars 1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée, Je n'ai pas reçu de lettre aujourd'hui ce sera sans doute pour demain, le service de la poste marchand si mal en ce moment. Hier j'ai fait les adieux à mon dernier camarade enregistreur de la division. C'est ennuyeux de voir partir ainsi les autres et de rester au port d'armes. Enfin cela viendra un jour. Je t'écris toujours à Charly car je ne sais pas si tu es resté plusieurs jours à Château. Si tu avais quelquefois une dépêche à m'envoyer tu pourrais me l'adresser ainsi : Dervillé, payeur, section 120 - Sarrebourg. Car ces dépêches viennent directement sans passer par le bureau central militaire et peuvent arriver le jour même où le lendemain. Ces jours ci  on en a reçu  de cette façon pour des poilus. Le bruit court que notre division serait dissoute le 20 de ce mois, mais ce n'est encore qu'un bruit, et je m'en méfie. Si cela est réel il est probable qu'on m'enverra encore dans une autre division la démobilisation ayant l'air de s'effectuer si peu rapidement. Mais ce sera quand même un soulagement pour moi, tu devines bien pourquoi? Je n'ai pas encore reçu de réponse aux lettres que j'ai écrites ces jours derniers: il est vrai qu'il n'y a pas de temps de perdu. La démobilisation sera certainement décrétée un jour ou l'autre et nous partirons peut être beaucoup à la fois. Ne te fais pas de soucis au sujet de la rupture des pourparlers à Spa avec les boches; tout cela s'arrangera et tu peux être certaine qu'on ne recommencera pas la guerre.
    Le 11 mars 1919, de Sarrebourg, ma chère petite fifille adorée Sur ta lettre d'aujourd'hui tu me dis que tu vas mieux; Je croyais que maintenant tu allais tout à fait bien. Qu'éprouves tu donc encore? Tu ne veux donc pas me le dire. Je t'en prie donnes moi beaucoup de détails sur ce que tu ressens encore. Tousses-tu? Souffres-tu de la tête ou des reins ou de l'estomac? Il faut te poser des questions comme à un petit enfant ou alors tu veux me cacher quelque chose. Si tu n'es pas tout à fait bien il faut profiter de ton séjour à Château pour voir un autre docteur, c'est entendu! Dans la prochaine lettre qui suivra.
    Le 12 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Rien de nouveau toujours au sujet de la dissolution Je te dirai même qu'on a aucun tuyau ni pour la fin du mois ni pour une autre époque. Cela n'a pas d'importance pour moi, car ma démobilisation n'a pas de rapport avec la dissolution seulement si l'on conserve partout ainsi les divisions avec des éléments aussi restreint c'est peut-être ce qui explique le retard dans la démobilisation générale des agents. Ne te fie à aucun tuyau à ce sujet, ce qu'il faudrait espérer par-dessus tout c'est que le directeur de Laon me redemande cela ferait certainement activer mon tour. Je n'ai reçu de lui aucune réponse. Je vais lui écrire à nouveau au sujet du rappel de mon indemnité de vie chère, car au 30 avril l'exercice sera clos.
    Le 13 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée J'ai reçu aujourd'hui des tuyaux de la direction du mouvement général des fonds au sujet de la démobilisation des commis financiers. Ils ne sont malheureusement pas ce que j'espérais car je comptais être libéré plus tôt. Il est vrai qu'un  moment à l'autre la démobilisation sera  activée; il existe encore à Metz 2 camarades au moins de la classe 1898 qui attendent toujours. J'ai en ce moment le n° 71 de la liste de démobilisation et je suis dans la 1iere moitié des commis financiers on ne peut m'indiquer de date, car on ne connait pas la liste des formations à dissoudre. Il est donc fort probable qu'à la dissolution de notre division je serai envoyé dans un autre secteur. Mais je t'en prie ne t'émotionne pas car il est à peu près certain lors de la signature des préliminaires de Paris.
    Le 14 mars 1919 de Sarrebourg, ma chère petite fifille adorée Tu dois être un peu plus gaie maintenant que te voilà en famille et que tu n'as plus le voisinage des Bel dont les affaires t'inquiètent  tant. Ce que je te recommande, c'est de prendre pour toi et pour Maurice des précautions contre le froid et de faire bien attention aux changements de température qui sont très fréquents en cette saison et tant que nous n'aurons pas atteint le mois de mai. Tu te souviens du proverbe : en avril il ne faut pas se découvrir d'un fil. Toujours rien de nouveau ici. On parle toujours de dissolution; ce sera vraisemblablement pour la fin du mois. Le collègue de Condé m'a écrit en effet mais ses tuyaux crèvent toujours; il n'a pas
    Le 15 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Je t'envoie deux mots à la boite, car aujourd'hui par extraordinaire j'ai été très occupé ce matin. J'ai reçu une mauvaise nouvelle ce matin. Ma démobilisation demandera encore au moins 2 mois. Je tiens cela d'un collègue qui est au grand quartier général à qui l'enregistreur a communiqué la lettre que je lui avais adressé. Il nous faudra  donc encore un peu de patience. Je ne doute pas que tu sois courageuse n'est-ce pas ma chérie et que  tu ne te laisseras pas aller au découragement surtout.
    Le 16 mars 1919, de Sarrebourg, ma  chère petite fifille adorée Pas de lettre de toi ce matin; c'est encore la poste sans doute qui en est la cause. Je te suppose à Charly au moment où tu recevras cette carte. Peut-être auras tu eu froid d'être là car vu la température c'est bien refroidie et aujourd'hui il neige. J'espère bien qu'une fois rentré tu ne vas pas continuer à te tourmenter comme tu le faisais auparavant; il faut prendre le temps en patience, et il ne servirait à rien de te rendre malade ton petit chéri est là pour te distraire en attendant que son papa vienne.
    Le 17 mars 1919, de Sarrebourg,  Ma chère petite fifille adorée, Rien de nouveau encore jusqu'alors. Je m'ennuie terriblement, n'ayant absolument rien à faire. Je m'habitue à l'oisiveté, si bien que lorsque je sortirai de là j'aurai (tellement) du mal à me remettre au travail. Dès que nous aurons signés les préliminaires de paix, il n'y aura sans doute plus de raisons de nous maintenir plus longtemps, et je suppose qu'à ce moment-là on nous renverra tous chez nous. Il faut donc s'armer de patience ce qui est très difficile quand on est ainsi désœuvré. Le payeur lui, ne s'embête pas, il est toujours soit dans les bals, soit en voyage. Il est passé hier à Brumath voir d'ancienne connaissance. Il doit rentrer cet après-midi, puis aller au bal ce soir. Je comprends que de cette façon on prenne la vie du bon côté. Ce pauvre Breber n'a pas de chance : il a eu tort d'accepter Branié; il ne savait donc pas ce que la guerre avait fait dans ce pays? J'ai  vu sur l'enregistrement la nomination de son prédécesseur M. Thiriot alt Mihiel. Mon directeur ne m'a jamais répondu; je m'attendais à mieux de sa part. Je t'envoie les dernières cartes de ma collection de Metz. Tu dois en avoir quelque chose comme 24 ou alors c'est que tu ne les aurais pas reçues. Le payeur n'est même pas encore arrivé au bureau : (il est 11heures1/2) on ne le verra pas ce matin, j'en suis certain. Joseph était  rudement joli hier; faux col - manchettes et tu me diras si tu reçois bien toutes à l'instar du payeur, il s'était mis de l'odeur. J'avais bien envie de rire. Quant à moi,  je suis frais et dispos et j'ai une vingtaine de francs de plus dans mon porte-monnaie. Rey est parti, mais Duchesne est toujours là, il restera je crois jusqu'à la dissolution, car il n'a pas de remplaçant. Tu me diras si tu reçois bien toutes mes cartes; j'y tiens car ce sont des souvenirs pour moi plus tard.
    Le 2 mai 1919, de Thionville, ma chérie Toujours pas d'avis officiel de ma démobilisation. C'est rudement long et je commence à m'inquiéter. Mes pièces doivent certainement être retenues quelque part; je ne veux tout de même pas croire qu'il y ait un contre ordre. Rien ne pourrait le justifier; en tout cas, le camarade qui m'a écrit m'aurait prévenu à nouveau. C'est mortel cette attente; on croit tout à coup toucher au but et on reste plus longtemps que de coutume. Ne quittes toujours pas Château pour l'instant, si je ne vois rien demain je me déciderai sans doute à faire le voyage, car je m'ennuie trop. Pendant ce temps-là les nouvelles viendront peut être. Quel temps affreux il fait toujours ici j'espère que vous êtes mieux..(Partager). Que nous à ce sujet. Ma petite chérie, à partir d'aujourd'hui nous devions avoir notre courrier à 2 heures au lieu de 7 h du soir. Or, il a été loupé et n’arrivera que ce soir. Comme celui de départ a lieu à 6 h du soir au lieu de 11 h du matin, je t'envoie encore un petit mot. Je m'ennuie énormément, d'autant plus que ma démobilisation ne vient pas. Aussi je te demanderai de vouloir bien venir me retrouver pour quelques jours à Thionville. La femme du payeur arrive demain, elle vivra à la popote; tu feras donc comme elle. Tu seras bien gentille de te préparer dès réception de cette lettre demande un laisser passer pour Thionville et Strasbourg. Si je recevais quelque chose je te donnerai un contre ordre. N'importe comment, il faudra que j’attende une huitaine de jours mon remplaçant. Je te le répète je m'ennuie énormément et je te le demande instamment, viens me voir. Pour aller à Thionville tu passes par Nancy-Metz à Thionville, si tu arrives avant que je ne sois prévenu, traverse le pont de la Moselle pour aller en ville. Notre bureau (..126) se trouve au bout de la rue de Paris, caserne des capucines, en face le N°56.
    Le 3 mai 1919, de Thionville, ma chérie N'ayant encore rien reçu je me décide à aller à Château demain dimanche. J'arriverai probablement dans la nuit de dimanche à lundi. Le payeur m'accorde jusqu'à mercredi soir. C'est court, mais je préfère quand même en profiter. J'eus préféré revenir définitivement.
    Le 9 mai 1919, de Thionville, ma chérie, depuis que je suis revenu ici je m'ennuie énormément d'autant plus que je n'ai aucune nouvelle. J'espère que les lettres que j'ai transmises hier feront hâter ma démobilisation. C'est étrange cette situation et cela ne peut durer éternellement, car alors ce serait le régime du bon plaisir. Le camarade Mer n'a pas répondu à ma lettre. Je me demande s'il est en permission. Dans tous les cas j'espère que le camarade Buton saura débrouiller la situation. Les collègues m'exprimaient hier le doute que le P.S. transmette ma demande. Je ne pense pas qu'il agisse ainsi, car alors ce serait un encouragement  à tous ceux qui ne se servent pas de la voie hiérarchique pour transmettre leurs réclamations. Quand à ce que je fais ici je me le demande: un distributeur automatique pourrait facilement me remplacer pour la distribution des billets de banque c'est un travail peu intelligent que n'importe qui pourrait faire. A quand donc la classe? Mais je ne me lasserai pas; je ferai réclamation sur réclamation; j'enverrai telle et telle circulaire qui ne sont pas appliquées jusqu'au jour où las de mes demandes on me rendra ma liberté. Le payeur va faire je crois aujourd'hui sa demande de permission. Moi j'attends le résultat de la demande que j'ai transmise hier; selon ce résultat,  je rouspèterai ou non parce que le tour des permissions n'est pas respecté. Dis-moi quand tu quittes château pour Charly.
    Le 10 mai 1919, de Thionville, ma chérie, Toujours rien de nouveau ; il faut maintenant laisser ma demande suivre son cours. C’est curieux tout de même ce silence ; aussi sera ce sans aucun regret que je quitterai cette adon du TP sais-tu que M Breillot est démobilisé ! Par M Weber tu le saurs peut être. Si le payeur va en permission, je risque encore d’attendre longtemps pour pouvoir partir, car je serai seul à la finance et on profitera certainement de ce prétexte pour me garder encore. Mais je ferai du potin et crierai partout. Cette attente est vraiment déprimante et c’est un véritable supplice qu’on nous fait supporter en ce moment.

    6- Histoire Paul Eugène Cauderlier de 1886 au 15 10 1935, un neveu

    Né le 26 avril 1886 rue des baudriers à Beaurain
    (témoins : Thuillier Aimé instituteur Beaurain 38 ans et Somain Émile instituteur Roubaix 33 ans)

    fils de CAUDERLIER Jules Eugène CAUDERLIER Jules Eugène maréchal ferrant Beaurain
    né le 28.05.1856 -  à Salesches (59218) mort le 05.03.1905 -  à Beaurain (59730)
    et de CATTIAUX Sophie Aurélie (Orélie) (née 1855- décédée 1933)
    mariage le 27.11.1880 - Beaurain (59)

    Cultivateur avec sa mère, veuve, rue des Baudriers à Beaurain en 1906, il a 20 ans.
    à 23 ans
    Cher oncle chère tante étant au camp de sissonne depuis une dizaine de jours j'ai demandé une permission pour dimanche pour venir à Soissons naturellement je profite que je suis si près de vous pour venir vous voir je ne sais pas  si elle me sera accordée toutefois si je n'en avais pas je vous préviendrais je pourrai arriver à Soissons samedi soir je vais m'informer de l'heure des trains dès demain je vous ferai savoir l'heure de mon arrivée recevez cher oncle et tante mes meilleurs amitiés
    sissonne  (groupe de militaires)                               paul       carte postale 479             date 15/07/1909

    cher oncle et tante comme je vous l'avais annoncé hier j'ai obtenu une permission. J'arriverai avec le train de 8h16 venant de Laon. Recevez chers oncle et tante mes sincères amitiés Paul
    camp de sissonne           aisne     paul neveu         carte postale 26               date 17/07/1909
    mon retour s'est bien effectué à l'heure où vous recevez ma carte nous serons déjà loin de Sissonne. Recevez chers oncle et tante mes meilleurs amitiés votre neveu Paul
    camp de sissonne           aisne     paul neveu         carte postale 25               date 20/07/1909
    se marie à 24 ans le 10 décembre 1910 à Vendegies aux bois avec MORTIER Marie Marthe née le 12 janvier 1888 à Vendegies-au-Bois.
    à 26 ans
    cher oncle chère tante vous m'excuserez si j'ai tardé un peu à vous donner de mes nouvelles c'est que lorsque l'on est pris au …; le temps  ne semble pas long; j'ai reçu il y a quelques jours une lettre de Laure elle me dit  qu'elle va aller retrouver Henri mais elle ne me parle pas si ma tante Blanche va rester à Senonches elle me dit également qu’Albert Dewingle va passer chez elle ainsi qu'un de ses camarades une permission de 7 jours ce monsieur je le connais très bien....  du 361 aussi j'aurais l'occasion de le voir d'ici quelques jours je crois que je resterai un moment au dépôt j'espère passer ici le mois de février je ne tarderai pas à vous donner de mes nouvelles Recevez mes meilleurs baisers.
    guingamp (souvenir du départ de rochefort)                    paul       carte postale 483             date 14/01/1912
    naissance de son fils, jules jean baptiste en février 1912
    à 28 ans
    Cher et chère tante je viens de recevoir votre lettre datée du 3 novembre elle n'avait pas été ouverte je vous remercie de tout cœur je reçois pas mal de lettres et de cartes ici ce qui me …je continue d'aller mieux recevez tous deux mes meilleurs baisers
    rochefort /mer soldat au 361 hopital charles salle 10      somme paul cauderlier carte postale 401 date 09/12/1914
    Cher oncle chère tante me voici installé à Guingamp mon voyage s'est bien effectué nous sommes logés ….j'ai quitté toute la famille et amis en bonne santé en attendant le plaisir de vous lire recevez mes meilleurs baisers
    guingamp dépôt 361 30cie          côtes du nord   paul cauderlier carte postale 402             date 30/12/1914
    à 29 ans
    Cher oncle je viens de recevoir ta lettre à l'instant et je m'empresse d'y répondre je te remercie de tous cœurs de tes souhaits d'étrennes que j'ai reçu avec plaisir je n'avais jamais douté un instant de ta générosité malheureusement beaucoup de camarades du nord n'ont pas la chance comme moi de posséder un oncle comme toi J'ai écrit à Senonches merci mon cher oncle mes meilleurs baisers
    guingamp soldat au 361 30cie dépôt      côtes du nord   paul cauderlier carte postale 404             date 06/01/1915
    Mon cher oncle je viens de recevoir ta lettre qui me fait grand plaisir …de tout cœur …d'adresser une longue lettre reçois mes meilleurs baisers
    guingamp soldat au 361 30cie dépôt      côtes du nord   paul cauderlier carte postale 405             date 20/01/1915
    cher oncle je vais sans doute retourner (au feu) ..d'ici peu lorsque je serai au front je te ferai parvenir mon adresse afin que nous puissions correspondre ensemble. Dans ta prochaine lettre tu voudras bien me dire si Henri est parti pour le front merci mon cher oncle mes meilleurs baisers
    guingamp soldat au 261 30cie    côtes du nord   paul cauderlier carte postale 403             date 08/02/1915
    Cher oncle et chère tante je vais quitter le dépôt incessamment pour partir au 161e lorsque je serai arrivé à destination je vous ferai parvenir mon adresse; Jules vous aura sans doute..; de la naissance de son fils, il y a 8 jours que j'ai eu de ses nouvelles. Je vais prévenir laure de mon départ. J'espère que ma tante est bien guérie de sa grippe. Recevez mes meilleurs baisers
    guingamp dépôt 161 30cie          côtes du nord   paul cauderlier carte postale 400             date 26/02/1915
    Cher oncle chère tante vous m'excuserez si j'ai été aussi long à vous donner de me nouvelles je viens d'accomplir ma période de 23 jours aussi je ne suis pas fâché que c'est fini nous vous attendons au noël j'espère que mon oncle aura l'amabilité de m'avertir à temps pour aller vous chercher recevez nos meilleurs baisers de tous
    Beaurain (carte de militaires)                    paul et marie     carte postale 481             date 20/12/????

    Résumé :
    Il est militaire à Sissonne en 1909, il a 23 ans, se marie en 1910 il a 24 ans, en 1912 militaire au dépôt de Guingamp en Bretagne soldat au 361 iéme régiment compagnie 30 et à 26 ans un enfant nait en février 1912, blessé en 1914 il a 28 ans,  séjourne à l’hôpital Charles de Rochefort sur mer, puis retourne à Guingamp en fin d’année 1914, y séjourne toujours en 1915, il a 29 ans. En janvier 1915 il remercie son oncle, Jean Baptiste Alexandre Cattiaux (1859-1935) de sa générosité pour les étrennes. Fin février 1915 il va retourner au feu.
    Iivret militaire
    Classe 1906 Matricule 1855 vol 4 pages 649 à 653 sur 914  Se retire le 1/4/1919 à Beaurain
    Cheveux et sourcils blonds yeux bleus front large nez et bouche moyens menton rond visage plein 1m74, instruction générale=3
    84iè régiment d’infanterie et 161iè régiment d’infanterie
    Incorporé au 84iè régiment d’infanterie à compter du 7/10/1907 arrivé au corps le dit jour immatriculé sous le n° 824. Soldat de première classe le 6/8/1909. Passé dans la disponibilité de l’active 23 sept 1909.
    A accompli une 1er période d’exercice dans le 84 iè régiment d’infanterie du 21 nov au 13 dec 1911
    Passé au 161iè régiment d’infanterie le 14/2/1914. Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale du 1/8/1914. Arrivé au corps le 4/8/1914. Campagne contre l’Allemagne du 4/8/1914, parti en compagnie le 10/8/1914. Evacué malade le 9/11/1914.
    Hôpital de Doullens à Rochefort sur mer 19 au 21 décembre 1914. Rentré au dépôt le 31/12/1914. Parti en renfort au 161ie régiment d’infanterie aux armées le 28 février 1915.
    Blessé le 21/3/1915 et 23/3/1915 au bois de gruerie « plaie perforante par éclat de bombe » plaie pénétrante de la région du thorax.
    Hôpital de Gueret (creuse) 8 juillet 1915, rentré au dépôt du 161ie du régiment d’infanterie le 21 aout 1915. Parti en renfort aux armées le 24 novembre 1915.
    Caporal le 1/4/1916,
    Évacué malade le 17 sept 1917. .. ; de Duguy (meuse) 12 oct 1917. Rentré 13 oct 1917. Parti en renfort aux armées le 22 dec 1917.
    Sergent le 22/12/1917
    Ajourné 14/8/1918
    Affecté au  1er régiment d’infanterie le 1 janvier 1922
    Rattaché à la classe 1904 de mobilisation comme père d’un enfant art 58 loi du 1er avril 1923 et depuis sans affectation le 1er avril 1927 rattaché à la plus ancienne classe 2iè R le 15 octobre 1933 article 19 du BO volume 71. Affecté au C.M. chars 509 13iè Régiment Régional le15 avril 1935
    Libéré du service militaire le 15/10 /1935
    Citation
    Juin 1916.Ensevelie deux fois au cours du bombardement de de sa tranchée le 23 avril 1916 et malgré une violente commotion est resté à son poste et dans toutes les situations a donné aux hommes de son équipe un bel exemple d’énergie et de sang froid (croix de guerre étoile de bronze).
    Au régiment 128 du 20 novembre 1916 « sous-officier modèle d’énergie et de courage a travaillé sans souci du danger sous le plus violent bombardement pour dégager six de ses hommes enterrés à la suite de l’explosion dans la tranchée d’un obus de gros calibre » 13 nov. 1916
    Du régiment 270 du 14 sept 1917 a assuré l’organisation de ses mitrailleuses dans des circonstances particulièrement difficiles maintenant ses hommes aux travaux dans un terrain complétement bouleversé et journellement soumis à des tirs précis d’artillerie lourde allemande. Par son exemple personnel a soutenu l’énergie de ses guetteurs sous les bombardements les plus violents.
    Décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palmes (cf ordre n°8890 D) du 8 aout 1918 du G.Q.G. ratifié par arrêté ministériel du J.O. du …rang du..
    Sous-officier d’un dévouement à toutes épreuves d’un sang-froid admirable, chef de section de mitrailleuses a maintenu sa section sous un bombardement des plus violents a conservé le terrain qu’il avait mission de défendre en infligeant des pertes sérieuses à l’ennemi. 2 blessures antérieures 3 citations.
    Campagne
    Contre L’Allemagne
    à l’intérieur du 4/8/1914 au 9/8/1914
    Aux armées du 10/8/1914 au 9/11/1914
    Hôpitaux du 10/11/1914 au 31/12/1914
    Intérieur du 1/1/1915 au 27/2/1915
    Aux armées du 28/2/1915 au 21/3/1915
    Hôpitaux du 22/3/1915 au 20/8/1915
    Intérieur du 21/8/1915 au 23/11/1915
    Aux armées du 24/11/1915 au 17/9/1917
    Hôpitaux du 18/9/1917 au 12/10/1917
    Aux armées du 13/10/1917 au 1/4/1919

    Echanges de courrier où Paul est concerné, il a 19 ans
    De Laure à Henri : j'ai constaté avec joie que Paul acceptait d'être garçon d'honneur le 24/5/1905
    De Jules Cauderlier à son parrain Cattiaux : Vous aviez sans doute reçu des nouvelles de Paul le 7/3/1915
    De Henri à Laure : je n'ai pas encore écrit à Paul; voyez ma négligence! Il doit m'en vouloir le 5/3/1905
    De Laure à Henri : Paul revient ce soir en vacances de mardi gras le 4/3/1905

    7 - Le décès de Laure Alcidie Dervillé née Cattiaux (1886-1939) mère de Maurice.

    Le dimanche 13 août 1939 me laisse un bien pénible souvenir, j’avais 23 ans.
    Nous revenions mon père, ma mère et moi de vacances, passées merveilleusement sur la Côte d’Azur et passions les derniers jours de congé de mon père à Mantes chez ma grand’mère, Blanche Laure Cattiaux née Pruvot (1865-1953). Il faisait très beau, une journée splendide pour partir en voiture.
    Je proposai à mon père une ballade à la mer ou en forêt. Mais mon père était très las, avachi par la chaleur. La matinée se passa sans décision.
    Après le déjeuner mon père décida de descendre à la fête champêtre de l’Ile aux dames. Tous ceux qui ont connu la fête de Mantes doivent se rappeler son attrait dans les années qui ont suivi la guerre 14-18, l’entraide, la gaité, les luxueux carrousels, puis les auto-circuits, le joyeux tintamarre plus ou moins harmonieux des loteries et des cirques, la foule se bousculant dans les allées illuminées et artistiquement décorées.
    Ils doivent bien regretter la décadence de cette fête et ils doivent aussi se rendre compte que les quelques baraques foraines, les boîtes à conserves et les manèges poussiéreux ne m’attiraient pas beaucoup. Je décidai de ne pas passer mon après-midi là-bas et c’était je pense mon droit. Ma mère promit à mon père d’aller le retrouver et moi je ne promis rien du tout.
    Ma grand’mère, n’aimant pas beaucoup la marche et ne trouvant pas beaucoup de plaisir à stationner devant un tourniquet me soutint dans ma résolution. Elle proposa de payer l’essence et vers 15 heures, la vaisselle essuyée, nous prîmes ma grand’mère, ma mère et moi le chemin du garage Renault. Je pris la voiture, voiture dont mon père était propriétaire mais qu’il n’avait jamais conduite et nous décidâmes en chemin d’aller prendre des nouvelles de nos amis BEAUZAMY à Gravigny, petite commune située près d’Evreux.
    En traversant la ville nous aperçûmes et fûmes aperçus par un pontife de la coopérative mantaise, une connaissance de mon père, un gros ventre à casquette à l’allure et aux manières auvergnates. S’il se trouve des Auvergnats parmi mes lecteurs, je leur demanderai de ne pas se fâcher. Les Auvergnats sont des braves gens le plus souvent, mais ils ont quelques défauts qui sont bien souvent des qualités. Ce ne sont pas des gens précieux et guindés, et bien souvent dans leur travail acharné, ils ne pensent pas à leur toilette ni à leur ligne. Auvergnats dans la période difficile que nous allions tous traverser, vous réussirez. Ce n’est pas la beauté, l’élégance qui sauvera la France, c’est le travail et vous êtes des travailleurs acharnés.
    L’Auvergnat en question se dirigeait vers la fête et comme nous le pensions allait rencontrer mon père. Néanmoins nous fîmes le tour convenu, ne trouvâmes pas nos amis et rentrâmes à Mantes, chez ma grand’mère vers 18 heures.
    Là à notre stupéfaction, dans le petit jardin qui orne l’entrée de la maison, nous trouvâmes mon père affalé sur un banc. Il était comme on dit communément à la porte. Et tout de suite nous eûmes à subir ses foudres. J’étais le plus visé, j’étais le responsable « qui t’a permis de prendre la voiture ? Fils prodigue, dépensier, égoïste ». Puis comme assommé par l’avalanche je restai sans réponse et comme ma mère et ma grand’mère prenaient ma défense, la lutte repris de plus belles avec mes alliées. « Vous le soutenez toujours. Vous vous en repentirez ». « C’est moi qui ai payé l’essence ». « Il a toujours raison. C’est malheureux tout de même vous l’encouragez, vous êtes contre moi ». Le repas fût triste. Mon père refusa de manger, se tut. Habitués à ses colères nous fîmes comme si de rien n’était et parlâmes entre nous. A la fin du repas mon père monta dans sa chambre, redescendit avec sa valise, chercha à tourner ma mère contre moi, mais devant son refus, il menaça de partir à Paris « puisqu’il en est ainsi je m’en vais ». Tu ne me verras plus. Nous demandâmes « Combien d’argent as-tu sur toi ? » et mis sa menace en exécution après un  « allez-vous en et ne revenez plus de ma grand’mère ».
    Triste soirée. Courageusement nous retenions nos larmes.
    Le lendemain, je restais à la maison décontenancé, cherchant la solution la plus élégante. Nous décidâmes de rentrer à Paris le 15 août dans la soirée. Mais ma mère, tourmentée, n’avait pas beaucoup d’appétit. Ses règles, ménorragies abondantes, qui ne la quittaient pas depuis quelques jours, étaient douloureuses. Dans la nuit du 14 au 15, ma mère vomit de la bile. Devant la persistance de ses troubles, je lui pris son pouls, un pouls bondissant, à 100, me fit prendre sa température: 39°. D’emblée je pensai à l’appendicite et pris toutes les précautions nécessaires pour ne pas porter atteinte à la pudeur excessive de ma mère. Je trouvai un point douloureux à égale distance et de la hanche et de l’ombilic ce que nous appelions point de Mac Burney, sensible à la pression, à la toux, à la flexion du membre inférieur sur l’abdomen.
    Je me trouvai en face de 2 éventualités ou bien ma mère avait l’appendicite et je devais lui mettre de la glace sur le ventre en attendant l’arrivée du chirurgien ou bien ma mère n’avait pas l’appendicite mais seulement des règles très douloureuses comme à son habitude, les vomissements et la température s’expliquant par la contrariété et je devais décongestionner ses ovaires par la chaleur, habitude qu’avait prise ma mère pour calmer ses douleurs. Dans le doute je me suis abstenu, ni chaud ni froid. La température tombait le soir à 38°. Je ne voyais pas la nécessité le jour du 15 août et je m’en repends actuellement, d’aller trouver un confrère un peu plus expérimenter. Le soir avant de me coucher vers 22heures, ma mère tapant les pieds demanda une brique chaude à ma grand’mère. Sans crainte celle-ci lui remit et ma mère croyant bien faire la fît reposer sur son ventre. Je m’endormis tranquille ignorant la désobéissance. Vers minuit je fus réveillé en sursaut ma mère frappait au mur pour nous réveiller ma grand’mère et moi. Elle souffrait atrocement se tordait dans son lit, les yeux révulsés, baignés de larmes et de sueur. Le diagnostic était malheureusement fait. Il fallait la soulager, faire quelque chose. Nous réveillâmes les voisins pris un nom de téléphone sur le Bottin et puis téléphoner à un médecin qui justement….sa femme me répondit, demande venez de suite (……) avec les douleurs abdominales aiguës. Dès son arrivée je fis part au médecin des différents signes laissant supposer une appendicite aiguë. Après un examen très doux de l’abdomen, abdomen de femme enceinte, ballonné, contracture dans toute la fosse iliaque droite, dur comme du bois à ce niveau, notre confrère fit un toucher qui douloureux faisait envisager soit une métrite, soit un fibrome peut être pédiculé se serait tordu. Le médecin nous promit de prendre rendez-vous pour le lendemain matin avec le chirurgien DUPONT.
    Je courus chercher de la glace et les médicaments chez le pharmacien. Le médecin me conduisit en voiture chez le pharmacien. Celui-ci gentiment fit la réduction sur les médicaments, la vessie de glace, m’indiqua la « grande cour » pour m’approvisionner en glace, mais celle-ci étant fermée je pensai réveiller à 1 heure du matin mon ami BRIAND, café de l’Hôtel de Ville mais personne ne répondit. Je descends rue Nationale et j’appris que BRIAND revenait de la fête gentiment sa femme me remit toute la glace qu’elle possédait, je l’indemnisai en conséquence puis retourné à la maison, je me mis à la casser en menus morceaux. La douleur se calma un peu quand la glace fut déposée sur le ventre de ma mère.
    Je pus me coucher mais à 5h1/2 du matin, je me levai et allai chercher la voiture pour partir à 6h. A 7 heures j’étais à Paris, réveillais mon père en sursaut qui tout apeuré par la triste nouvelle s’habilla rapidement et désolé, oubliant tout ce qui s’était passé ; partit de suite avec moi à Mantes. Je filai au plus vite, j’arrivai à Mantes vers 9h1/4. Nous demandâmes la température, 39°. Il fallait agir vite. Tous deux nous partîmes chez le chirurgien. Je déclarai mon identité, mais la bonne après deux essais, ne voulut pas me recevoir, son patron alléguant qu’il avait opéré toute la nuit et qu’il était trop fatigué. Je fis tout mon possible pour faire comprendre à la bonne que c’était très urgent que j’étais médecin et que je connaissais très bien le chirurgien, ce fut inutile. Mon père tomba en larmes, je dus le soutenir pour remonter en voiture, et le consoler le mieux possible. Je retins mes propres larmes Il fallait agir vite, rapidement je déposai mon père à la maison et parti voir le médecin. Mais celui-ci n’était pas dans son cabinet, il était parti en ville. Je dus l’attendre. J’ai appris à attendre à être patient depuis un an. Je trépignai. Au bout de ¾ heures le médecin arriva; je lui fis part de mon inquiétude. Il parut étonné mais me conseilla de transporter ma mère à la clinique. Nous partîmes mon père et moi nous renseigner des conditions d’admission et puis téléphoner pour obtenir une ambulance……et un mois après.
    Je pardonne à tous ceux qui ont contribué pour beaucoup au décès de ma chère maman qui surviendra le 18 septembre 1939 suivant.

    8 - La lutte  de Maurice
    Ma lutte commence le 15 aout 1939. La douloureuse histoire personnelle. Mes multiples voyages à Paris. Ce que j’ai fait pour la clinique DUPONT et les remerciements.
     La mobilisation, le 1er jour de la mobilisation le 16 septembre 1940  et les jours suivant. Mon incorporation. Mon malheur. Ma résistance à la douleur. La vie à la caserne Mortier. Le sergent Corngoue, l’empereur. Le capitaine malheur. Hitler à la caserne Mortier le comique Luard. Les rencontres politiques à Mortier. La sortie mouvementée. Les parties de bridge dans la paille. Les embêtements au poste l’emprisonnement et les corvées (aux médecins). Le départ mouvementé pour Rennes, la descente à la porte des Lilas, les gens ébahis dans le métro, le voyage. L’arrivée à Rennes la réception à la faculté des lettres G Julien Commandant Quentin et du colonel Masque. Le lieutenant Ulman.
    Parti D’Autun le dimanche 16 juin 1940 à 20 heures par ses propres moyens (hofr n°1-22STM)
    17 juin 1940, essai de démarrage, la panne. Le garagiste dépanneur. Essence 2 litres. Nous empêchons de partir les habitants mais nous partons en nous arrêtant tous les 100 mètres. Buvez un coup. notre retard s’accentue ainsi que mon impatience
    Le 20 juin 1940, République Française 16iè région place de Lunel, ordre de mission, médecin auxiliaire, dervillé Maurice et un infirmier pour rejoindre leur formation à Toulouse. On n’a pas voulu d’eux à Toulouse. Rejoindre la zone de regroupement de la 8iè région à Cahors, Toulouse le 21 juin 1940. Recevront à la 17iè SIM quartier Cafarelli, un repas. Il a vu le commandant de la place de Limoux (Aude), celui-là confirme l’ordre verbal que le médecin capitaine Nalliers lui a donné pour  Perpignan. Vu au passage à Montgiscard l 21 juin 1940 à 17h05, le gendarme de service.

     9 - A ma grand-mère Blanche Laure Cattiaux née Pruvot (1865-1953)
    Paris le 12 mai  Chère Grand-mère,
    Nous sommes rentrés hier soir par un métro bondé bien aéré où papa n’a pu trouver une place assise. Il se plaint toujours de ses douleurs à tous ceux qui veulent bien l’entendre. Et l’on entend ces gens vraiment bien renseignés parler de sciatique (ils ne connaissent pas un mot de médecin ni d’anatomie et ils m’en montreraient sans doute) alors que ce n’est qu’une mise en évidence d’une polynévrite éthylique favorisée par le séjour volontaire au froid et l’humidité de cet hiver. Ces douleurs varient et qui voit l’atrophie musculaire fait tout de suite le diagnostic.
    En conséquence, comme j’en ai assez de l’entendre se plaindre à Pierre et à Paul et de rester moi-même impassible, je viens de lui acheter pour 60F de médicaments qui n’exerceraient véritablement leur effet qu’après cessation totale de l’absorption du tabac et de l’alcool. Mais j’aurai fait mon devoir et plus que mon devoir.
    Que cette lettre tombe dans des mains intéressées j’en serais fort aise  j’aime bien les explications franches et loyales quelles qu’en soient les conséquences. Je ne suis pas le fautif.
    Et maintenant un autre sujet. L’assurance prétend avec raison que le certificat du Dr Dubois est insuffisant. Monsieur n’a pas voulu se compromettre. On lui demande de fixer le taux de l’incapacité permanente partielle ainsi que la durée de l’incapacité temporaire totale.
    Si Monsieur ne veut pas se compromettre, il faudra voir un autre docteur.
    Je t’expédie le texte de cette lettre de façon à ce que tu te rendes parfaitement compte de ma bonne foi et de mon impartialité. Ceci est une évidence.
    Vas le trouver avec la lettre de l’assurance et selon sa réponse, tu seras libre de juger.

     10 –  les années de guerre 1940- 1945
    Le dimanche 16 juin 1940,
     Chaude journée d’un printemps estival à Autun. Je suis médecin auxiliaire, en réserve. Nous étions 300 nous ne sommes plus que 140, les autres ayant été affectés dans des ambulances chirurgicales ou aux avants postes. Personnellement je suis affecté dans le service de radiologie de chaugarnie au repérage des éclats des balles ou autres projectiles. Nous travaillons 8h arrêtons 8 h et retravaillons 8h, c’est ce que nous appellerons les 3 huits. Ces derniers jours nous avons beaucoup de travail, de nombreux blessés nous sont parvenus ; des équipes supplémentaires de médecin repliés fonctionnent parmi nous. Par l’un deux j’apprends qu’en cas de repli, notre dernière étape serait Cahors. Cela va mal Hier 2 médecins R et S officiers ayant propagé la nouvelle que les allemands seraient à Dijon, ont été mis aux arrêts de rigueur.
    De nombreuses  ….de réfugiés
    Notre Exode 16 juin 1940
    Notre exode commença le dimanche 16 juin 1940. Notre colonel, médecin chef de l’HOE n°1, le colonel Ballote nous donna l’ordre de partir à nous les médecins auxiliaires, pharmaciens auxiliaires, dentistes auxiliaires de partir par nos propres moyens à 17h.
    Les jours précédents nous avons travaillé sans relâche, faisant les 3x8 (8heures de travail, 8 heures de repos, 8 de travail) dans le service de radio repérant les éclats d’obus, les balles chez les nombreux blessés évacués vers notre 40E par train sanitaires. Ce dimanche nous mimes les bouchées doubles avant de reprendre mon travail vers 13h j’avais cherché mais en vain un vélo à acheter, j’avais pris une douche. J’avais préparé ma cantine et ma valise. Puis au travail, bavardant quelquefois entre 2 blessés qu’on nous amenait. J’apprenais par le lieutenant Dufour, des équipes chirurgicales repliées à Autun que notre lieu, final de destination, était Cahors.
    Dans la matinée, j’apprenais que les allemands approchent. Ils seraient à Beaune. Ils doivent boire du bon vin, dommage que ce ne soit pas comme en 1914 avec le champagne et qu’il n’y ait pas la marne ou un autre fleuve pour les arrêter. Déjà les pompiers de Dijon fuient avec leur voiture s’ajoutant à la cohorte des civils et des officiers fuyant avec leur voiture particulière.
    Tout cela fait dans Autun un bel embouteillage, les uns se dirigeant vers Nevers par le pont d’Arrou, les autres de Saulieu( ?) et d’Arnay le duc, de Beaune ou de Dijon et se dirigeaient les uns vers l’ouest vers Moulins, les autres vers le sud vers le Creusot, Monceau les mines, Chalons sur Saône donc mouvement de 3 routes différentes par le nord une seul vers l’ouest et vers le sud.
    Tout ce monde avançait à l’allure d’un piéton pas trop pressé 4km/h environ sous un soleil torride, les klaxons hurlant pour obtenir le passage dans une cacophonie très peu musicale.
    Je me demande comment le colonel ses ambulanciers ses officiers et ses infirmiers pourront passer. Les blessés, les malades également sont évacués au fur et à mesure par train sanitaire, la voie est libre vers Nevers. Ceux qui ne pourront être évacués resteront avec toute surveillance les 2 médecins lieutenant ou capitaine qu’on…..parce qu’il avait dit ou entendu dire que les allemands étaient à Troyes ou à Auxerre et qui avaient mis aux arrêts de rigueur.
    Je vais avec les ambulanciers les infirmiers et quelques médecins officiers. Nous ne pouvons emmener tout le monde que les autres partent par leurs propres moyens. Rendez-vous à Lyon. Personnellement n’ayant pas de véhicule, mon intention résolue est de partir à pied avec mon sac de couchage, ce n’est pas lourd. Tel était mon intention et dans cet état d’esprit. Il faut dire que depuis deux mois environ, après ma nomination de Médecin auxiliaire, j’ai choisi d’être aux .. avec la somme de 18F50 par jour, je dois me loger et prendre mes repas. J’ai ma liberté. Autrement je devrais coucher et manger à la caserne aux heures réglementaires. Ayant eu la visite de mon père à la Pentecôte, celui-ci m’ayant argenté, je possède un petit capital de 2500F environ et aussi avec l’argent tiré des coupons que mon père m’avait laissé, ce qui me sera très utile. Je prends mes repas au restaurant 10F le repas et Mme Mangematin  nous fait payer à mon camarade pharmacien auxiliaire Dogué et à moi 200F par mois pour la chambre.
    Dogué est martiniquais à la pointe noire. Quand nous nous sommes présentés à Mme Mangematin qui devait louer une chambre à un lit de 2 personnes, elle a fait la grimace et à mis un autre lit dans la chambre pour que nous soyons séparés ne concevait pas me faire coucher dans le même lit un noir et un blanc. Au contraire nous étions mieux avec un lit séparé.
    Je vais prévenir ma logeuse et faire mes adieux à Mme Mangematin (je ne sais pas il elle mange aussi le soir), Devant cette cohue, j’étais résolu à partir à pied tant pis pour la cantine, la valise. Je les laisserai en garde à Mme Mangematin ma propriétaire, elle qui est âgée de 80 ans les Allemands ne lui feront aucun mal. J’allais faire mes adieux à Mme Mangematin place du champ de mars lui confiais ma cantine. J’allais oublier de la payer mon demi mois nous étions le 16, elle sut me le réclamer, si jamais elle n’allait plus me revoir si j’étais tué en route 7F et puis il y avait l’électricité 5 F, enfin il fallait régler nos comptes….
    j’approchais de Chaugarne où je retournais avant le départ de 18h quand je rencontrai un infirmier en civil Pommier Alexis du grade.. on ne lui avait pas encore donné d’uniforme, il n’a jamais touché une tenue militaire et pourtant il était mobilisé depuis plusieurs mois (37 ans à 40 ans environ père de famille un enfant). Il porte un pantalon de toile bleue, un veston marron un béret noir ; il est rouquin aux yeux bleus, une moustache rousse. Il me demande comment je compte me replier. Je lui fais part de mon intention de partir à pied. Il me propose de m’emmener dans sa voiture une 6CV Renault datant de 1926 avec un moteur un peu aplati. Voiture qu’il utilisait depuis qu’il est mobilisé il part chaque samedi pour se rendre dans sa famille à la campagne au-delà de Chalons sur Saône à environ 80 km et revenir le lundi matin. On lui appliquait le régime de la zone de l’intérieur à lui, il pouvait partir en permission.
    Pommier que je connais bien car je lui avais passé à la radio pour des troubles digestifs et qu’en principe on suspectait d’avoir un ulcère à l’estomac que je diagnostiquais.
    J’accepte sa proposition. Après les adieux aux camarades de Chaugarnier à 18h avec mon sac de couchage, Il me donne rendez-vous au grand Séminaire (transformé en hôpital) où est garée la voiture. D’accord dans une 1/2h le temps de remplir le réservoir d’essence. Il verse le contenu de 2 d’entre eux et de prendre quelques bidons que les boches n’auront pas. J’acceptais d’autant plus que partant de là le git était non loin de la cathédrale en dehors de la cohue Devant cette cohue,..  j’allais pouvoir le diriger par des rues connues que je connaissais bien les ayant parcourues les dimanches…fois. J’achetais les cartes Michelin 69-70-74.
    Mes godillots résonnait sur les gros pavés de la rue S saulque, grande et petite rue gauchier j’arrivais devant le grand séminaire ou mon ami Pommier m’attendait avec sa «  …. » une 6CV Renault datant de 1925-1926 avec son petit capot rikiki garée dans la cour..  cahin caha nous… d’abord dans la ville, puis hors la ville par un chemin montant  …. Malaise comme dans la fable , je regrettais que mon père ne m’ait pas confier la traction avant, mais la nôtre tenait le coup sur mes conseils Pommier gardait la 1ère et comme il n’y avait personne sur notre chemin nous pouvions tenir la vitesse respectable de 10 à l’heure c’était magnifique quand on pense aux autres qui ne marche qu’à 4 à l’heure que ce soit la Rolls Royce du millionnaire, la Bugatti du coureur automobile ou la… ;;; ou bourgeois de la 204 du fonctionnaire on ne parle pas des voitures des ouvriers à ce moment leur budget ne leur permettait d’en avoir…..après avoir effectué

    Novembre 1941 décembre 1941
    Encore une dure épreuve à passer et dont je ne peux encore prévoir la fin. J’ai encore confiance mais cette fois-ci vraiment tout semble m’abandonner
    Que c’est bizarre ; cela débuta par un petit mensonge qui se défendait en salle d’opération s’étonnant que je ne savais pas donner des anesthésies et me demandant mon âge je ne sais pas ce qu’il m’a pris, j’ai répondu 22 ans. Une heure après je constatais la disparition de ma carte de pain en allant au réfectoire.
    Comment cela se passa. Les camarades me prêtent des tickets, me parlent de fausses cartes etc.
    Puis c’est l’enguelade classique par mon père, je commence à plaquer les copains et la conférence (ou colle). Je n’aboutis à rien au commissariat. Allez à Necker attendez 24h. Je reviens. Tu devrais aller à la mairie. Elle est fermée il est trop tard. Il me faut chercher partout. Rien
    Le lendemain mes démarches sont plus fructueuses. Une demoiselle croix rouge avait perdu toutes ses cartes à …de la gare d’Austerlitz. Tout le monde perd ses cartes et a une excuse. Une Queue à la mairie. On m’empute ¼ chaque mois, me voilà réduit à 200F par jour. 8 jours après dimanche matin 38°7 je ne peux aller à Charenton. On appelle Chibout. J’ai des crachats sanglants je change de lit mon père est très inquiet.
    Les vertus du …., mon fils est étudiant en médecine ; la température descend mais se maintient 37->37.7 8 jours tu ferais mieux de passer à la radio. L’image suspecte, le désaccord, sommet ne s’éclairant pas à la toux.
    Repose-toi 15 jours complétement au lit. Mange bien. Pèses toi régulièrement prend de l’… Reviens dans 8 jours où tu feras une nouvelle radio
    Monsieur l’Enquêteur (n°4 pour être des plus précis)
    Vous avez de la chance que je sois fils de fonctionnaire sans quoi j’aurais pu vous faire réparer la gaffe que vous avez sans doute été obligé de commettre.
    J’avais donné des renseignements à l’hôpital Necker et je pensais qu’étant externe dans cet hôpital, vous ne seriez pas dans l’obligation de me les demander à nouveau.
    Puisque vous voulez savoir à qui vous avez affaire, je le comprends bien c’est administratif mais c’est parfois aussi choquant et pousser la curiosité un peu loin.
    Mon père est fonctionnaire, Receveur de l’Enregistrement (j’aurais peut-être pu ajouter Principal pour vous faire plaisir) à Saint Sulpice. (Bureau des 6 ième et 14 Notaires). Il gagne la-bas d’après le compte que je viens de recevoir de la banque (vous n’ignorez pas que les fonctionnaires sont maintenant obligés d’avoir un compte) par mois la somme de x francs, 30. J’espère que c’est le compte net et qu’il n’y a pas de réduction à faire subir à ce chiffre.
    Quant au loyer, je dois vous donner quelques précisions. Nous habitons dans un logement de la ville de Paris (Office Public des H.V.P.) dont le siège est rue du Cardinal Lemoine. Voici le 2ième hiver que nous ne  sommes pas chauffés par suite de la mauvaise volonté de cette société. Mon père se conformant aux derniers jugements a payé les 75/100 de ses loyers par suite de l’inertie de cet office.
    Je vous ai donné la profession de mon père et je vous ai dit que j’étais externe à Necker. Je préciserai : je fais fonction d’externe chez le Docteur Gouverneur et suis en ce moment en congé de maladie de 1 mois.
    Ce que je gagne, laissez-moi rire, vous le savez aussi bien que moi, ce sont le 13 Fr (et encore je suis en congé, je ne les touche pas) que l’Assistance Publique à la bonté de nous consentir.
    L’âge de mon père vous l’avez. Consultez donc un peu vos paperasses. Je suis de bonne volonté, je vous l’indique néanmoins : 60 ans.
    Le mien qu’est-ce que cela peut vous faire, 25 ans.
    Ce sont tous les renseignements que vous me demandez il faudrait peut-être vous indiquer l’âge de ma grand-mère et la taille du capitaine.
    Vous voyez que j’ai néanmoins un bon moral malgré ce qui m’arrive. Convenez avec moi que l’A.P. ne reçois pas toujours des lettres de ce genre, mais je suis un adversaire résolu de la paperasserie et non de ceux qui sont obligés de l’exiger. Sans rancune, j’espère, Monsieur.
    Toutes mes excuses.
    Veuillez croire à toute ma considération.
    Hospitalisation nov 1941 d’Henri dervillé
    Fais Prévenir les uns et les autres, retourner pour 10h voir le médecin. On trouve des râles ce qui explique la température. Il faut néanmoins l’emmener à l’hôpital. Il y a de la place on s’occupe de l’ambulance gentiment mais elle arrive tout de suite je me dépêche mon père rouspète, veut s’habiller il se met en colère et lance les portes fenêtres à la figure. Je sens quelque peu …. Et on vient le chercher il descend sans s’asseoir puis dit dans l’ambulance qu’il a eu froid. Arrivée à l’hôpital …de l’examen ce n’est pas très grave.
    Je reviens trouver Dr Savelli Il me faut manger Thuile m’attendait nous mangeons des patates, petit pois pain d’épices Chibout arrive. Je décide d’aller à Charenton après être passé à St Sulpice, chez Mme Tellier et …discussion avec M Jegel sur l’eczéma (+ 6 mois de mariage à 18 mois mère avec icter eczéma saisonnier traité par … ;vichy, La roche posay ; pas de résultat avec Thevenin, Lezay messieurs un eczéma qui ne guérira jamais donne hyposulfite intraveineux qu’on n’a pas voulu faire.
    Mon avis, mes explications, foie constipation glandes (sterargol) le camarade prisonnier est fichu puis discussion avec Mme Guyot sur la morale ; la morale prise et les préjugés, allusion aux animaux c’est parait-il l’instinct entraine sur le nudisme ce que j’en pense tante Lucille nous attrape.
    Je me couche mais je pense ma théorie du mariage dois je faire une thèse sur mes défaillances de mémoire
    Paris le 5 décembre 1941
    Alors serais-je le seul à donner ainsi ma confiance à ne donner entièrement pour une cause ou pour un camarade, si cela est vrai, cela peut me rendre fier et aussi me décourager.
    C’est assez curieux parmi ma famille ce sont avec les plus éloignés que j’ai le moins de mal. Je suis mieux compris encore de mes camarades ou amis (sentiment de générosité) et parmi ceux-ci mieux encore parmi les étrangers que parmi les français. Exemples : Defèse, Blumenfeld, Serge étrangers peut être tous juifs
    Que ceci suffise pour m’empêcher d’être xénophobe et antisémite.
    Paris le 8 décembre 1941
    A la suite de l’entrée dans le conflit mondial du Japon et des états unis ;
    Français de grands jours se préparent. Ils partiront bientôt chez eux. L’année 1942 sera l’année de la victoire. Ce que j’ai fait ce jour-là.
    1°) départ le matin de bonne heure remontée d’un brave. ...gars ; dans l’autobus ce q0ue je lui raconte
    2°) arrivée chez Serge personne mon mot ce que je dis à la concierge
    3°) départ métro station commerce mon billet poinçonné arrivée à l’hôpital 5000F Mme Carrère (blouse) dans le service. J’apprends que « Tamet » est absent. Je saute sur Biriet qui me donne un mot pour Bour. Bour est absent vers Troisier ce qu’il me dit retour à l’hôpital. Melle Mazedier,
    Paris le 9 janvier  Chère Tante, Chers cousin et cousine,
    Tante Lucile m’a naturellement communiqué le contenu de vos dernières lettres. Je ne suis plus le jeune inconscient que vous croyez, si j’obéis quelques fois à de vives impulsions, sachez que je suis la plupart du temps des plus réfléchis et qu’avant de me lancer dans une entreprise j’ai toujours pesé le pour et le contre.
    Vous n’aviez pas besoin de m’énumérer autant d’arguments pour me démontrer que le séjour de mon père à Elven était impossible un seul me suffisait : la maladie d’André.
    A mon avis, et tout me prouve maintenant que j’avais raison mon père aurait dû plutôt rester à l’hôpital. Mais je comptais aller à ce moment me reposer en paix au soleil, à l’air pur et me suralimenter. D’autres raisons m’obligent à rester ici maintenant avec mes 200g de pain. (Carte volée en novembre : résultat amputation jusqu’en faire au 1/4 de ma carte).
    Ce qu’a mon père ? Je n’ai parait-il pas été explicite la dernière fois. Je vous mettrai donc cette fois ci les points sur les i.
    J’avais dit cirrhose hypertrophique à sa phase ascitique (j’avais donc dit plus qu’ascite). Je préciserai donc l’origine : éthylique pour ne pas dire alcoolique. Cette cirrhose n’est pas aussi bénigne que vous le pensez ; elle évolue sur un terrain très déficient mon père a subit de lourds….depuis le début de cette guerre. La contrariété, le froid, la sous-alimentation ajoutent leur méfait à celui de l’alcool.
    Nous l’avons ponctionné dimanche qui a précédé le jour de l’an. Les diurétiques mercuriels n’ont eu aucun effet ; nous serons obligés de le reponctionner bientôt.
    L’extrait hépatique (commandé) manque au laboratoire même (Choay). Les machines ont été arrêtées jusqu’au 15 janvier. J’ai dû user de subterfuges pour m’en procurer en quantité assez abondante.
    Mon père n’a naturellement pas d’appétit. Il a ici ½ litre de lait au lieu de 1 litre ¼ à l’hôpital. Ce n’est pas le petit radiateur électrique du bvd Brune qui peut lui fournir dans sa chambre la température hospitalière de 20° et les restrictions ne permettent guère de l’employer. Si tante Berthe avait quelque réfléchi, elle n’aurait pas parlé du radiateur à gaz. Il est impossible de le transférer à Charenton pour plusieurs raisons.
    Il faudrait une installation nouvelle avec tuyau de plomb (25 m) introuvable. Toute vente de radiateur et toute installation nouvelle est interdite. La compagnie n’autoriserait pas le transfert et l’appartement serait désormais inhabitable.
    Mon père ne reçoit à Charenton que 25 kg de charbon par mois, comme malade chronique.
    Quant au point de vue alimentation soyez surs que les parisiens seraient enchantés de se procurer du beurre à 35F la livre et du poulet à 40F la livre.
    J’espère avoir donné suffisamment de détails sur notre situation et si vous ne me croyez pas, faites contrôler mes dires. Tout s’arrangerait si cette maudite guerre se terminait rapidement.
    J’espère que vous ne m’agonirez pas de sottises à la réception et surtout à la lecture de cette lettre. Je ne dis que la vérité. Sans rancune je le souhaite.
    Je me permettrai de vous adresser mes meilleurs vœux et souhaits pour cette nouvelle année, surtout une bonne santé pour ce cher André.
    Tante Berthe voudrait elle me communiquer l’adresse de Blanche François à St (Luaire !).
    Bons baisers   Maurice
    De 1942 année où il perd son père  le 26 janvier - sous les drapeaux jusqu’en  1944 à Paris
    Près de la faucille nous n’avons pas vu le marteau. La France n’est pas communiste.
    (Sports assassins il est des sports de jolis sports que)
    Comme je me rendais dans le bureau pour y chercher le « Populaire » qui venait d’arriver avec le courrier je fus très heureux de recevoir dans les mains nos jolies photos qui accompagnait une joyeuse lettre. Les photos m’ayant appris la provenance je m’empressais de lire la lettre qui allait me rappeler les quelques bons moments passés avec les mêmes amis républicains de nos vacances.
    (Avant de me rendre chez vous soit à pied soit à bicyclette le reste les derniers jours de congé ce n’est pas à Lons et à Moret sur loing)
    A Lons comme à Moret ce ne fut que croix de fer. Nous avons appris en ces lieux que si la bière se vendait pas ce n’était pas parce qu’il faisait mauvais temps mais parce que le front populaire était au pouvoir. (il est vrai que si nous faisons partis de la croisade. L’on peut certes dire que sans galéjades que)
    C’est sans doute la dissolution de nos échauffés qui a porté un coup aux brasseurs
    Dans la salle du café restaurant,
    Nous remarquâmes de nombreux militaires, en chemise, le col déboutonné, mais …doute par instinct civil nous nous asseyâmes à côté des 2 pekins ou plutôt 1 pékin et une pékine. L’homme, c’était un pur castillan, un costaud le teint basané, les cheveux bruns, la voix lente. La femme, une blonde un peu fadasse, un visage glabre avec quelques petites taches de rousseur. Nous vîmes tout de suite que c’était deux tourtereaux mais ce qui étonna ce fut le manque d’entrain dans leur conversation amoureuse. Comme je les avais déjà remarqués sur la plage du Canet, j’engageai vite la conversation. La jeune femme se réveilla. Nous échangeâmes quelques propos. Les castillans étaient parait-il des tountes, des empotés, ce n’était pas flatteur pour celui qui payait le diner. Il ne répondait que mollement (une page)
    Serge et moi nous changeâmes de sujet. Serge sur mon insistance raconta quelques histoires et celle-ci expliquera en partie la suite.
    La veille le Dr Blondel ‘avait chargé de trouver un vélo. J’étais allé demander les prix chez un marchand de bicyclette voisin de la rue du temple. Pendant que je me renseignai auprès de l’homme, la femme entrait en conversation avec Serge. Je les voyais quitter bientôt la boutique. Que c’était-il passé. La bonne femme une vieille hirsute dont le visage  la robe pour le manque de propreté, boiteuse et à strabisme accentué avait sur un ton badin engagé la conversation avec mon camarade. elle proposa à celui-ci de l’emmener s’amuser quelque part, dans un lieu plus agréable. Satisfait de la proposition Serge la suivie. C’était tout à côté. Je vais te monter quelque chose qui te plaira viens avec moi tu vas bien t’amuser. Les vieilles femmes dans ce pays comprenaient la jeunesse. De quelle belle poule allait-il se trouver, une superbe perpignanaise sans doute. (une page)
    Après avoir trouvé la rue St Ignace et dépassé le café Pyade, une petite allée les conduisit dans une petite chambre très modeste et surtout très obscure. La vieille referma la porte. Serge compris. C’était avec cette vielle toupie qu’il allait.. Non jamais. Déjà la vieille retirait son jupore ses yeux brillaient sa bouche brulante Serge évita l’étreinte et vint me rejoindre au plus vite.
    Après avoir raconté maintes histoires plus ou moins alléchantes et de plus ou moins bon gout, nous devînmes des amis. Nous échangeâmes nos photos, nos adresses. J’eus moi-même l’honneur de les inscrire sur le carnet de Reine Bousselle car c’était son nom. Les photos des 2 médecins .. en uniforme, allèrent compléter la collection de Mlle.
    Et pendant ce temps, les petits pieds de Reine entouraient mes grosses chevilles. (une page)
    Nous nous donnâmes rendez-vous à Amélie-les bains. Nous étions contents nous avions une amie de plus.
    Reine était de Besançon. Elle était dactylo et en bicyclette était venue se réfugier à Perpignan. On l’avait logé au camp du Haras, mais elle avait momentanément une chambre en ville. Elle nous montra la photo de son frère, soi-disant, en uniforme du 117 RI de Forteresse.
    Evidemment ces jeunes toubibs, ces parisiens avaient certes plus d’attrait que cette grosse moule de Perpgnonais et à peu à peu tant par ses paroles que par ses gestes elle se rapprocha de moi. Nous étions côte à côte ; son souffle embaumé se melait à l’haleine du militaire.Après le désert, il fallu partir. Reine tint à nous accompagner elle décida de monter sur mon vélo mais je du tenir la selle pour éviter un accident. Elle tenait guère l’équilibre, (une page)
    elle qui avait fait Besançon Perpignan.  Bientôt : «  tu sais ce que je veux, tu n’as pas l’air de comprendre.
    Si , mais pas ce soir Pourquoi ?
    Nous logeons en ville et nous devons être rentrés à dix heures, nous n’avons pas les clefs.
    Allez les chercher
    Et nous dévalerons ces petites rues pavées, maintes fois elle aurait heurté le trottoir si je n’avais tenu le guidon. Ainsi tenant tantôt la selle, le guidon et enlaçant plus ou moins la fille je traversais le Têt, devant le palmarium où de nombreux consommateurs se reposaient de leur longues et lassantes journées sans fatigue. Je la déposai au café de la Paix. Mlle pris une bénédictine, profitant de ses  courts moments d’absence, nous questionnâmes le Leomillare.
    Ce matin au parc j’avais remarqué cette jeune fille qui me paraissait très (une page)
    Convenable. Je lui adressais la parole elle me répondit gentiment. Nous déjeunâmes ensemble puis nous rendîmes sur la plage du Canet, c’était me semblait-il un génial fleurt. De retour à Perpignan elle me présenta de ses amis d’abord un arabe qui me regarda de travers, puis un juifley. Si telles aient les fréquentations de mon amie, quelle drôle d’amie avais-je. Je lui avais promis de diner, je tins parole mais à contre cœur. Je dois vous remercier de m’avoir tiré d’une situation embarrassante.
    Je lui fis part de mon étonnement. Pourquoi laissez-vous tomber aussi cette fille, elle est vraiment très chaude, elle m’a fait des propositions, qu’est-ce que vous attendiez vous, ce n’est pas difficile on vous aidera au besoin. Serge assura qu’on pouvait y aller à trois, pas de jaloux. C’est alors que notre bon castillan nous mit un peu au courant, (une page)
    J’allais déposer les bicyclettes auprès de Mme Ducasy. Nous avions rencontré des amis à Perpignan, lui demandais la permission de rentrer plus tard. Elle me donna les clefs de l’appartement. Je pris la précaution de laisser mon portefeuille dans ma chambre ne prenant que 100F sur moi. Nous partîmes reconduire nos amis. Reine se tenait entre Serge et moi. Nous la tenions par la taille. Tout à coup sa main se dirigea vers la poche de mon pantalon, j’avais compris le geste, je dégageai mon porte-monnaie pour lui donner plus d’aisance. Notre hystérique voulait être sûr d’avoir à faire à un homme. J’appris plus tard que du côté de Serge se faisait le même trafic. De la façon dont elle nous prenait nous étions obligés de la suivre. Pendant ce temps le 3ieme larron était toujours à nos côtés. Nous nous rendîmes ainsi jusqu’à son hôtel. Elle n’insista pas pour nous faire monter et après les adieux d’usage nous donnaient(une page)
    Rendez-vous au lendemain matin avant notre départ nous irons la réveiller. Notre bon Castillan nous reconduisit à travers la ville, prêt à nous donner un alibi en cas de mauvaise rencontre (la patrouille).
    Quand nous fûmes rentré Serge au courant de ses craintes et nous rendîmes compte de nos imprudences.
    Nos photos, elle allait les montrer à tous ceux qui voudraient les voir. Elle avait couché avec 2 médecins auxiliaires et voici les preuves, cela viendraient aux oreilles et aux yeux de nos chefs. Et si c’était une espionne une allemande ; n’avait-elle pas dit qu’il y avait un forte 5 e colonne à Besançon. Elle n’avait pas l’accent franc-comtois, elle nous avait menti quand elle avait prétendu faire le trajet en bicyclette ; le régiment de son pseudo frère n’existait pas. Ce camp du Haras où elle avait habité, n’était-il pas(une page)
    Le camp des étrangers suspects. Serge allait être découvert. Il fallait absolument reprendre mes photos, brouiller nos noms et surtout qu’elle ne vienne pas nous retrouver à Amélie.
    Qui croit la trouver ? Elle était peut être armée il faudrait mieux que l’un de nous entre et l’autre fasse le guet.
    Le matin nous nous rendîmes acheter des préservatifs, bonne précaution s’il fallait user de ce stratagème. Pendant que serge montait, je pris des renseignements sur l’hôtel. Il ne me parut pas trop mal fréquenté. Je me rendis acheter une plante pour Mme Ducasy et en toute hâte me dirigeait vers l’hotel anxieux et curieux de savoir ce que Serge avait fait. Je montais les étages quatre à quatre. Je frappais c’était plus prudent ? «Entrez» mes deux amis étaient pas pris sur le fait. L’une était dans son lit, l’autre (une page)
    Dans un fauteuil. Rien n’avait été fait. J’allais donc opérer et avoir seul l’initiative des opérations.
    Je viens de rencontrer le colonel nous n’allons pas du tout à Amélie, nous allons à Montpellier il y a contre ordre. Et je montrais mon vieil ordre de mission. Reine voulez-vous me donner votre carnet pour que je puisse vous inscrire notre nouvelle adresse. Sans crainte Reine me tendit le carnet j’y trouvais les photos quelle aubaine Malheureusement il nous faut chacun 3 photos, une qui restera à Perpignan, l’autre pour Montpellier et une pour sur nous, il faut toujours 3 exemplaires dans l’armée, et nous n’en avons que 2, excusez-moi Reine, je me vois contraint de vous reprendre celles que nous vous avons données hier et je les tendis à Serge. J’inscris sur le carnet Hopital G Seminarie à Montpellier, je changeais DERVILLÉ en Duroillet et Malamud, Molermede (une page)
    Et 118 en 108 Bd Brune. Serge me laissa seul. Ce fut une crise de larmes et de rage. Reine se débattait dans son lit. Je m’approchai d’elle elle se jeta sur moi elle me voulait. Je dus la retenir. J’étais pressé. Je la repoussai et la rassurai.
    Nous nous reverrons à Montpellier et ce que nous pouvons faire ici car je suis pressé ne sera que partie remise là-bas. Je vous donne 15 minutes pour vous habiller nous vous attendons en bas et nous nous disons non pas adieu mais au revoir au café de Paris en sirotant l’apéritif. Je refermai la porte sur moi bien content de ma réussite.
    Viendrait-elle ? Oui elle vint. 9 minutes après mon départ elle nous retrouvait dans la rue et nous l’entrainâmes au café de Paris. Les adieux furent corrects et sincères. Je crois cependant qu’elle était fixée. (une page)
    Dossier militaire de Maurice Dervillé
    Dossier N° 70/02146 (demandé par papa le 21/10/1981
    Dervillé Maurice né le 13/11/1916 à Charly sur marne
    Diplômé le 15 mars 1944 à la faculté de Paris
    Jeune soldat appelé service de la classe 1936 du recrutement de Versailles n° mat 3157
    Sursis art 23 accordé de 1936 à 1939
    Appelé à l’activité au titre de la 22ième SIM le 16/9/1939
    Arrivé au corps et incorporé le dit jour a suivi le peloton des EOR à Rennes a/c du 15/10/1939
    A rejoint sa section en fin de peloton le 15/12/1939, affecté à l’HOE² n°1 à Autun le 23/12/1939
    Nommé médecin auxiliaire le 25/3/1940
    Replié le 16 juin 1940 sur perpignan et affecté à l’hôpital d’Amélie-les bains
    Démobilisé à Céret le 4/8/1940
    Requis en application de la loin° 151 le 25/3/1943 pour participer à la relève des médecins en service dans les camps de prisonniers en Allemagne est rappelé à l’activité a/c du 11/5/1944
    Conformément à l’instruction ministérielle n° 7680 1/DSS du 22/6/1943, portant application de la loi du 25/3/1943 est affecté pour % à l’hôpital militaire du Val de Grace a/c du 11/5/1944 et jouira des pré rogations dévolues au grade de médecin sous-lieutenant de réserve à titre provisoire.
    Inapte temporaire à servir dans les camps de prisonniers en Allemagne par la commission de réforme de la seine en date du 7/6/1944
    Renvoyé dans ses foyers et rayé des contrôles de l’hôpital militaire du Val de Grace le 16/6/1944
    Cesse le dit jour d’avoir droit aux prérogatives dévolues au grade de médecin sous-lieutenant à titre provisoire
    Rappelé à l’activité le 2/6/1945, mis à la disposition du Ministère des Prisonniers et Déportés pour le service de rapatriement le 9/6/1945
    Remis à la disposition de la 22 ième SIM le 14/6/1945
    Affecté à l’école des cadres de Fontainebleau le 9/7/1945
    Dirigé sur le Fort Neuf à Vincennes en vue de sa démobilisation R des Contrôles le 1/11/1945
    Démobilisé le 01/11/1945
    Promu au grade de médecin sous-lieutenant de réserve par décret du 17/1/1946 (JO du 6/2/1946) pour prendre rang du 14/5/1945. Par le même décret promu au grade de médecin lieutenant de réserve à Titre Temporaire (TT) pour prendre rang du 14/5/1945
    (les nominations et promotions à TT prononcées entre le 25/6/1940 et le 1/10/1945 sont transformées  de droit en nominations et promotions à titre définitif ordo 451970 du 1/9/1945 JO du 29/9/145
    Maintenu dans les cadres à compter du 1/7/1967 en application de l’article 2 de la loi n°66-470 du 5 juillet 1968 (JO du 6 juillet 1966)
    Rayé des cadres art de la loi du 1/12/1956 DM N° 5986 I/T/DCSSA T3 du 4/4/1968 a compter du 1/1/1968
    Admis à l’honorariat
    Intérieur 16/9/1939 – 22/12/1939 CS
    Aux armées 23/12/1939 – 25/6/1940 CD
    Intérieur 26/6/1940 – 3/8/1940 CS
    Intérieur 11/5/1944 – 5/6/1944 CS
    Aux armées 6/6/1944 – 15/6/1944 CD
    Pas de blessures pas de décorations
    10/11/1981 – 033099
    Le commandant du bureau central d’archives administratives militaires le lieutenant Delnord adjoint chef de la section décorations de Pau

    11 - A la femme qui a réalisé le mariage de ses parents
    Mr DERVILLÉ Maurice Paris, le 28 décembre
    Étudiant en médecine (5iem année) (1941-1942) 26 ans 118 bd Brune  Paris XIV

    Chère Madame,
    Comme mes tantes ont dû vous l’apprendre, celui qui vous écrit (le fils d’Henri DERVILLÉ) traverse en ce moment une période difficile de sa vie. Il résiste de son mieux avec courage et résignation. Quand ces multiples combats dont il espère sortir vainqueur seront terminés, il pourra considérer la vie comme les autres et fonder un foyer.
    Je m’excuse de cette entée en matière impersonnelle. Et c’est maintenant à celle qui a réalisé le mariage de mes parents et qui réaliser celui de sa petite fille que je vais m’adresser.
    Mes parents ont vécu unis non sans quelques heurts. Ils se sont aimés mais ne se sont pas toujours compris. Je tiens néanmoins à féliciter celle qui a engendré cette union, étant moi-même malgré ce qui ne m’arrive pas trop mécontent de mon sort.
    En tant que grand-mère après avoir dépeint votre petite fille telle que vous la connaissez, vous cherchez et c’est tout naturel à vous documenter sur un de ceux que vous pourriez lui destiner. Vous pensiez sans doute que mes tantes se chargeraient de cette besogne relativement difficile.
    Que ma hardiesse et ma franchise ne vous étonnent pas, si me connaissant assez bien moi-même, j’essaie de m’en charger.
    Je ne suis pas le fils unique gâté et pourri par ses parents. Bien que ne m’ayant pas élevé durement, mon père ne m’a pas laissé commander et je dois le dire, j’ai dû obéir et céder jusqu’à un âge où habituellement les jeunes gens vivraient indépendants. Très jeune, passionné par la morale et la psychologie, je fis une étude de moi-même et pus ainsi connaitre mes défauts et mes qualités cherchant ainsi à atténuer les uns et à exalter les autres. Cette lourde tâche n’est certes pas achevée. Je dois dire que par période je me sens encore très imparfait, mais si je me compare aux autres je ne suis pas mécontent de moi.
    J’entreprendrai donc de me dépeindre au physique et au moral.
    Commençons, si vous le voulez bien par le physique. Physiquement je suis très moyen. Je ne suis pas joli garçon, je suis ordinaire. Je serais certes mieux sans lunettes mais comme beaucoup de mes camarades de médecine, je suis réduit malgré moi à supporter des verres devant mes yeux.
    Je n’ai pas reçu d’éducation sportive. J’ai fait plus souvent des mathématiques que de la gymnastique et le regrette. Aussi ne suis-je pas un athlète. Je ne m’exhibe pas sur les terrains de sport et ne fais aucune compétition. Ce qui ne m’empêche pas de me défendre néanmoins. Je ne suis pas le dernier à la course à pied et 100 km en bicyclette dans ma journée ne me font pas peur. Même par ces temps de restriction, je fais mon possible pour me maintenir en bonne santé en dépit de la sous-alimentation à laquelle je suis soumis à Paris.
    J’arrête ici, mon bilan physique et sportif. Je sais que de votre temps, les jeunes filles n’y attachaient pas assez d’importance peut être et que maintenant celles d’aujourd’hui sont tombées dans un excès  contraire.
    Ce que je suis au point de vue moral, vous en avez déjà je cois une petite idée.
    Je me fais une gloire d’être franc et loyal, pour certain à l’excès, mais en réalité je sais me modérer et sans être hypocrite, je sais être diplomate. Grace à mes actes, mes ennemis d’hier deviennent mes amis d’aujourd’hui et ce sont parfois mes meilleurs amis, ceux qui me rendent les plus grands services. J’en ai de multiples exemples, tant parmi mes supérieurs et mes inférieurs.
    Je suis généreux, aux yeux de certains trop généreux, je rends souvent le bien pour le mal et je dois vous dire que dans la plupart des cas je n’ai qu’à m’en féliciter. Mais, je ne me laisse pas « rouler », je cède ce qu’il faut céder. Je me replie sur des positions préparées à l’avance et bien préparées, et quand je passe à l’attaque c’est presque toujours pour la victoire. Je m’excuse de ces termes militaires, un peu désuets mais ils illustrent du mieux ma manière d’agir et de réussir. Je suis des plus tenaces et lorsque je me suis fixé un but, malgré toutes les embuches que je rencontre, souvent par des chemins détournés j’arrive à destination. Autrefois quelque peu timide, voire même poltron, je suis devenu des plus courageux et des plus hardis. Je dois maintenant freiner ce nouveau penchant pour ne pas être mépris et m’attirer des ennuis. Je sais frôler le précipice et m’arrêter juste au bord. Je regrette de ne pas vous donner des preuves pour être plus concret.
    2Liberté de pensée, fils de parent relativement tolérant, je suis très large d’idées. Je confronte ces idées et prend plaisir à discuter et surtout à réconcilier mes camarades et amis d’idées, d’opinions et de religions les plus diverses et bien souvent arrive à un accord.
    Aussi ai-je autour de moi, depuis que j’ai pris l’initiative partout où j’étais susceptible d’engager ma responsabilité, de nombreux amis qui m’aiment et sont pour moi d’un dévouement sans limites. Malheureusement leurs moyens sont réduits à l’heure actuelle et ils n’ont pas pu m’accorder toute l’aide qu’ils auraient voulu. Je dois de plus vous dire que les plus humbles sont souvent les sincères et les plus fidèles. Je connais toutes les classes de la société. J’ai eu le privilège de fréquenter les écoles primaires, élémentaires et supérieures, secondaires, les établissements d’études supérieures et parce la même d’être introduit chez l’ouvrier, le paysan, le commerçant, l’industriel, le châtelain, le prêtre. Je ne cite pas le fonctionnaire et le médecin car ces deux types de profession me sont des mieux connus, vous n’en doutez pas.
    Je ne suis pas malgré cela un rêveur, un philosophe stérile, je suis un travailleur, un « bucheur » qui aurait dû peut être un peu plus se modérer surtout dans son jeune âge. Après avoir remporté partout tous les lauriers aussi bien dans l’enseignement primaire que secondaire, j’ai eu une baisse de forme et le brillant élève s’est senti rabaissé au rang de l’étudiant moyen. Mais je me suis rendu compte des raisons de cette faiblesse et associant raisonnablement travail et repos, je remonte la pente et arriverais assez haut si je ne subissais pas d’handicaps comme ceux que je subis à l’heure actuelle.
    Suis-je sérieux ? Sincèrement, je suis et surtout j’ai été trop sérieux et cela n’a pas dépendu malheureusement de moi. Ai-je eu des connaissances. Oui naturellement mais cela vous fera rire, surtout de petites amies d’enfance et après avoir dépassé la puberté, tout à mes études, je les ai vues se marier les unes après les autres.
    J’ai perdu pied ainsi pendant deux ou trois ans et maintenant où je suis arrivé à l’âge de raison, je regrette beaucoup de rechercher plutôt le mariage de raison que le mariage d’amour. Remarquez que j’espère réaliser l’un et l’autre à la fois. Mon amour du risque n’est pas assez vif pour me faire faire des bêtises.
    La plupart de celles qui se sont mariées et qui ont eu ou auraient pu avoir des intentions sur moi sont restées des camarades et leurs maris sont ou seront de mes camarades. Chacun doit suivre sa route comme il l’entend et en toute liberté. Ce qui est fait est fait et chacun doit faire son devoir. Il faut se comprendre pour qu’il n’y ait pas de malentendu. Faisons table rase de tous les préjugés stupides qui ne font que du mal. Ayons confiance en nous et donnons toute confiance à ceux que nous aimons et sommes susceptibles d’aimer.
    Après avoir énuméré quelques-unes de mes qualités ou les avoir fait sentir par mes écrits, je vais essayer de retrouver quelques-uns de mes défauts.
    Je ne vous ai pas parlé de mon honnêteté mais vous avez du juger vous-même qu’à mon honnêteté morale devait obligatoirement s’associer une honnêteté, dirons-nous, matérielle. Mais il n’en a pas toujours été ainsi en ce sens que je vais vous confesser quelques petits péchés de ma toute première jeunesse.
    Jeune collectionneur de timbres à l’âge de 6 ans, je resquillai quelques timbres de la collection d’un de mes camarades.
    Étourdi, faisant parfois un nombre anormal de fautes dans une dictée, je m’empressai après la correction officielle de celle-ci de raturer au crayon à l’encre pour en diminuer le total élevé.
    Eh bien, veuillez m’en croire ce sont des petits riens, direz-vous, mais qui promettaient si je n’en avais pas eu conscience et qui auraient pu devenir graves si je n’avais pas lutté contre eux. J’ai mis un point d’honneur à ne pas ressembler à un membre de ma famille et à honorer un nom qui a été sali. Si vous ne m’avez pas compris je pourrai vous donner quelques renseignements sur un escroc compiégnois. Voilà donc un défaut de moins et par la suite j’ai assuré la responsabilité de nombreux postes de trésoriers où mon honnêteté exemplaire m’avait fait place. Je ne serai pas un médecin marron, mais un médecin honnête vis-à-vis de ses clients comme de ses collègues.
    J’étais légèrement menteur; je suis devenu des plus francs et des plus ardents défenseurs de la vérité.
    Un défaut important me reste, c’est de manquer d’ordre. Cela tient à ce que j’ai tendance à avoir peur de perdre du temps quand je travaille. Le soir en m’endormant je laisse le livre ouvert à la page où ma lecture s’est arrêtée pour pouvoir immédiatement la retrouver le lendemain matin et pour la personne qui me contemple et contemple ce livre je suis désordonné. C’est de cette façon que papiers et papiers, dossiers et dossiers s’entassent. Mais il faut bien le dire, lorsque j’ai un moment de liberté, le nettoyage par le vide commence. Un rangement méthodique s’exécute et tout papier inutile est jeté à la poubelle.
    Il me suffirait d’avoir quelqu’un près de moi, si je ne suis pas capable de me guérir moi-même, quelqu’un des plus ordonnés et des plus méthodiques, pour me donner quelques leçons. Sa seule présence suffirait je crois à me guérir de ce gros défaut.
    Si mon père est actuellement atteint d’une ascite cirrhotique la seule explication est son manque de sobriété antérieure. Et à ce sujet j’ai tout fait pour lui éviter une si triste fin. Ce n’est pas dans les défauts de mon père qu’il faudra rechercher les miens. Je me suis montré des plus sobres sans exagération et continuerai à être sobre. La guerre, le métier militaire n’y ont pas apporté de changement.
    Je m’excuse de revenir si rapidement sur les qualités, mais quand je vous ai dit quelque peu désordonné, manquant un peu de soin, je suis obligé de reconnaitre que j’ai épuisé le chapitre « défauts ». Et ces défauts sont heureusement le plus souvent compensés par les qualités correspondantes chez la plupart des femmes, ou tout au moins chez les femmes d’autrefois et espérons-le chez les femmes de demain. J’ai eu beaucoup de peine de rencontrer des femmes désordonnées parmi les femmes modernes, je trouve cela lamentable et cela suffirait à me faire renoncer à une femme que j’aimerais. Voilà surtout je crois où le manque d’éducation a péché et la raison de nombreux mauvais ménages.
    Je m’excuse d’avoir été si long. J’espère n’avoir pas été trop ennuyeux et surtout vous avoir donné quelques notions exactes sur ma personne.
    Ma tante vous a expédié une de mes photos en militaire, je me permets de vous en expédier une en civil. Ce ne sont que des photos d’identité exécutées (les 6 en 8 minutes), je m’excuse de ne pas vous en envoyer de plus artistiques mais qui s’éloigneraient peut être de la réalité.
    Je ne vous ai pas parlé de ma santé. Sachez seulement qu’en tant qu’étudiant en médecine et médecin je suis susceptible de contracter de multiples maladies plus ou moins contagieuses, mais que sur ce terrain comme sur les autres terrains, je me défends de mon mieux et que mon honnêteté morale m’empêcherait, malade, de me marier et de procréer. Dernièrement dans notre appartement autrefois de tout confort, maintenant dépourvu de chauffage, j’ai fait une congestion pulmonaire. Sous-alimenté, je dois prendre des précautions et c’est pourquoi après des examens cliniques, radiologiques et bactériologiques négatifs j’ai envisagé néanmoins la possibilité de me rendre un mois à la montagne pour me « purifier ». Je ne suis pas de ceux qui attendent d’être malades pour se soigner.
    J’espère vous avoir donné ici tous les renseignements que vous seriez en droit d’exiger si vous aviez envisagé de me donner la main de votre petite fille.
    Et si cette lettre n’est pas peu à peu suivie par ce dénouement, j’espère néanmoins faire votre connaissance ainsi que celle de votre petite fille et de votre futur petit fils et être au rang de vos meilleurs amis.
    Recevez, chère Madame, l’assurance de mon plus profond respect
    Signé : M Dervillé

     

    12 - Famille Dervillé - Fischer


    Maurice DERVILLÉ (1916- 2005)

    Marié à

    Jeanne FISCHER (1924- 2010)

     

     

     

    Mariage 20 janvier 1945 PARIS 75,  FRANCE et

    le même jour Beaumont sur oise (seine et oise)

    Médecin
    -puis en retraite à St Cloud en 1982

     

    Sans profession

    Naissance 16 nov. 1916 Charly sur Marne  02, Aisnes, FRANCE

    Décès 10 mars 2005 Saint-Cloud, Hauts de Seine, Ile de France, FRANCE

     

    Naissance 28 juil 1924 Paris 18 75 FRANCE

    Décès 6 mars 2010 Saint-Cloud, Hauts de Seine, Ile de France, FRANCE

    Ses parents,
    Son père
    Henri DERVILLÉ (1881-1942)

    Receveur d'enregistrement 1904,  a été surnuméraire un moment au début
    -receveur général de l'enregistrement des domaines et du timbre 1905
    -Payeur aux armées 1918-1919
    -enregistrement actes civils 1923

    Naissance° 25.04.1881 - Remy (60)
    Décès † 26.01.1942 - Charenton (94)
    († Inhumé) 1942 - Mantes la Jolie (78)

    Sa mère
    Mariés 10 juin 1905 Crécy sur serre  (02 Aisne ) FRANCE

    CATTIAUX Laure Alcidie (1886-1939)
    Sans profession

    Naissance ° 31.12.1886 - Beaurain (59) –
    Décès † 18.09.1939 - Mantes la Jolie (78)

     

    Ses parents,
    Son père
    Victor FISCHER (1900-1940)

    employé du chemin de fer

     

     

     

    Naissance 16 04 1900 - Schwenheim (67)
    Décès 11.02.11940 – Persan Beaumont  (95)  FRANCE

     

    Sa mère
    Mariés 03 mars. 1922 – Paris 75 18 FRANCE

    STEEG née LENJOINT (1901-1994) 
    cheminote femme de ménage à la gare de Beaumont
    Naissance 22 fev 1901- Harskirchen(67)
    Décès 17 mars 1994 – Viarmes (95)

     

    Grands Parents Paternels du Père Grands Parents Maternels du père Grands Parents Maternels de la mère Grands Parents Paternels de la mère

    DERVILLÉ Charles

    Instituteur public

    ° né le 28 janv 1837 à Moyvillers (60) Oise

     

    décédé † le 2sept 1891 à Rémy (60) Oise

    CATTIAUX Jean Baptiste Alexandre

    Receveur des contributions Indirectes

    ° né le 12 nov 1859 à Beaurain (59) Nord

    décédé † le 1 mai 1935 à Mantes la Jolie (78) Seine et Oise

    STEEG Karl Charles

    ouvrier salarié aux salines batelier soldat

    ° né le 11 dec 1880 à Harskirchen (67) Alsace

    décédé † le 8 aout 1918, allemand, mort à la guerre, en Somme à Assainvillers

    Inhumé à Grivillers

    FISCHER Alphonse

    agriculteur (Tabac)

    ° né le 21 dec 1865 à Schwenheim (67) alsace

     

    décédé † le 1 mars 1924 à Schwenheim

    DUROYON Mélanie Camille Malvina

    Sage Femme

    ° née le 15 sept 1840 à Thiescourt (60) Oise

    Décédée † le 8 mai 1933 à Rémy (60) Oise

    PRUVOT Blanche Laure

    sans profession

    ° née le 27 fev 1865 à Beaurain (59) Nord

    décédée † le 1 mars 1953 à Moret sur Loing (77) Seine et Marne

    LENJOINT Charlotte

    batelière

    ° née le 8 juin 1883 à Schopperten (67) Alsace

    décédée † le 8 sept 1962 à Harskirchen

    REBSTOCK Julie

    cultivatrice

    ° née le 10 juillet 1871 à Schwenheim (67) Bas Rhin

    décédée † le 21 fev 1928 à Schwenheim

    mariés le 11 mars 1862 à Lagny (60) Oise mariés le 16 mai 1885 à Beaurain (59) Nord mariés le 20 juil 1909 à Harskirchen (67) Bas Rhin mariés le 20 sept 1890 à Schwenheim (67) Bas Rhin

    Du fruit de leur amour naient  :

    DERVILLÉ Michel Maurice DERVILLÉ Gaëtane Myriam DERVILLÉ Gilles Erick
    Médecin Agricultrice Enquêteur
    ° né le sept 1945 à Moret sur Loing (77) Seine et Marne ° née le fev 1949 Saint-Cloud (92) Hauts de Seine ° né le dec 1951Saint-Cloud (92) Hauts de Seine

    Arbre généalogique de la fratrie

    13 - L’installation et l’exercice médical à Moret sur Loing.

    Quand mon père décéda en janvier 1942, pour rester dans l’appartement au 118 boulevard Brune, ma mère étant décédée le 20 septembre 1939, fils unique, j’ai du demandé l’autorisation à l’office publique des logements de la ville de Paris.
    Je fus autorisé à rester en location qu’avec le répondant de ma tante Lucile domiciliée 38 avenue Gabrielle à Charenton et en signant un engagement de ne pas m’installer plus tard comme médecin dans cet appartement (au 3ieme étage avec ascenseur).
    Après avoir quitté le Dr Lacombe à Beaumont sur Oise auprès duquel j’exerçais comme assistant le 31 décembre 1944.
    Devant me marier le 20 janvier 1945, j’eu l’intention de m’installer.
    Ayant correspondu au jour de l’an avec Mme HUBERSON et sa fille Mme DUPRE, habitants toutes deux à Moret sur Loing et ayant dit que j’aurais terminé mes études, celles-ci me proposèrent la succession d’un médecin le Dr DUCLOS à Moret sur Loing rue Montrichard.
    Nous nous rendîmes à Moret ma fiancée Jeannette FISCHER et moi pour régler cette affaire.
    Le Dr DUCLOS septuagénaire était atteint d’un cancer du foie et ne pouvait plus exercer.
    Sa femme et lui nous proposeront la reprise de la clientèle pour 60.000F. (C’était ce que j’avais économisé lors de mon assistanat à Beaumont).
    Mais ils gardaient provisoirement la maison me laissant seulement une pièce : le cabinet avec quelques instruments d’un vieux matériel (pinces, bistouri, appareil.. de feu) et l’entrée de la maison comme salle d’attente.
    Madame DUCLOS nous informa que sans doute après la mort de son mari elle envisagerait de quitter Moret et de nous louer la maison.
    Cette maison était une maison bourgeoise, type 1900, avec une grille sur la rue s’ouvrant sur une rue pavée. Elle comportait face à la rue deux pièces au rez de chaussée, au 1er étage avec trois grandes pièces, un 2iem étage mansardé et sur le coin droit deux autres pièces servant de cuisine, salle à manger et une chambre qu’occupait seulement le couple DUCLOS.
    Il y avait largement de quoi nous loger.
    Nous trouvâmes Moret… cette petite ville avec son mur d’enceinte moyenâgeux, ses deux portes principales qui    …. Sur la route PARIS-SENS LYON ses rives du loing son vieux pont, son église, tout ce paysage que de nombreux peintre comme SISLEY… nous paru très sympathique.
    Ce n’était pas trop loin de PARIS, 70 Km, c’était près de Fontainebleau 10 km.
    Mme DUCLOS promet de nous trouver un logement tout près.
    Nous acceptons l’offre et nous décidons de commencer à exercer mon art médical à partir du 1 février 1945.
    Mme HUBERSON DUPRE très connue à Moret nous promet de nous faire de la publicité.
    Après avoir obtenu l’autorisation du conseil de l’ordre.
    On allait nous prendre une chambre à l’Hotel à deux pas de la rue Montrichard sur la route nationale avant de franchir la porte Nord.
    Au bout de 15 jours, Mme DUCLOS, nous obtient une location d’une petite maison, une pièce au rez de chaussée et une chambre au premier étage juste en face du cabinet médical.
    La rue Montrichard n’étant pas loin mais pour entendre le téléphone de jour et de nuit été comme hiver, il fallait laisser les fenêtres ouvertes.
    … Mme DUPRE avait une nièce et elle comme sa mère avaient pensé que j’étais célibataire à qui lui avait donné des espérance. Malheureusement j’étais marié.
    La clientèle prospéra et nous étions assez contents. J’avais au début une bicyclette, puis un vélomoteur, puis une FIAT 6cv d’occasion pour faire mes visites.
    La clientèle s’étendait en dehors de Moret a ……… ;
    Il y avait trois autres médecins à Moret : TEURTROT remplacé par BREUILLARD, .. ;remplacé par FRANCES….. le Dr DERLOCHE.
    J’avais nécessairement pour exercer fait mon changement d’adresse. Ma résidence était donnée à Moret 6 rue montrichard.
    Je payais toujours mon loyer à PARIS 118 bvd Brune n’ayant pas pu faire mon déménagement, vu le manque de local.
    Bientôt de remobiliser les jeunes médecins pour l’examen sanitaire des personnes rapatriés.
    Je fis la sourde oreille, mais dès le mois d’avril mai deux jeunes médecins de moret furent appelés.
    Un jour je reçu une lettre recommandé m’informant que mon logement de Paris était réquisitionné et que j’avais 8 jours pour enlever mes meubles.
    Se rendant 118nbvd Brune nous constatons

     14 - De 1948 à 2005 Arrivée et exercice à St Cloud et vie à la Retraite en 1982 de Maurice et ses différents voyages
    Quand je fis affaire pour la reprise de clientèle du Dr Bours, celui-ci inclura dans le prix de vente le rapport d’une année pour une vacation de trois heures, comme médecin du travail à l’usine Latil de Suresnes ; si je n’étais pas accepté à ce poste il s’engageait à me rembourser cette somme.
    Pour me mettre au courant, pendant 15 jours à partir du 15 avril 1948, j’accompagnais le Dr Bours et restais avec lui dans son bureau ne commençant officiellement que le 2 mai.
    Le Dr Bours faisait des visites d’embauche, des examens systématiques et donnait des consultations gratuites tant pour les accidents de travail et pour les maladies bénignes, aidé par 2 infirmières.
    Le personnel de l’usine pouvait être évalué à un millier de personnes environ parfois plus selon les fluctuations, parfois jusqu’à 1500.
    Le beau-père du Dr Bours M Girard était directeur technique de l’usine ; c’est par lui qu’il avait obtenu cet emploi.
    0 partir du 2 mai 1948, tous les matins je me rendais à l’usine de 9h à 12h30.
    J’ai essayé de me mettre en rapport avec la légalité ; envoyant aux confrères de ville tous les accidents sérieux du travail et plus les malades qu’il avait eu de soigner (hta, cardiaque, ulcère de l’estomac, troubles maladies  me contentant pour les autres de leur donner échantillons médicaux
    J’étais largement pourvu à mon cabinet médical particulier
    Le docteur Maurice Dervillé 1916-2005
    Né à Charly sur Marne le 13 novembre 1916
    Il fait ses études à Paris, il exerce comme assistant à Beaumont sur Oise
    S’installe une première fois à Moret sur Loing (77), Saint-Cloud en 1948 au 76 du boulevard de la république succédant au Docteur Bourg.
    Il sera médecin de la RATP et de l’administration (assermenté) et médecin du travail des usines Latil (qui deviendront Somua puis Renault)
    Il vaccine les enfants des écoles sous la mandature du maire Francis Chaveton.
    1960 les conventions avec la sécurité sociale ‘assurance maladie). Il fut malade en 1968, repris son activité jusqu’en 1982 où il prit sa retraite.
    Il fut victime d’un accident de la voie publique sur un passage clouté de la rue Gounod en 1999, renversé par un jeune chauffard
    Très affaibli des suites de l’accident Il finira ses jours au long séjour de Lelégard en 2005.
     7/8/1951 carte postale dr Breuillard en vacances grossglockner schmittenhohebahn 2000m Autriche
    1970 acquisitions arrivées à Trans en provence
    Paris le 21 janvier 1970
    Chers cousins,
    Nous vous remercions de vos bons vœux et vous envoyons également les nôtres, la santé surtout. Il me semble que Maurice a encore quelques difficultés. Nous souhaitons que tout soit bien maintenant rentré dans l’ordre.
    Il me semble que nos relations se soient trouvées quelque peu affectées par un malentendu téléphonique. Ce « 18h30 » semble en avoir été la cause. Je ne me rappelle pas avoir tellement insisté sur cette heure. Je crois que cette indication d’heure n’avait de valeur que le jour même où j’ai eu Gilles au téléphone. Nous étions ce jour-là en course avec Renée et nous pensions ne pas être de retour avant 18h30. Gilles a pensé que c’était une indication valable pour tous les jours. Il n’en n’est évidemment rien. Nous sommes pratiquement toujours chez nous (sauf Jonquières mais il n’en n’est guère question pour le moment) et pouvons vous entendre pratiquement à tout moment jusqu’à l’heure de notre coucher qui ne se situe guère avant 22h ou 23h (T.V.). La gaume !!     est donc assez étendue.
    Pourrions-nous vous rendre une petite visite dimanche prochain 25 dans l’après-midi. Un petit coup de téléphone pour nous confirmer ou non la possibilité.
    A bientôt le plaisir de vous voir et bon baisers à tous.
    ROGER et RENÉE
    29/9/1973 lettre de Mme Venot à ma mère en échange du chèque reçu j’ai remis la même somme à yvan service (ci-joint petit reçu) à bientôt le plaisir de vous voir, je suis persuadée que vous serez heureuse des travaux faits dans votre ma, vous allez surement faire des jaloux sincères amitiés
    8/10/1979 lettre de maitre agami au sujet de la participation aux frais de peinture de la cage d’escalier de service  du fait de la possession de 2 chambres de bonne on ne peut y déroger 12 et 15 lots 
    Il fut victime d’un accident de la voie publique sur un passage clouté de la rue Gounod en 1999, renversé par un jeune chauffard
    Très affaibli des suites de l’accident Il finira ses jours au long séjour de Lelégard en 2005.

    A exercé à Saint-Cloud de 1948 à 1982 comme médecin généraliste et radiologue, au 76 boulevard de la république au rez de chaussée de l’immeuble.
    Il avait comme patients toute catégorie de personnes, comme l’était le docteur Nicoli pour les plus humbles aux plus élevés de la société ainsi le ministre du travail du Général De Gaulle, Monsieur Gilbert Granval, demeurant à deux pas du dit cabinet, racheté à l’époque en mars 1948 au docteur Bour.
    Nous avons assisté d’ailleurs au mariage du fils de Monsieur Gilbert Granval, ministre.
    Il était aussi médecin scolaire de la ville sous le maire Monsieur Chaveton, prédécesseur de Monsieur Fourcade, ainsi que médecin assermenté pour les visites d’embauche de la fonction publique et médecin de la R.A.T.P., enfin médecin du travail auprès des usines Latil, qui devint Somua et Renault.

    Il fut donc le médecin traitant de Madame, veuve Daniel Brunet qui s’inquiétait pour le devenir de sa demeure et lui en ayant fait part en 1978, celui-ci fit une démarche, il sollicita une rencontre auprès du maire de Saint-Cloud, Monsieur Jean Pierre Fourcade à l’époque.
    Il venta la qualité et la richesse des lieux qu’il connaissait bien et pensait qu’il serait regrettable de laisser cette propriété aux mains des démolisseurs.
    Ainsi la ville exerça son droit de préemption, fit l’acquisition de ce lieu et le transforma en Musée des Avelines.

    Il prit sa retraite en avril 1982, vécu normalement comme un grand père jusqu’en 1999, année où il fut renversé par un chauffard sur un passage piétons de la rue Gounod en allant chercher son pain. Depuis il s’est trouvé amoindri et a fini ces jours les dernières années entouré des siens, au long séjour des établissements hospitaliers de Saint- Cloud « Lélégard ».
    Il est inhumé au cimetière de la commune, avenue Foch, le 10 mars 2005. Son épouse a fait inscrire cette épitaphe « Il s’est dévoué totalement à ses malades, jours et nuits, dimanche compris qu’il repose en paix ».
    -Le 4 mai 1982  manifestation de départ en retraite à la villa Henri IV st cloud
    -Le 12 septembre 1986 Voyage en chine
    Vietnam :0Hai Phong hotel Huu Nghi- Quang Ninh (Halong) hotel Halong Hanoi hotel Tang Loi
    Du 27 mai au 3 juin 1987 3 capitales Budapest-Vienne-Prague hydroglisseur entre Budapest et Vienne prix 7850Fpar pers par paris orly sud par quotidien du voyages av ch de gaulle neuilly
    -Du 8 au 18 novembre 1987 croisière sur le nil --Le caire – assouan – kom ombo – esna – louxor – son et lumière karnak -quena  -denderah – abydos – 10200F par personne mini 25 participants. Par le quotidien du voyage
    Location de garage 27/12/1989 societe sogerim st cloud 2 rue preschez à m grosse gilles
    Du 30 aout au 12 septembre 1991 – circuit Pologne – Paris Wolfsburg départ d’Ivry 890km par la route (Valenciennes-aix la chapelle, cologne, dotmund, rhynern, hanovre, wolfsburg hotel holiday inn-puis Berlin-160km Varsovie 500km le 1 et 2/9- Wisla 390km- Beskidy, Auuschwitz, bieliska, cracovie, czestochowa, retour Wisla, Prague 400km, Nuremberg 300km puis paris par longeville st avold Metz
    Du 11 février 1992 au 1 mars 1992 voyage en Inde – airindia 142-Delhi, Aurangabad,air IC491hotel Rama- air IC491- Bombay,hotel Taj Mahal Belgaum, Badami air PF323-hotel Kstdc Mayura, Pattadkal, Hospet-hotel Malligi-Hampi Belgaum hotel Sanman,air PF324 Bombay- hotel Leela Kempinski- Varanasi air I695- hotel Taj Ganges- Bhubaneswar hotel Oberoi  air IC497- Konarak, Puri, Bhubaneswar air IC129 Calcutta hotel Oberoi Grand air IC402 dehli hotel Taj Palace par le trai Agra hotel Taj View- retor Dehli-retour le 1/3 air Ai147 paris avec Abercrombie et Kent India pvt ltd tresors archéologiques
    Du 23 juin au 4 juillet 1993 Moscou anneau d’or – st pétersbourg sur le ms alexej surkov Atheneaeum 39 rue marbeuf paris 8  - Agence mittelthurgau – roissy 1 par aeroflot  vol su 251 aller paris- moscou- visite moscou – zagorsk – canal de moscou – ouglitch -  - laroslavi – goritsky – lac onega -  kishi – lac ladoga/svir – st pétersbourg – pouchkine/pavlovsk  st pétéerbourg paris vol su 643 roissy 1 autocar n°1–
    27/5/1994 lettre de mon père à Trans monsieur à notre arrivée à Trans le 25/05/1994 nous avons constaté 1°) une détérioration de notre clôture occasionnée par vos travaux sur plusieurs mètres 2°) des matériaux débordant sur notre terrain sur 50cm ainsi que des gravats et des détritus 3°) vous n’avez pas respecté pour la construction de votre piscine les 3 mètres  de distance réglementaires par rapport à notre clôture [veuillez agréer nos sentiments distingués, écriture de ma mère]
    Le 21/6/1994 à M et Mme Nollet 29 rue Gabriel David 76240 -  madame monsieur nous vous confirmons notre refus de vous céder une parcelle de notre terrain. La meilleure solution comme il nous a été conseillé serait le mur « pull house » qui préserverait l’intimité de chacun veuillez agréer nos salutations distinguées
    Du 13 mai au 20 mai 1995 l’Amvrarp vogue sur le danube croisière sur le bateau « M/S Deltastar » 4 pays Allemagne, hongrie, slovaquie, Autriche 6 ports Passau, Weissen Kirchen (Wachau) , Melk, Durnstein, Vienne, Kalocsa, Budapest , Esztergom, Bratislava par Kuoni- paris roissy vol AF1618- vers Vienne bateau de nuit vers Budapest retour Passau vienne de nuit  retour le 20/5 par AF1661 ch de gaulleprix 10140F
    Du 9 sptembre au 16 septembre 1995- ile de Malte par Kuoni – la valette avion corsair-  hotel New Dolmen- les grottes bleues Hagar Qim –M’dina,rabat, Mosta, ile de Gozo, Skorba, St Paul- les 2 cités retour paris orly sud prix 7000F etudié par l’Amvarp
    Du 5 au 13 mars 1997 la Jordanie amman – Ajlun – jerash – chateaux du desert – la mer morte – mont Nébo – Mādabā – kerak – Petra – wadi rum – Aqaba prix 7520F par personne société Partance  centre commercial Elysée 2 la celle st cloud
    5 juin 1999 accident de la voie publique à 8h35 rue Gounod à st cloud renversé par une voiture -  hospitalisation du 5 juin 1999 au 9 juin 1999 ch de st cloud
    7/11/1999 villa Henri IV note du repas 1094F avec une écriture amoindrie-de papa

    Leurs décès et Inhumation

     

    Maurice Dervillé Jeanne Fischer

    † 10.03.2005 - Saint-Cloud (92)

    († Inhumé) 2005 - Cimetiere de Saint-Cloud (92)

    † 06.03.2010 - Saint-Cloud (92)

    († inhumée) 2010 - Cimetiere de Saint-Cloud (92)

     

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